Les normes d’octroi des crédits immobiliers édictées il y a deux ans par le Haut Conseil de Stabilité Financière restent en place en 2023. Pas question d’assouplissement, le régulateur estime que ces règles, notamment celle relative au taux d’endettement, permettent de sécuriser l’accès au crédit immobilier, au grand dam de certains professionnels qui y voient plutôt un frein. La seule facilité accordée a été de mensualiser le taux d’usure pour une durée de six mois.
Normes HCSF des crédits immobiliers
Fin 2019, les autorités financières avaient décidé de mieux encadrer la distribution des crédits immobiliers aux particuliers afin d’éviter des risques de surendettement et de préserver la stabilité des banques. Le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF) conseille dans un premier temps aux banques commerciales de respecter les trois règles suivantes :
- Le taux d’endettement ou taux d’effort est limité à 33% des revenus nets avant impôt.
- La durée de remboursement est plafonnée à 25 ans.
- Le montant du prêt immobilier représente au plus 7 années de revenus de l’emprunteur.
Mises en place en janvier 2020, ces consignes sont quelque peu assouplies un an plus tard :
- Le taux d’effort est rehaussé à 35% des revenus nets, mais comprend obligatoirement l’assurance emprunteur.
- La durée limite de remboursement reste à 25 ans, mais peut aller jusqu’à 27 ans en cas de jouissance du bien postérieure au déblocage des fonds lors d’un achat dans le neuf (VEFA) ou l’ancien avec travaux de rénovation importants.
En janvier 2022, les consignes deviennent des normes juridiquement opposables aux banques : ces dernières ne peuvent y déroger sous peine de sanction administrative, sauf à l’intérieur de la flexibilité accordée par le régulateur. Au sein de cette marge, au moins 80 % de la flexibilité maximale doit être réservée aux acquéreurs de leur résidence principale et au moins 30 % aux primo-accédants. Les 20 % restant de flexibilité maximale (soit 4 % de la production trimestrielle) sont libres d'utilisation. Pour emprunter hors normes, il faut donc être primo-accédant et acheter sa résidence principale.
Normalisation du crédit immobilier
Dans son communiqué de presse publié mardi 7 mars, le HCSF, qui est placé sous la présidence de Bruno Le Maire (ministre de l’Économie), a rendu compte des conséquences du contexte de remontée des taux d’intérêts et fait le point sur la situation du crédit immobilier des ménages.
L’institution a jugé que les mesures mises en place combinées aux caractéristiques de l’endettement des ménages permettent de considérer que les risques liés à l’endettement sont maîtrisés. Selon elle, la décision relative aux normes d’octroi entrées en vigueur en janvier 2022 est « globalement tout à fait satisfaisante ». Le plafonnement du taux d’effort ou taux d’endettement, couplé à la durée maximale de remboursement, permet de sécuriser l’accès au crédit immobilier et de préserver un modèle français du crédit dans lequel les taux fixes jouent un rôle important, car ils permettent d’emprunter relativement longtemps sans que l’endettement soit excessif.
Certains professionnels de l’immobilier, à commencer par les courtiers, considèrent toutefois ces normes comme un frein à l’accès au crédit malgré la marge de flexibilité offerte aux banques. Cette marge ne serait pas totalement utilisée et les autorités de régulation ont par ailleurs constaté quelques cas de non-conformité dans l’affectation de cette souplesse vers le financement de la résidence principale.
Accès au crédit immobilier en 2023
Le marché du crédit immobilier reste perturbé par la remontée incessante des taux d’intérêts depuis février 2022. Le taux moyen s’affiche actuellement à 3% sur 20 ans, contre 1% en janvier 2022 et pour de nombreux ménages, les taux d’emprunt sont supérieurs à 3% en mars 2023, même sur 20 ans, et notamment pour les primo-accédants dotés d’un apport personnel généralement faible et d’une épargne de précaution elle aussi défaillante.
Production de crédits immobiliers en chute libre
Le début de l’année 2023 est marqué par une nouvelle hausse des taux et une chute de la production de crédits immobiliers. En glissement annuel à fin février, le nombre de prêts à l’habitat a plongé de 27,2% et la production (montant en €) de 28,2%. Le pouvoir d’achat immobilier recule en 2023, comme en attestent les chiffres de la Banque de France : les emprunteurs ont perdu 12 mètres carrés entre décembre 2021 et janvier 2023.
Taux d’usure révisé chaque mois
Le sérieux blocage du marché du crédit observé depuis l’été dernier en raison de la problématique liée aux taux d’usure a conduit à une décision un peu tardive de la Banque de France. Incapables d’être ajustés au rythme de la progression rapide des taux d’intérêts, les taux d’usure ne sont plus calculés tous les trimestres mais tous les mois depuis le 1er février 2023, et ce, jusqu’au 1er juillet 2023.
Le taux d’usure est le taux « tout compris » que les banques ne doivent pas dépasser sur la durée concernée. Il intègre tous les frais liés à l’obtention du financement bancaire, principalement les intérêts d’emprunt, l’assurance prêt immobilier, les frais de dossier et la garantie (hypothèque ou caution). Le taux d’usure sur 20 ans et plus est à 4% en mars 2023.
Rester sous l’usure en 2023
Le niveau actuel des taux d’emprunt, à plus de 3% sur 25 ans, rend difficile l’accès au crédit sur les durées longues, puisque le taux d’usure est le même qu’on s’endette sur 20 ou 25 ans. Le gagnant avec la hausse du taux d’usure en mars 2023 est l’emprunteur recalé le mois précédent pour cause de TAEG (Taux Annuel Effectif Global) légèrement au-dessus du taux légal maximum.
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