Assurance de prêt immobilier : comment changer de contrat en 2023 ?

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Non obligatoire d’un point de vue légal, la souscription à l’assurance emprunteur n’en demeure pas moins indispensable pour sécuriser tout crédit immobilier. La réglementation a évolué en 2022, permettant à chacun de changer de contrat d’assurance à tout moment pour faire des économies. Voici les points importants à vérifier pour réussir votre changement d’assurance emprunteur.

Les lois de l’assurance emprunteur

La réglementation autorise le libre choix de l’assurance emprunteur depuis septembre 2010. Grâce à la loi Lagarde, tout emprunteur peut souscrire l’assurance de prêt immo qui lui convient et refuser la proposition de sa banque, dès lors que le contrat qu’il présente respecte a minima l’équivalence de niveau de garanties (voir plus bas).

En 2014, le législateur a introduit la loi Hamon qui permettait de substituer l’assurance en cours par un contrat délégué durant les douze premiers mois du prêt. En janvier 2018, entrait en application la loi Bourquin qui autorisait le changement annuel à date d’échéance au-delà de la première année.

Malgré ces dispositifs censés favoriser la concurrence, l’immense majorité des emprunteurs sont couverts par l’assurance groupe bancaire. 87% des cotisations annuelles sont détenues par les bancassureurs, alors que les offres alternatives des assureurs externes sont jusqu’à trois fois moins chères.

La loi Lemoine votée en février 2022 va bouleverser la donne en autorisant les emprunteurs à changer d’assurance de prêt immobilier à tout moment, sans aucune contrainte de date.

La loi Lemoine et le changement d’assurance de prêt

Depuis le 1er septembre 2022, tout emprunteur peut résilier son contrat d’assurance à tout moment et le remplacer par une offre à couverture équivalente. Cette mesure est unique dans le domaine des assurances, car elle n’impose plus aucune date butoir pour engager une demande de substitution, contrairement à l’assurance auto/moto, l’assurance habitation ou encore la mutuelle santé qui exige un an minimum de souscription pour changer de formule.

Les lois Hamon et Bourquin sont désormais caduques. L’encadrement réglementaire de l’assurance emprunteur s’appuie dorénavant sur les seules lois Lagarde et Lemoine.

L’intérêt de la loi Lemoine pour l’emprunteur est d’abord financier. L’assurance de prêt est le deuxième coût d’un crédit immobilier après les intérêts. Lors d’une demande de financement, les emprunteurs ont tendance à se focaliser sur le taux d’emprunt et à occulter l’assurance, un poste de dépenses qui alourdit pourtant leur dette totale de plusieurs milliers voire dizaines de milliers d’euros.

Avec ses tarifs ajustés au profil de l’emprunteur, la concurrence est toujours moins chère que les banques, elles qui pratiquent jusqu’à 70% de marge sur ce produit. Les emprunteurs couverts par une assurance bancaire au prix fort peuvent désormais modifier le scénario à leur profit en changeant de formule quand bon leur semble.

Ils ne s’y trompent pas. Depuis le 1er septembre, on assiste au boom du changement d’assurance de prêt immobilier. Chez le courtier Magnolia.fr, les demandes de substitution en cours de prêt ont bondi de 300% et représentent désormais 80% de l’activité, contre 20% pour la délégation sur les nouveaux prêts. 

Faites jouer la concurrence en 2023 pour faire des économies et pour achever de vous convaincre, consultez notre baromètre du pouvoir d’achat immobilier : le gain généré par le changement d’assurance emprunteur se chiffre en milliers d’euros sur la durée restante d’un crédit immobilier.

La loi Lemoine a par ailleurs renforcé la protection de l’emprunteur qui souhaite changer d’assurance en cours de prêt :

  • La banque a 10 jours ouvrés pour formuler sa réponse à une demande de changement d’assurance.
  • Tout refus doit être motivé par écrit de manière exhaustive sur un document unique.
  • La banque doit rappeler chaque année à l’emprunteur son droit au changement d’assurance à tout moment sur tout support durable.

