Changer d’assurance emprunteur : premier anniversaire de la loi Lemoine pour tous

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La loi Lemoine adoptée en 2022 opère une véritable révolution en matière d’assurance emprunteur. Elle offre à chacun la possibilité de changer de contrat à tout moment, une mesure pouvoir d’achat qui tombe à point nommé en pleine période de forte inflation. Voici en détails tous les avantages de la loi Lemoine, accessible à tous le emprunteurs depuis un an en ce 1ᵉʳ septembre 2023.

Pourquoi la loi Lemoine ?

La souscription à l’assurance emprunteur n’est pas une obligation légale, mais n’en demeure pas moins une exigence de la banque pour sécuriser un prêt immobilier. En cas de défaillance de l’emprunteur (décès, invalidité et incapacité de travail, voire perte d’emploi), le contrat entre en jeu pour rembourser tout ou partie des mensualités, à hauteur de la quotité d’assurance de prêt.  

Monopole des bancassureurs

Dans un marché détenu en très grande majorité par les bancassureurs (plus de 85% des cotisations annuelles) sur un produit contraint pour le consommateur, le législateur a souhaité donner la possibilité de choisir librement son contrat. Entrée en vigueur en septembre 2010, la loi Lagarde est le premier dispositif d’envergure : elle introduit le principe de délégation d’assurance emprunteur qui permet à chacun de ne pas se laisser imposer l’assurance bancaire et de lui préférer une offre externe à garanties au moins équivalentes.

L’assurance emprunteur représente la deuxième dépense après les intérêts d’un crédit immobilier. Le fait qu’elle soit négociable est une chance…difficile à mettre en place lors de la demande de prêt. Heureusement la délégation d’assurance emprunteur s’inscrit dans la durée. Deux dispositifs vont tenter de rééquilibrer les chances de mieux maîtriser le coût de son assurance crédit immobilier :

  • La loi Hamon de juillet 2014 qui permettait de changer d’assurance à tout moment durant la première année du prêt ;

  • La loi Bourquin de janvier 2018 qui autorisait la substitution annuelle à date d’échéance au-delà des douze premiers mois.

Changer d’assurance emprunteur à tout moment

Malgré cet arsenal législatif, les obstacles perdurent pour les emprunteurs désireux de faire jouer leur libre choix en cours de prêt. Sous l’impulsion de la députée Patricia Lemoine, est adoptée, le 28 février 2022, la loi qui porte son nom et qui grave dans le marbre le droit au changement d’assurance de prêt immobilier à tout moment, sans attendre la date d’échéance autrefois requise. L’assurance dans le cadre d’un crédit immobilier devient la seule assurance résiliable quand l’assuré le souhaite, sans engagement minimum de souscription comme cela est imposé en assurance auto/moto, assurance habitation et mutuelle santé.

Le droit de changer d’assurance de prêt immobilier via la loi Lemoine a été rendu accessible aux nouveaux emprunteurs dès le 1er juin 2022 et depuis le 1er septembre 2022, il est offert à tous les emprunteurs quelle que soit l’antériorité de leur crédit.

Quel intérêt de changer d’assurance emprunteur ?

Dès l’entrée en vigueur de la loi Lemoine, le courtier Magnolia.fr a constaté le boom du changement d’assurance de prêt immobilier. Les demandes ont bondi de 300% depuis le 1er juin 2022 et un an après, le loi Lemoine s’est révélée une arme anti-inflation : ceux qui ont changé d’assurance emprunteur ont réalisé jusqu’à 18 000€ d’économies sur la durée restante de leur crédit immobilier. L’intérêt de la loi Lemoine est d’abord financier. Les contrats bancaires sont jusqu’à trois fois plus chers que les offres alternatives proposées par les assureurs concurrents.

Les assurances individuelles sont aussi plus protectrices car elles s’appuient sur des garanties sur-mesure, adaptées à la problématique de chaque emprunteur, là où les assurances groupe bancaires fonctionnent sur le principe de mutualisation. L’emprunteur a ainsi la possibilité d’être couvert selon ses réels besoins, à hauteur des risques qu’il incarne (âge, santé, profession, pratique d’un sport à risques).

Comment changer d’assurance de prêt immobilier ?

Il suffit de mettre en perspective les contrats via un comparateur d’assurance de prêt immobilier pour constater la pertinence de déléguer le contrat en amont comme en aval du crédit. Le coût de l’assurance peut être réduit de 60%.

