Exprimé par le TAEG, le coût d’un prêt immobilier n’est pas seulement constitué des intérêts. Il y a d’autres frais imposés qui renchérissent le coût, mais la bonne nouvelle, c’est que certains, en premier lieu l’assurance emprunteur, peuvent être négociés pour faire baisser la facture.
Qu’est-ce que le TAEG ?
Le coût d’un crédit immobilier est exprimé par le TAEG ou Taux Annuel Effectif Global, un indicateur essentiel car il intègre tous les frais liés à l’obtention du financement bancaire. La banque se rémunère pour le service rendu par les intérêts d’emprunt. Ces intérêts sont déterminés en fonction du contexte monétaire (taux de refinancement de la BCE, taux des marchés obligataires) et sont plus ou moins performants selon le profil de l’emprunteur et la durée de remboursement. On constate qu’en mai 2023 les taux sont au plus haut depuis 10 ans, autour de 3,50% en moyenne pour un prêt sur 20 ans.
D’autres frais incontournables s’ajoutent aux intérêts, des frais administratifs et d’autres liés à la sécurisation du crédit immobilier. La garantie (hypothèque, privilège du prêteur de deniers ou caution) fait partie intégrante du TAEG mais ne peut se négocier. Notez que les frais d’acquisition, communément appelés frais de notaire, ne font pas partie du TAEG, mais constituent néanmoins un coût incompressible pour l’emprunteur, car ils sont non négociables.
Autre précision : faites attention à certaines habitudes pour emprunter en 2023, le banquier voit d’un mauvais œil les dépenses compulsives et les jeux d’argent notamment.
Frais de dossier
Vous ne vous présentez pas devant le banquier avec une simple demande orale de financement pour votre projet immobilier. Votre demande est étayée par un dossier complet contenant tous les documents nécessaires qui vont permettre à la banque de l’analyser sous toutes les coutures. Le plan de financement a pour objectif de prouver votre solvabilité et que vous êtes en mesure de rembourser le crédit jusqu’à son terme.
Les frais de dossier rémunèrent le travail d’analyse. Plus le projet est complexe, plus les frais seront élevés. Ils se situent autour de 1% du montant emprunté, assorti généralement d’un plafond. Ils se négocient si votre demande ne présente aucune difficulté. Certains profils sont désavantagés car leur dossier demande un temps de traitement beaucoup plus long, comme les TNS, les chefs d’entreprise, tous ceux qui ne sont pas en CDI. Les prêts relais ainsi que les financements avec plusieurs lignes de crédit (incluant par exemple un PTZ ou un autre prêt aidé) entraînent des frais de dossier plus élevés.
Assurance emprunteur
En matière d’assurance de prêt immobilier, vous avez deux options :
-
souscrire à l’assurance proposée par la banque
-
aller voir ailleurs.
Et cette seconde solution est souvent gagnante, car les offres alternatives sont jusqu’à trois fois moins chères.
S’il est bien un marché à mettre en concurrence, c’est celui de l’assurance emprunteur. Cette couverture indispensable pour obtenir le prêt bancaire représente en moyenne un tiers du coût global du crédit : il s’agit de la deuxième dépense après les intérêts. Il serait dommage de ne pas négocier cette contrainte financière alors que la réglementation prône le libre choix du contrat (loi Lagarde de septembre 2010).
À garanties équivalentes, vous réduisez la charge de milliers d’euros sur la durée de remboursement du crédit en déléguant l’assurance. Utilisez un comparateur d’assurance prêt immobilier pour recevoir gratuitement plusieurs devis adaptés à votre profil parmi les meilleurs du marché.
Si vous avez déjà souscrit à l'assurance de la banque, comme l’immense majorité des emprunteurs, la situation est tout à fait réversible grâce à la loi Lemoine. Depuis le 1er septembre 2022, tout emprunteur peut changer d’assurance de prêt immobilier à tout moment et sans frais, sans attendre la date d’échéance autrefois requise (loi Bourquin). Plus tôt vous changez après la date de signature de l'offre de prêt, plus important sera le gain.
Suivez nos conseils pour bien choisir son contrat d’assurance prêt immobilier en 2023.
Frais d’ouverture et de tenue de compte
Vous allez forcément mettre les banques en concurrence pour décrocher la meilleure offre de prêt. Le gagnant n’est pas toujours la banque qui détient vos comptes. L’établissement concurrent le plus compétitif va facturer des frais d’ouverture et de tenue de compte. Sachez toutefois que les banques n’ont plus le droit de conditionner l’octroi d’un prêt immobilier à la domiciliation des revenus, mais sur le terrain, nombreuses sont celles à promettre un taux préférentiel en échange de ce préalable.
La domiciliation des revenus est un enjeu majeur pour les banques, car elle permet de rendre le client actif pour lui proposer des produits d’épargne, des assurances et autres services payants. Si la domiciliation bancaire est réclamée par la banque, celle-ci doit proposer une contrepartie contractuelle (un taux plus avantageux généralement), et cet avantage doit être individualisé. La législation est donc pour le moins ambiguë en laissant la domiciliation bancaire à la libre négociation commerciale tout en interdisant aux banques de l’imposer.
Frais de remboursement anticipé
La vie d’un crédit immobilier n’est pas un long fleuve tranquille. Vous pouvez envisager ou être contraint de revendre le bien avant le terme du prêt (changement de situation, déménagement, séparation, etc.) ou de le rembourser plus rapidement si vous bénéficiez d’une rentrée d’argent ou que vos revenus professionnels sont plus élevés.
Il faut tenter d'anticiper ce type de situation lors de votre demande de prêt et négocier les indemnités de remboursement anticipé ou IRA. Rembourser avant le terme revient à rompre le contrat de prêt, raison pour laquelle la banque facture des IRA pour compenser le manque à gagner.
La loi encadre le remboursement anticipé d’un prêt immobilier : les IRA ne doivent pas excéder 6 fois les intérêts du mois en cours de remboursement, dans la limite de 3% du capital restant dû, le plus avantageux des calculs étant privilégié.
Il est quasiment impossible de négocier une exonération totale des IRA, mais vous pouvez obtenir un rabais.
Tous ces frais peuvent être plus facilement négociés grâce à l’intermédiation d’un courtier en crédit, un expert qui vous accompagne dans le montage de votre dossier de financement et dialogue d’égal à égal avec les banques. Il permet d'entrée de jeu de confirmer la faisabilité de votre demande de prêt et il est à même de faire valoir les atouts de votre profil. Commissionné par la banque pour apport d’affaires, le courtier est aussi rémunéré par l’emprunteur, autour de 1% du montant du prêt. Si votre dossier est simple, vous êtes en position de force pour faire baisser les frais de courtage, qui sont intégrés dans le TAEG uniquement si l’intermédiation constitue une condition à l’octroi du crédit, ce qui est rare.
Terminons par un dernier service, gratuit celui-là : l’accompagnement d’un courtier en assurance de prêt immobilier. Grâce à lui, vous sélectionnez rapidement le contrat d’assurance adapté à votre situation au meilleur prix, conforme aux exigences de la banque.