Respectez l’équivalence de garanties

Pour changer d’assurance en cours de prêt, ou même faire jouer la délégation en première intention, le contrat alternatif doit présenter une équivalence de niveau de garanties. En clair, le nouveau contrat doit être au moins aussi protecteur que le contrat bancaire pour que la banque accepte le principe de la substitution. 

Vérifiez les garanties de votre contrat groupe bancaire et sélectionnez une offre alternative qui affiche les mêmes garanties. Vous avez la possibilité d’optimiser votre protection en renforçant les garanties, ou en ajoutant l’option MNO (Maladies Non Objectivables) qui permet d’être couvert en cas de pathologies du dos ou/et psychologiques. Ces renforts optionnels sont notamment proposés par l’assurance prêt immobilier April.

Au-delà du bénéfice financier, les assurances externes sont assorties de garanties sur-mesure, adaptées au profil de chaque emprunteur, là où les offres bancaires sont mutualisées sur une communauté d’emprunteurs.

Sachez par ailleurs qu’en cas de capital restant dû inférieur à 200 000€, avec un terme avant votre 60ème anniversaire, vous échappez au questionnaire de santé lors de la souscription à l’assurance. Cette mesure émane elle aussi de la loi Lemoine.

Passez par un courtier pour changer d’assurance emprunteur

L’équivalence de garanties reste une notion complexe pour un néophyte. Grâce aux services d’un courtier, vous passez sans encombre cet obstacle et pouvez présenter à votre banque une assurance conforme à ses exigences. Utilisez un comparateur d’assurance prêt immobilier pour avoir accès à plusieurs contrats parmi les plus compétitifs du marché. Vous pouvez demander à être contacté par un courtier pour avoir des informations complémentaires et surtout bien appréhender l’étendue des garanties.

En effectuant une simulation d’assurance prêt immobilier, vous évaluez le coût de l’assurance et pouvez ainsi comparer avec votre contrat actuel.

Le changement d’assurance de prêt immobilier a été simplifié par la loi Lemoine. N’ayez plus crainte d’affronter la banque et de faire valoir votre droit au libre choix de l’assurance. Préservez votre pouvoir d’achat en changeant dès maintenant l’assurance de votre crédit immobilier et récupérez chaque mois des dizaines d’euros qui vous permettront peut-être d’équilibrer votre budget.

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Consultations médicales : vers une diminution du remboursement en 2025 ?

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Crédit immobilier : toutes les infos pour emprunter en octobre 2024