Armé de la fiche standardisée d’information (FSI) remise par votre banque lors de votre demande de prêt, vous pouvez mettre en balance les garanties des contrats proposés par le comparateur avec celles de l’assurance bancaire. Dès lors que le contrat alternatif présente une couverture au moins équivalente, la banque ne peut vous refuser de substituer le contrat en cours.

Vous envoyez votre lettre de résiliation d’assurance de prêt à la banque, accompagnée du nouveau contrat et des conditions générales. La banque dispose d’un délai de 10 jours ouvrés pour formuler sa réponse, le seul refus légalement retenu étant la non-équivalence de garanties. Vous pouvez aussi résilier l’assurance emprunteur en trois clics depuis la simplification de la procédure de résiliation des contrats d’assurance opérationnelle à compter du 1er juin 2023.

Chez Magnolia.fr, nos experts peuvent prendre en charge toutes les démarches de résiliation/substitution à votre place. Vous êtes délesté de la lourdeur administrative tout en ayant la garantie que le nouveau contrat respecte les exigences de la banque.

Quels autres changements introduits par la loi Lemoine ?

Outre le changement d’assurance emprunteur à tout moment, la loi Lemoine comporte trois autres dispositions importantes :

  1. Le renforcement de l’information : les organismes bancaires et d’assurance ont obligation de fournir aux emprunteurs chaque année l’information de leur droit à résiliation sur tout support durable. L’information doit aussi contenir le coût de l’assurance sur 8 ans afin de faciliter la comparaison avec d’autres offres d’assurance.

  2. La suppression du questionnaire de santé pour les parts assurées inférieures à 200 000€ et remboursées avant le 60ème anniversaire de l’emprunteur : l’assureur garde le droit d’interroger l’emprunteur sur son âge, sa profession et ses habitudes de vie (fumeur ou non-fumeur, pratique d’une activité sportive dangereuse, nombre de kilomètres parcourus).

  3. L’évolution du droit à l’oubli : dispositif inscrit dans la convention Aeras (s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé), le droit à l’oubli permet de ne pas déclarer une ancienne pathologie cancéreuse si aucune rechute n’a été constatée à l’issue d’un délai de 5 ans, au lieu de 10, après la fin du protocole thérapeutique. Ce droit est étendu à l’hépatite virale C.

La loi Lemoine bouleverse le secteur de l’assurance de prêt. La possibilité de changer de contrat à tout moment en est la mesure phare, car elle introduit une plus grande compétitivité du marché et une plus large ouverture à la concurrence. La rente des bancassureurs sur ce produit perd du terrain. Dans un contexte marqué par une forte inflation, la loi Lemoine redonne du pouvoir d’achat aux personnes détentrices d’un crédit immobilier sans que cela ne coûte un centime aux finances publiques.

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Prêt Immo CIC Nouvelles Formes d’Emploi : le crédit pour les CDD

