Les taux d’intérêts s’envolent et la capacité d’emprunt des ménages fond comme neige au soleil. Les moins chanceux n’arrivent plus à concrétiser leur projet immobilier car le taux d’endettement excède le plafond autorisé par la réglementation. Le nombre de refus explose et cela devrait s’aggraver avec la poursuite de l’augmentation des taux de crédit. La situation actuelle confirme une nouvelle fois que la solution pour accéder au crédit immobilier est bien souvent la délégation d’assurance emprunteur.
Normalisation du marché du crédit immobilier
Décrocher un crédit immobilier n’a jamais été une balade de santé, mais ces dernières années, l’accès au prêt bancaire était facilité car le loyer de l’argent était très bon marché. Quand les taux d’emprunt étaient au plancher, entre mi-2016 et fin 2019, il était courant de s’endetter à des taux exceptionnels entre 1% et 1,5% (hors assurance de prêt immobilier et coût des sûretés) sur des durées longues pouvant excéder 25 ans.
Plafonnement du taux d'endettement
Le régulateur financier (Haut Conseil de Stabilité Financière) sonne la fin de la récré en décembre 2019 et édicte des règles d’octroi afin de mieux encadrer un crédit immobilier qui risque alors la surchauffe. Le taux d’endettement est plafonné à 33% des revenus nets (avant impôts) et la durée de remboursement ne peut outrepasser les 25 ans. Applicables à compter du 1er janvier 2020, ces consignes sont assouplies quelque peu un an plus tard :
- Le taux d’endettement est rehaussé à 35% des revenus nets, mais assurance emprunteur comprise.
- La durée de remboursement reste à 25 ans, mais peut aller jusqu’à 27 ans dans certains cas (achat dans le neuf en VEFA et dans l’ancien avec travaux d’envergure).
Les banques sont priées de respecter à la lettre des règles devenues des normes opposables à partir de janvier 2022. Une marge de flexibilité leur est offerte de déroger aux normes pour l’accession à la propriété et l’achat de la résidence principale.
Refus de prêts immobiliers en hausse depuis deux ans
La mise en œuvre de cet encadrement du crédit immobilier a généré davantage de refus malgré des taux historiquement bas. Fin 2020, les règles du HCSF sont en cause dans les refus de prêt immobilier et cela continue en 2021, millésime record en termes d’octroi de crédits immobiliers par les banques : le taux de dossiers recalés est de 4,2%, contre 2,8% en 2019.
Le phénomène s’accentue en 2022 avec un changement drastique de paradigme engendré par la remontée brutale des taux d’intérêts en collision avec le dysfonctionnement de l’usure. En novembre 2022, une vente sur dix échoue à cause d’un refus de prêt en raison de la double problématique de l’augmentation des taux et de l’usure.
Le taux d’usure mensualisé jusqu’à fin juin 2023 offre une plus grande marge de manœuvre aux ménages emprunteurs, mais la progression incessante des taux d’intérêts freine considérablement l’accès au crédit immobilier. Et malheureusement, les taux devraient continuer de gagner des points et atteindre 3,5% en moyenne au cours du printemps 2023.
Explosion du nombre de refus de prêts immobiliers en 2023
Selon les courtiers en crédit immobilier, le nombre d’emprunteurs qui voient leur dossier refusé par les banques à cause d’un taux d’endettement excessif explose, passant de 30% en janvier 2021 à près de 45% en mars 2023. Et parmi ces dossiers recalés, une majorité avec un taux d'endettement supérieur à 40%.
À la normalisation de la distribution des prêts à l’habitat vient s’ajouter l’envolée des taux d’intérêt. Ces derniers ont quasiment triplé en quatorze mois. Les taux d’emprunt sont supérieurs à 3% en mars 2023 (autour 1% fin 2021), même sur la durée de 20 ans pour la plupart des emprunteurs. L’accès au crédit immobilier est difficile pour les primo-accédants et plus généralement pour les profils modestes dotés d’un faible apport personnel et d’une épargne résiduelle post-emprunt peu significative.
On constate une chute du pouvoir d’achat immobilier en 2023. Les salaires ne suivent pas l’inflation. Selon la Banque de France, ils ont progressé en moyenne de 5% en 2022 en lien direct avec l’inflation et les hausses du Smic. Insuffisant pour supporter la hausse des taux et le niveau toujours élevé des prix immobiliers qui commencent doucement à s’infléchir.
Le réseau d'agences immobilières Century 21 estime que les prix de l'immobilier doivent baisser en 2023 pour compenser la hausse des taux, dans des proportions allant de 10% à 12%.
Chute de la capacité d’emprunt
Qui dit taux d’intérêts en hausse dit capacité d’emprunt moindre. Avec un même niveau de revenus, et alors que le taux d’endettement maximum reste à 35% en 2023, une mensualité de 1 000€ sur 20 ans (taux nominal de 3,2% et taux d’assurance à 0,36%) vous permet d’emprunter 168 200€ en mars 2023, contre 200 500€ en janvier 2022 (taux nominal à 1,20%).
Abordons le problème sous un autre angle. Vous avez 35 ans, célibataire, vous disposez de 3 000€ de revenus nets mensuels et vous souhaitez acquérir votre résidence principale. Avec un taux nominal de 3% et une assurance emprunteur au taux bancaire de 0,36%, vous pouvez emprunter 169 347€ sur 20 ans.
En janvier 2022, avec un taux nominal de 1,20% (même taux d’assurance crédit immobilier), vous pouviez emprunter la somme de 198 448€ sur la même durée. Vous avez perdu près de 15% de capacité d’emprunt.
Calculer la capacité d'emprunt
Avant d'envisager un achat immobilier, il est nécessaire de calculer sa capacité d'emprunt. Cet indicateur vous permet de savoir combien vous pouvez emprunter auprès de la banque en fonction de vos revenus et de vos charges. Il vous permet d'orienter vos recherches du bien immobilier adapté à votre budget.
Déléguer l'assurance prêt immobilier
Vous pouvez rehausser votre capacité d’emprunt tout simplement en faisant jouer la délégation d’assurance emprunteur. En mettant les offres en concurrence via un comparateur d’assurance prêt immobilier, vous décrochez un contrat au taux compétitif de 0,10% (taux moyen chez Magnolia.fr pour la tranche d’âge 25-35 ans). Le montant empruntable monte à 179 865€, soit 10 518€ additionnels.