Chaque mois, Magnolia.fr fait le point sur les conditions d’emprunt, vous donnant toutes les infos à connaître pour financer votre projet immobilier : niveau des taux d’intérêts, taux d’usure, niveau de prix des logements, exigence des banques en matière apport personnel, tous les paramètres baissent en octobre 2024. La capacité d’emprunt s’améliore de fait et peut être davantage optimisée en déléguant l’assurance de prêt.  Conditions pour emprunter en octobre 2024 Taux d’intérêts en baisse Par rapport à fin août 2024, les taux nominaux sont en baisse sur toutes les durées. Cette tendance est observée depuis le début de l’année, en lien avec le recul de l’inflation et des taux obligataires, et la récente détente sur les taux directeurs de la Banque Centrale Européenne. Voici les taux moyens du marché selon les barèmes bancaires reçus par les courtiers en crédit pour ce début octobre (hors assurance emprunteur et coût des sûretés) : 7 ans : 3,45% 10 ans : 3,45% 15 ans : 3,55% 20 ans : 3,65% 25 ans : 3,80% Vous pouvez faire des simulations en ligne pour estimer le coût de votre crédit immobilier. Le taux d’intérêts n’est définitif qu’après analyse complète de votre dossier. Les profils premium peuvent espérer des décotes de quelques points voire dizaines de points par rapport au niveau moyen. Les taux devraient descendre à 3% d’ici la fin de l’année. Taux d’usure en baisse Selon la logique mathématique, des taux d’intérêts en baisse impliquent une fonte des taux d’usure. Les taux maximum légaux pour le dernier trimestre 2024 sont les suivants :   Crédits immobiliers Taux effectif moyen pratiqué au T3 2024 Taux d’usure applicable au T4 2024 Prêts à taux fixe d’une durée inférieure à 10 ans 3,47 % 4,63 % Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 10 et moins de 20 ans 4,52 % 6,03 % Prêts à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus 4,39 % 5,85 % Prêts à taux variable 4,49 % 5,99 % Prêts relais 5 ?01 % 6,68 % Le taux d'usure pour les prêts de 20 ans et plus était à 6,16% au T3 et à 6,39% au T2 2024. Pour rappel, le taux d’usure est calculé à partir des moyennes trimestrielles des TAEG octroyés par les banques sur la durée concernée, augmentées d’un tiers. Le TAEG (Taux Annuel Effectif Global) agrège tous les frais liés au crédit : frais de dossier, garantie, assurance emprunteur, et autres frais annexes qui conditionnent l’obtention du financement. Apport personnel : les banques moins gourmandes Ces dernières semaines, compte tenu de la baisse des prix qui rend le crédit plus accessible, l’exigence d’apport personnel se relâche. Les banques réclament de nouveau 10% de mise de fonds, alors qu’il était courant de devoir poser sur la table entre 20% et 30% du montant de l’opération. Sachez toutefois que les conditions d'emprunt sont d'autant meilleures que l'apport personnel est conséquent. Cela permet également de diminuer le recours au crédit, et donc d'abaisser le niveau de risque encouru par la banque. Règles d’octroi : rien en bouge Les mois passent mais la norme en matière de distribution de crédit immobilier reste la même. Depuis janvier 2021, les règles credit immobilier du HCSF (Haut Comité Consultatif du Secteur Financier) fixent deux limites : Le taux d’endettement est plafonné à 35% des revenus nets, avant impôts et assurance de prêt comprise. La durée maximale de remboursement est de 25 ans (voire jusqu’à 27 ans dans le neuf ou dans l’ancien avec travaux d’un montant équivalent à au moins 10% de l’opération). Les banques ne peuvent déroger à ces contraintes qu’à la marge pour la primo-accession et l’achat de la résidence principale.  