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Malgré une solvabilité sans tâche, les personnes qui travaillent sous CDD (Contrat à Durée Déterminée), et celles en contrat précaire ou à leur compte (intérimaire, auto-entrepreneur ou free-lance), se voient refuser leur demande de crédit immobilier par des banques frileuses de prêter, qui ne considèrent la stabilité de l’emploi qu’à travers le prisme du CDI. Le CIC, filiale du Crédit Mutuel, a annoncé jeudi dernier « supprimer le verrou du CDI » en donnant la possibilité à ses clients en CDD, intérimaires, auto-entrepreneurs, saisonniers ou intermittents d’accéder au crédit immobilier. C’est la première fois qu’une banque française propose un financement dédié à cette clientèle au parcours professionnel non linéaire. En France, ces dernières années, plus de 80% des embauches se font en CDD. En 2023, le marché de l’emploi à contrats courts était réparti ainsi : 17,4% à temps partiel 12,9% d’indépendants 9,8% de CDD ou intérimaires. En 2021, le ministère du travail estimait que l’explosion du recours aux contrats courts « mettait en évidence un changement de comportements d’embauche important ». Accéder à un crédit immobilier sans CDI est une exception que le CIC veut contredire en en faisant une norme. La banque va s’employer à ne pas confondre rigueur avec rigidité. Modalités du Prêt Immo CIC Nouvelles Formes d’Emploi  Emprunteurs sans CDI éligibles Le CIC adapte sa politique commerciale en matière de crédit immobilier à ses clients fidèles, à savoir ceux qui détiennent un compte chez lui depuis au moins 3 ans, et qui ont comme statut ou contrat de travail : CDD Intérim hors CDI Saisonnier Intermittent du spectacle Auto-entrepreneur ou free-lance. Les conseillers bancaires doivent vérifier la solidité financière du candidat comme pour tout demandeur, mais ils disposent de plus de latitude pour tenir compte de la capacité réelle de remboursement des clients sans CDI et devraient davantage prendre en compte les 3 critères suivants : l’antériorité de l’emploi, c’est-à-dire l’ancienneté dans une entreprise ou l’expérience du métier la progression des revenus la capacité à épargner. Cette analyse plus globale permet de mieux appréhender la solvabilité de l’emprunteur au-delà du simple statut professionnel. Prêt adapté aux revenus Ce nouveau crédit immobilier s’adapte aux revenus des actifs sans CDI, et concerne uniquement l’acquisition de la résidence principale. L’emprunteur pourra augmenter ou abaisser ses échéances de remboursement jusqu’à 50% sur une période de 1 à 4 mois par an. Cela lui permettra d’ajuster le montant des mensualités au rythme des fluctuations de ses revenus. Ces modulations temporaires seront sans frais ni justificatifs, et autorisées jusqu’à 10 fois sur la durée totale du prêt. Dans le cadre d’un crédit classique, la possibilité de moduler les échéances est toujours facturée. Précisons que toute réduction du montant de la mensualité entraîne systématiquement une hausse du coût final du crédit. Voici un exemple fourni par le CIC avec un prêt de 250 000€ sur 20 ans au taux nominal de 4% (hors assurance emprunteur obligatoire), soumis à modulation au bout de 3 ans d’amortissement : Modulation à la baisse de 50% de la mensualité sur une période de 4 mois : la mensualité passe de 1 515€ à 757€. La durée de remboursement est rallongée de 4 mois et le coût total du crédit augmente de 2 944€. Modulation à la hausse de 50% de la mensualité sur une période de 4 mois : la mensualité passe de 1 515€ à 2 272€. La durée de remboursement est raccourcie de 4 mois et le coût total diminue de 2 866€. Jusqu’à fin 2024, le CIC donne un coup de pouce supplémentaire en accordant un bonus de 20 000€ à taux 0% aux emprunteurs de moins de 35 ans qui souscrivent en complément un PTZ pour financer leur achat. Souhaitons que d’autres banques emboîtent le pas au CIC en proposant un prêt à l’habitat flexible et adapté aux candidats sans CDI. Voilà une nouvelle voie pour redynamiser le marché de l’immobilier, en légère reprise depuis la baisse des taux d’intérêts.    

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Arnaques aux faux prêts immobiliers : 6 signes pour se protéger