Prix immobiliers toujours orientés à la baisse Le marché de l’immobilier ancien est en phase de régulation. Après des années de hausse ininterrompue, les prix s’infléchissent depuis l’envolée des taux début 2022. Le retournement entamé il y a deux ans régule peu ou prou les excès post-Covid. Depuis l’été 2022, les valeurs ont diminué en moyenne de -12% à l’échelle nationale selon les chiffres du réseau Century 21, avec des chutes à -20% pour la région Île-de-France et sous les -18% en Centre-Val-de-Loire et dans les Hauts-de-France. Paris reste inaccessible pour le commun des mortels, mais la baisse est quand même spectaculaire, à -12,3%. Le prix moyen du mètre carré est ainsi passé de 10 600€ en 2020 à 9 286€ actuellement. À l’inverse, dans certaines zones, les prix résistent, comme en région PACA et en Normandie où les valeurs ont respectivement progressé de +5,6% et +2,7%. Cette correction des prix a un effet bénéfique sur l'activité du crédit immobilier, en crise depuis deux ans (-40% sur un an en 2023). Le nombre des transactions va toutefois rester médiocre, autour de 800 000 ventes en 2024, contre plus d’un million en 2021 et 2022. Si le marché reprend des couleurs, il n’est pas pourtant sorti de la crise. Preuve en est le délai de vente qui atteint près de 100 jours en moyenne, soit 20 jours de plus qu’en septembre 2022 pour les appartements comme pour les maisons. On reste sur un marché de pénurie qui alimente le niveau toujours élevé des prix : les ménages qui ne peuvent pas acheter dans le neuf par manque d’offres se reportent sur l’ancien. Assurance emprunteur : délégation pour faire des économies avant ou après la signature du prêt Élément indispensable pour garantir un prêt immobilier, l’assurance emprunteur pèse en moyenne un tiers du coût du crédit. C’est beaucoup mais ce n’est pas une fatalité, car la réglementation vous autorise à faire jouer la concurrence pour payer moins tout en étant couvert au mieux de vos intérêts. La loi Lagarde vous permet de souscrire l’assurance de votre choix en lieu et place de celle immanquablement proposée par la banque prêteuse. Vous avez une seule condition à respecter : que le contrat délégué présente un niveau de garanties au moins équivalent. À couverture similaire, une assurance externe individualisée vous coûte jusqu’à trois ou quatre fois moins cher que l’assurance de groupe de la banque. Utilisez un comparateur d’assurance de prêt immobilier pour mettre les offres en concurrence et sélectionner la formule qui répond au mieux à votre situation et aux exigences de l’organisme prêteur. Si la démarche vous semble chronophage et complexe à mettre en œuvre alors que toute votre énergie est tournée vers l’obtention du financement, souscrivez à l’assurance de la banque. Une fois l’offre de prêt signée, vous pouvez changer d’assurance emprunteur à tout moment et sans frais, et réaliser enfin les économies qui vous ont échappées au moment de votre demande de crédit.