Début septembre, l’Autorité de Contrôle Prudentiel et des Résolution (ACPR) a publié un communiqué pour mettre en garde le public sur la recrudescence de fausses offres de prêt immobilier ou de rachat de crédit. Plusieurs victimes ont été dépouillées de leurs économies. Le plus souvent, les arnaqueurs usurpent l’identité de courtiers ou d’établissements de crédit. Voici 6 signes qui doivent vous alerter pour échapper aux escrocs. Explosion des arnaques aux fausses offres de crédit Le marché immobilier repart doucement à la faveur d’une amélioration des conditions d’emprunt. Certaines personnes malveillantes en profitent pour appâter le chaland en se faisant passer pour des courtiers en crédit ou des employés de banques autorisés à exercer en France. L’ACPR a alerté le public d’une multiplication ces dernières semaines de fausses offres de crédit immobilier ou de rachat de crédit. L’arnaque est bien rodée. Les escrocs sévissent sur les réseaux sociaux avec des fausses publicités de crédit à l’habitat ou de faux sites de comparateurs de crédit. Les plus crédules transmettent leurs coordonnées et sont ensuite démarchés par téléphone ou par mail. Pour accréditer leur discours, les voleurs n’hésitent pas à utiliser les logos de prestataires parfaitement agréés par les autorités financières. Les victimes signent alors une fausse offre de prêt et versent un apport personnel par virement, parfois au sein même de la banque dont le nom a été usurpé. La méthode est identique concernant le rachat de crédit. Les victimes sont généralement des personnes qui ont engagé des travaux de rénovation énergétique et qui sont démarchées par téléphone pour faire un regroupement de crédit. L’escroc, qui se présente comme un courtier, leur demande de faire un virement pour solder le premier crédit sur un compte désigné qui est le sien. Le ménage abusé se retrouve alors à rembourser deux fois le crédit. Repérer une fausse offre de prêt immobilier Certains signes, dont certaints facilement repérables, doivent vous alerter sur la tentative d’arnaque au faux crédit. Faux nom de domaine ou faux logo Les escrocs sont passés maîtres dans l’art de créer de faux sites proposant des produits fictifs comme des crédits. Le faux site ressemble parfois à s’y méprendre à l’original. Vérifiez qu’il existe un lien vers les conditions générales de vente (CGV) et vers les mentions légales, toutes deux obligatoires. Voici d’autres vérifications à faire : Allez sur le service WHOIS qui permet de vérifier le nom de domaine et le propriétaire d’un site web : si le site est hébergé à l’étranger ou s’il est récent, renoncez. L’adresse du site doit toujours commencer par https:// avec un petit cadenas à gauche de l’adresse : cela indique un site offrant un paiement sécurisé. Tapez le nom du site suivi de « arnaque » pour vérifier s’il existe un article ou un forum le dénonçant. Repérez les fautes d’orthographes, les erreurs de frappe ou les expressions inappropriées : un organisme crédible comme l’administration ou les banques n’en fait pas. Taux trop attractif L’indice qui doit immédiatement vous mettre la puce à l’oreille est un taux trop bas, bien en-deçà de la moyenne du marché, et proposé avant même de négocier au regard de votre profil. Cliquez sur les comparateurs en ligne pour vérifier le niveau actuel des taux d’emprunt : un taux inférieur de 0,5 à 2 points est forcément une arnaque. Le taux d’intérêts sur 20 ans oscille actuellement entre 3,35% et 3,75% pour un très bon ou bon dossier, et au-dessus de 4% pour les autres (hors assurance emprunteur et coût des sûretés). Pas de mention du TAEG L’organisme prêteur doit vous fournir toutes les informations réglementaires avant la signature de l’offre de prêt. Le TAEG (Taux Annuel Effectif Global) doit obligatoirement être mentionné dans toutes les publicités, les offres de crédit et les contrats de prêt. Cet indicateur agrège tous les coûts liés à l’obtention du financement, dont l’assurance emprunteur. Annonce pressante Si l’on vous promet un crédit dans les 24h ou 48h, ou que l’annonce vous demande de vous décider très rapidement, passez votre tour. Un vrai courtier ou conseiller bancaire a besoin de temps pour étudier votre dossier, analyser tous les éléments de solvabilité, avant de formuler une offre de prêt. Identité du courtier Vous avez tous les outils pour vérifier l’identité du courtier. Ce dernier doit être dûment enregistré à l’Orias, le registre officiel des intermédiaires en assurance, banque et finance, placé sous la tutelle du ministère de l’Économie. Le site est accessible à tous et permet de vérifier que l’intermédiaire est bien homologué et autorisé à exercer. L’ACPR donne par ailleurs accès au public à la liste noire des sites ou entités non autorisés à proposer en France. Demande d'argent Dernier indice qui doit vous alerter sur l’escroquerie en cours, l'arnaqueur vous demande de verser de l’argent. Les courtiers n’ont pas le droit d’encaisser une quelconque somme d’argent avant le déblocage des fonds ou la signature de l’acte authentique chez le notaire. Ils ne peuvent en outre encaisser d’apport personnel ni le solde d’un crédit. La confusion avait pu l’emporter il y a un an quand certains courtiers ayant pignon sur rue avaient facturé des frais de courtage abusifs alors qu’aucune offre de prêt n’avait été signée. Ils justifaient cela par le service de conseil.  

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Santé : le rôle des pharmaciens et opticiens élargi depuis juin 2024