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Assurance de prêt immobilier et cancer du sein : le point sur la situation en 2024

Chaque année, en France, plus de 60 000 nouveaux cas de cancer du sein sont détectés. Pour les femmes concernées et leur famille, l’annonce de cette maladie remet souvent en question un projet immobilier. Souscrire une assurance emprunteur pour garantir son crédit bancaire quand on a ou a eu un cancer du sein est vécu comme une double peine : surprime rédhibitoire, exclusion de garantie qui limite la protection, quand ce n’est pas un refus net. La réglementation a toutefois évolué, notamment grâce à la loi Lemoine, et des assureurs s’engagent pour permettre aux femmes touchées par cette pathologie de financer l’achat de leur logement. À l’occasion d’Octobre Rose, Magnolia.fr fait le point sur les possibilités d’accès à l’assurance emprunteur avec un cancer du sein. Le cancer du sein est-il une condition préexistante en assurance emprunteur ? Oui, le cancer du sein est considéré comme une condition préexistante en assurance emprunteur. Lorsqu’une personne ayant eu un cancer du sein souhaite contracter un crédit immobilier, elle doit déclarer cette maladie à l’assureur dans le cadre du questionnaire de santé assurance de prêt. Les antécédents de cancer, même en rémission, sont pris en compte par les assureurs, qui évaluent le risque de récidive ou de complications futures. La présence d’un cancer du sein peut entraîner plusieurs conséquences sur l’assurance emprunteur : Surcoût : L’assureur peut appliquer une surprime assurance de prêt immobilier en raison du risque accru. Exclusion de garantie : Certaines compagnies peuvent exclure les risques liés au cancer du sein des garanties de l’assurance, notamment en cas de récidive. Refus d’assurance : Dans certains cas, les assureurs peuvent refuser d’assurer une personne en fonction du stade et de la gravité du cancer. Sauf dans le cadre du droit à l’oubli (voir plus bas), un cancer doit être dûment mentionné à l’assureur sous peine d’entraîner la nullité du contrat d’assurance pour fausse déclaration. Il en va de même pour tout antécédent de santé.  Convention Aeras et cancer du sein Les pouvoirs publics ont mis en place au début des années 2000 un dispositif destiné à faciliter l’accès à l’assurance et au crédit aux personnes touchées par la maladie. La convention Aeras (s’Assurer et emprunter avec un risque aggravé de santé) a évolué régulièrement au gré des avancées de la médecine et des statistiques de guérison ou rémission en constante progression. En 2022, 10% des demandes d’assurance de prêt présentaient un risque aggravé de santé, soit plus de 385 000 demandes. 95% d’entre elles ont reçu une proposition d’assurance. Pour profiter de ce dispositif, votre demande d’assurance doit porter sur : Le financement de votre résidence principale (ou financement mixte logement + professionnel) dont la part assurée n’excède pas 420 000€ (hors crédit relais). L’échéance du contrat doit intervenir avant votre 71ème anniversaire. Les femmes ayant ou ayant eu un cancer du sein bénéficient d’un encadrement des conditions d’accès à l’assurance de prêt immobilier. Déclaration d'un cancer du sein dans le questionnaire de santé Sauf exception (voir plus bas), la souscription à l’assurance impose de remplir un questionnaire de santé qui va permettre à l’assureur d’évaluer le niveau de risques médicaux afin de formuler une réponse qui peut être : Acceptation au tarif normal Acceptation avec surprime et éventuellement limitation de la durée de l’assurance Acceptation avec exclusion d’une ou plusieurs pathologies et de ses suites (généralement les maladies préexistantes à l’adhésion à l’assurance) Ajournement de 1 à 5 ans Refus. Si vous avez ou avez eu un cancer du sein, vous bénéficiez de la convention Aeras sous réserve d’éligibilité. Le dispositif contient deux grilles de référence : Grille 1 : pathologies qui permettent l’accès à l’assurance à des conditions standards (sans surprime ni exclusion de garantie) Grille 2 : pathologies qui permettent l’accès à l’assurance à des conditions d’acceptation proches des conditions standards (surprime plafonnée). Selon le type de cancer, les marqueurs biologiques et l’antériorité du diagnostic, vous pouvez souscrire une assurance de prêt immobilier sans surprime ni exclusion, ou avec une surprime plafonnée. Grille 1   Type de cancer Types histologiques et stades de référence Délai d’accès à compter de la fin du protocole thérapeutique et sans rechute Cancer du sein in situ Carcinome lobulaire ou canalaire in situ strict sans caractère micro-infiltrant Traitement selon le consensus HAS/INCa réalisé   Carcinome canalaire in situ présentant lors de l’exérèse chirurgicale une ou plusieurs zones de micro-invasion (rupture de la membrane basale) n’excédant pas 1 mm (dans le plus grand axe) et dont l'exploration axillaire (ganglion sentinelle ou curage axillaire) ne montre pas d'envahissement du ou des ganglions prélevés   Traitement selon le consensus HAS/INCa réalisé  1 an Grille 2   Type de cancer Définition précise Délai d’accès à compter du diagnostic Détail des conditions d’acceptation par garantie et surprime maximale applicable par l’assureur Cancer du sein infiltrant - Carcinome lobulaire ou canalaire infiltrant   - Stade I* [pT1N0M0] : • Plus grand diamètre tumoral ≤ 20 mm   • Absence d’envahissement ganglionnaire ou seule présence de cellules isolées ≤ 0,2mm   • Absence de métastases à distance - Grade SBR I et II - Reprise sans restriction médicale de l’activité sans interruption         3 ans Décès : surprime plafonnée à 100%   PTIA : surprime plafonnée à 100%   Incapacité et invalidité : surprime plafonnée à 100% Source : convention Aeras  Le plafonnement de la surprime à 100% signifie que votre cotisation coûte le double des conditions standards. Si votre cancer du sein ne répond aux critères précités, la réponse de l’assureur peut être : Acceptation avec exclusion de garantie de la maladie préexistante Ajournement d’une ou plusieurs années Refus. Non déclaration de l’état de santé La loi Lemoine a toutefois supprimé la sélection médicale sous certaines conditions. Si vous respectez les deux règles suivantes, vous n’avez pas à remplir de questionnaire de santé : La part assurée est inférieure ou égale à 200 000€ (plafond à 400 000€ si la quotité d’assurance est de 50% sur chaque tête en cas d’emprunt à deux). Le crédit immobilier arrive à son terme avant votre 60ème anniversaire. Cela signifie qu'un cancer, qu’il soit en cours de traitement ou conjugué au passé, ne constitue plus un obstacle à l’assurance et au crédit. Il est de même de tout autre antécédent de santé. Compte tenu de la norme sur la durée de remboursement (maximum 25 ans, voire 27 ans en cas d’achat en VEFA ou dans l’ancien avec travaux de rénovation), ce dispositif concerne essentiellement les emprunteurs âgés au plus de 35 ans. Droit à l’oubli L’avancée majeure en matière d’accès à l’assurance de prêt pour les emprunteurs ayant eu un cancer est le droit à l’oubli, dispositif inscrit dans la convention Aeras. Sous réserve que l’échéance du contrat d’assurance intervient avant votre 71ème anniversaire, l’assureur ne peut solliciter aucune information médicale à propos d'une pathologie cancéreuse dès lors que le protocole thérapeutique relatif à la maladie est achevé depuis plus de 5 ans et en l’absence de rechute. Le droit à l’oubli s’applique également aux anciens malades de l’hépatite virale C. Pour un cancer, la fin du protocole est la date de la fin du traitement actif du cancer, par chirurgie, radiothérapie, chimiothérapie, à laquelle plus aucun traitement n’est nécessaire hormis une thérapeutique de type hormonothérapie ou immunothérapie. Si, par mégarde, vous mentionnez votre cancer du sein dans le questionnaire de santé, l’assureur ne doit pas en tenir compte dans son évaluation du risque. Vous devez en revanche déclarer dans le questionnaire toute autre pathologie associée ou non à une prise en charge en ALD (Affection de Longue Durée), de même que les situations actuelles d’invalidité ou d’incapacité au travail qu’elles soient ou non en lien avec le cancer relevant du droit à l’oubli.  Avant l’introduction de la loi Lemoine en juin 2022, le délai pour bénéficier du droit à l’oubli était de 10 ans. Les pouvoirs publics, les assureurs et les banques tiennent compte des progrès de la médecine pour faire évoluer favorablement le dispositif : le taux de survie moyen du cancer du sein à 5 ans est actuellement de 88%, il était de 80% au début des années 1990. Cancer du sein et délégation d’assurance Tout emprunteur est libre de choisir l’assurance qui va garantir son prêt immobilier. Quel que soit votre état de santé, vous pouvez refuser l’assurance du prêteur et lui préférer une formule externe concurrente qui respecte a minima le niveau de couverture exigée. Les assurances de groupe proposées par les banques sont peu adaptées aux profils à risques (santé, profession, pratique sportive) et contiennent des limitations des garanties qui réduisent la protection. À l’inverse, les formules déléguées auprès d’assureurs externes présentent une couverture individualisée qui offre une protection optimale pour l’assuré et sa famille. En mars dernier, CNP Assurances a lancé un contrat d’assurance de prêt immobilier accessible aux femmes ayant surmonté un cancer du sein dès la fin de leur protocole thérapeutique, sans surprime ni garanties moindres, sans attendre le délai imposé pour le droit à l’oubli. CNP Assurances est partenaire de plus de 250 établissements financiers en France dont La Banque Postale et le groupe BPCE.  Mettez toujours les offres en concurrence via un comparateur d’assurance de prêt et faites valoir vos droits. La convention Aeras est opposable aux banques et aux assureurs. Ils sont obligés de l’appliquer et de vous informer de l’existence de ce dispositif lors de votre demande de financement. Pour faciliter vos démarches, pensez à solliciter les services d’un courtier en assurance emprunteur. Cet expert est parfaitement au fait de la réglementation et vous aidera à sélectionner l’assurance à un tarif compétitif qui vous protégera au mieux et respectera les exigences de la banque en matière de couverture minimum. Il est désormais possible de se lancer dans un projet immobilier quand on souffre ou qu'on a souffert d'un cancer du sein. Certaines offres proposent même de garantir votre crédit sans attendre le délai légal de 5 ans du droit à l’oubli.