Si vous souffrez d’une angine ou d’une cystite, vous n’avez plus besoin de passer par votre médecin traitant pour vous faire prescrire des médicaments, il suffit d’aller en pharmacie pour les obtenir. Les fonctions des opticiens ont été par ailleurs élargies en cas de modification de la correction visuelle. Ces deux mesures visent à désengorger les cabinets des médecins généralistes et des ophtalmologistes tout en apportant une solution aux déserts médicaux. Voici tout ce qu’il faut savoir sur les nouvelles prérogatives de ces deux professionnels de santé et la prise en charge par l’Assurance maladie et les mutuelles. Nouvelles prérogatives pour les pharmaciens Il est désormais possible d’obtenir des antibiotiques dans une pharmacie sans ordonnance d’un médecin en cas d’angine ou de cystite. Cette nouvelle mesure contenue dans la loi de financement de la Sécurité sociale 2024 est entrée en vigueur le 19 juin dernier. Pour que le pharmacien puisse délivrer le traitement, il doit avoir suivi une formation spécifique obligatoire, sauf s’il a déjà suivi une formation mentionnée dans l’arrêté du 17 juin 2024. Fonctionnement du dispositif en pharmacie L’obtention d'antibiotiques sans ordonnance en cas d’angine suspectée est autorisée uniquement aux patients âgés de plus de 10 ans. Avant de vous délivrer le traitement médicamenteux, le pharmacien habilité doit réaliser un TROD, ou Test Rapide d’Orientation Diagnostique qui va permettre de confirmer ou d’écarter l’origine bactérienne à streptocoque A de l’angine. Il s’agit d’un simple prélèvement effectué à l’aide d’un écouvillon au fond de la gorge. En cas de test positif, le pharmacien peut délivrer les antibiotiques adaptés. Le traitement de la cystite obtenu directement en pharmacie concerne les femmes âgées entre 16 et 65 ans. En cas de symptômes sans fièvre, le pharmacien demande à la patiente de réaliser un test urinaire sur bandelette, avant de délivrer le médicament si le résultat est positif. Pour ces deux pathologies, angine à streptocoque A et cystite, les médicaments fournis en pharmacie sans prescription d’un médecin sont remboursés par l’Assurance maladie aux conditions habituelles, dès lors qu’ils font partie des produits remboursables. Votre mutuelle santé prend en charge le ticket modérateur, c’est-à-dire la différence entre le tarif conventionné et le remboursement de la Sécu. Attestation de délivrance Le pharmacien doit vous remettre une attestation de délivrance et inscrire toutes les informations relatives à la délivrance du traitement dans votre DMP (Dossier Médical Partagé), à savoir : Nom du pharmacien Date de réalisation du test Identification unique du test Nom du médicament Posologie et durée du traitement. Si vous n’avez pas de DMP ou si l’inscription n’est pas possible, le pharmacien doit alors transmettre l’attestation à votre médecin traitant. Pour mémoire, le DMP n’est pas obligatoire et n’a aucune incidence sur vos remboursements. Il s’agit d’un espace de stockage sécurisé de vos données de santé que vous pouvez partager selon votre consentement avec les professionnels de santé qui vous soignent. Nouvelles attributions pour les opticiens Depuis le 29 juin 2024, les modalités de primo-prescription de verres correcteurs ou de lentilles de contact évoluent. Les opticiens-lunetiers ont désormais le droit d’adapter la prescription de l’ophtalmologiste ou de l’orthoptiste lors de la première délivrance sous réserve de respecter les conditions suivantes : L’ordonnance ne doit pas mentionner une éventuelle opposition de l’ophtalmologiste à toute modification de correction. L’opticien doit réaliser un examen de réfraction pour vérifier la correction nécessaire. Il doit solliciter l’accord écrit du prescripteur en l’informant de l’adaptation envisagée. Il doit utiliser une messagerie sécurisée ou un moyen garantissant la confidentialité des échanges. L’absence de réponse dans les 10 jours vaut pour accord. L’opticien conserve la réponse du prescripteur jusqu’à expiration de la durée de validité de l’ordonnance. L’opticien est par ailleurs autorisé à procéder au renouvellement de délivrance de verres correcteurs sans que vous ayez besoin de retourner consulter votre ophtalmo, dès lors que votre ordonnance est toujours valide. Là encore, l’opticien doit réaliser un examen de réfraction avant d’adapter la correction, sauf opposition du prescripteur expressément mentionnée sur l’ordonnance. 100% Santé en optique Les lunettes de correction (verres et monture) peuvent être intégralement remboursées dans le cadre du dispositif 100% Santé. Cette réforme en place depuis 2021 supprime les restes à charge en optique, prothèses dentaires et aides auditives pour tout équipement sélectionné dans le premier panier de soins. Si vous êtes couvert par une mutuelle responsable, vous n’avez rien à payer, l’appareillage étant entièrement pris en charge par la Sécu et l’organisme complémentaire. Vous êtes toutefois libre de choisir un produit hors du panier 100% Santé. Auquel cas, vous vous exposez à des restes à charge plus ou moins bien remboursés par votre mutuelle en fonction du niveau de garanties souscrit. Il est possible de panacher, c’est-à-dire de choisir une monture en dehors du panier 100% Santé et des verres sans reste à charge, et inversement. La monture est toujours remboursée par la mutuelle responsable dans la limite de 100€. Selon la réglementation, le renouvellement d’un équipement complet en optique (verres et monture) est fixé à 2 ans pour les adultes et les enfants de 16 ans et plus, et à 1 an pour les enfants de moins de 16 ans. Un renouvellement anticipé est cependant autorisé en cas de dégradation de la vue. Lorsque l’équipement est choisi en dehors du dispositif 100% Santé, la prise en charge par la Sécu est abaissée et il n’y a aucune obligation de couverture intégrale par le contrat responsable.