Ce mercredi 14 novembre est commémorée la Journée mondiale du diabète. L’occasion nous est donnée d’aborder la problématique de l’accès au crédit immobilier lorsqu'on est diabétique : pour ces profils atteints d’une maladie chronique, la souscription à l’assurance emprunteur présente des difficultés, mais avec l’évolution récente de la réglementation, l’obstacle peut être surmonté.
Quels sont les risques couverts par l’assurance emprunteur ?
Avant d’aborder le problème de l’assurance de prêt immobilier dans le cadre d’un diabète, il est crucial de rappeler l’importance de ce contrat, indispensable pour obtenir le financement de son crédit immobilier, via les risques qu’il couvre.
L’assurance emprunteur vise à rembourser la banque en cas d’accidents de la vie dont serait victime le souscripteur. Cette protection essentielle pour les deux parties, le prêteur et son client, couvre 3 grands risques, décès, invalidité et incapacité, et repose sur 4 garanties fondamentales :
- la garantie décès : présente dans tous les contrats emprunteurs, elle rembourse le capital restant dû en cas de décès de l’assuré, les ayants droit devenant propriétaires du bien immobilier de plein droit.
- la garantie perte totale et irréversible d’autonomie (PTIA) : associée à la première, cette garantie entre en jeu si l’assuré est déclaré en dépendance totale (état nécessitant l’assistance d’une tierce personne pour les gestes du quotidien). Là encore, le solde du prêt est versé à la banque.
- la garantie incapacité temporaire totale de travail (ITT) : elle intervient en cas d’arrêt de travail pour maladie ou accident et prend en charge tout ou partie des mensualités après expiration du délai de franchise, et pour une durée ne pouvant excéder 1095 jours.
- la garantie invalidité permanente partielle (IPP) : elle entre en application si le taux d’invalidité, suite à un arrêt de travail prolongé, est compris entre 33% et 66%.
- la garantie invalidité permanente totale (IPT) : au-delà de 66%, s’applique cette garantie, le taux d’invalidité étant toujours apprécié par le médecin conseil de l’assureur par le croisement du taux d’invalidité professionnelle et du taux d’invalidité fonctionnelle.
L’assurance de prêt immobilier peut aussi couvrir la perte d’emploi, mais cette garantie concerne les salariés en CDI et s’applique uniquement lors d’un licenciement ouvrant droit aux allocations chômage.
L’assurance emprunteur pour les diabétiques
La souscription à l’assurance de prêt passe par le questionnaire de santé, un formulaire qui va renseigner l’assureur sur les risques médicaux que présente l’emprunteur. L’objectif de ce document est d’aider l’assureur à prévoir d’éventuels problèmes de santé sur une période qui peut aller jusqu’à 25 ans (durée maximale de remboursement d’un crédit immobilier selon les règles du HCSF).
Sur la base des informations déclarées, l’assureur formule une réponse et applique une tarification adaptée. Le questionnaire doit être rempli en toute bonne foi, sans omettre aucune information faisant l’objet d’une question, sous peine que le contrat soit frappé de nullité (article L.113-8 du code des assurances).
Les emprunteurs qui présentent des risques de santé relèvent de la convention Aeras (s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé), un dispositif opposable aux banques et aux assureurs qui facilite l’accès au crédit et à l’assurance aux personnes handicapées ou touchées par la maladie.
Voici les grandes lignes de la convention Aeras :
- Le dispositif est accessible pour des montants assurés n’excédant pas 420 000€ (hors prêt relais) dans le cadre de l’acquisition de la résidence principale ou d’un prêt mixte (professionnel et logement), dont l’échéance arrive avant le 71ème anniversaire de l’emprunteur.
- Le dispositif repose sur une grille de référence qui liste les pathologies (cancers, autres maladies dont pathologies chroniques) permettant l’accès à l’assurance emprunteur dans des conditions standards ou s’en approchant.
Selon les caractéristiques de la pathologie (diagnostic, traitement, ancienneté), la souscription à l’assurance de prêt peut se faire sans majoration de tarif ni exclusion de garanties, ou à des taux de surprime plafonnés.
Les emprunteurs éligibles à la convention voient leur demande d’assurance étudiée à travers trois niveaux d’examen par un groupe d’experts médicaux.
Quel taux d’assurance pour un prêt diabète ?
L’assureur applique une surprime qui va généralement de 100% à 150% pour un diabète de type 1 (insulinodépendant), et entre 75% et 100% pour un diabète de type 2. Le surcoût dépend du bilan médical demandé par le médecin-conseil, en complément des données fournies par le questionnaire de santé :
-
bilan cardio-vasculaire,
-
vérification du fond de l’œil,
-
bilan rénal.
En sus de la surprime, l’assureur peut ajouter une exclusion sur la garantie PTIA et la garantie ITT : en cas de survenance du risque exclu, aucune indemnisation n’est possible. Si le diabète est mal équilibré, le taux de surprime peut aller jusqu’à 200% sur la garantie décès, avec un refus d’accorder la garantie ITT.
En cas de refus d’assurance, il existe des garanties alternatives comme l’hypothèque, le cautionnement ou le nantissement
Quelle assurance ne demande pas de questionnaire de santé ?
Faut-il toujours déclarer un diabète en 2023 ? La réponse est donnée par la loi Lemoine qui, depuis le 1er juin 2022, a supprimé la sélection médicale sous certaines conditions. Les emprunteurs qui respectent les deux limites suivantes n’ont pas à remplir de questionnaire de santé :
-
La part assurée, tous crédits confondus, est inférieure à 200 000€ (plafond à 400 000€ pour un prêt immobilier à deux avec une quotité d’assurance emprunteur à 50% sur chaque tête).
-
Les sommes sont remboursées avant le 60ème anniversaire de l’assuré.
En échappant au questionnaire de santé, les personnes malades comme les diabétiques ou anciennement malades peuvent accéder à l’assurance emprunteur sans surprime ni exclusion de garantie. La loi Lemoine est une chance pour tous les emprunteurs et notamment pour les personnes pénalisées par leur historique de santé qui peuvent ainsi être protégées en toutes circonstances.
Si vous souffrez de diabète, vous avez le droit, comme tout emprunteur, de choisir l’assurance qui va couvrir votre crédit. La couverture des risques liés à un diabète diffère d’un assureur à l’autre. Faites jouer la concurrence via un comparateur d’assurance de prêt immobilier pour accéder aux meilleures offres individuelles du marché : à garanties équivalentes, elles sont jusqu’à 60% moins chères que la proposition d’assurance bancaire.
Vous avez aussi l’option pratique de faire appel à un professionnel : le rôle d’un courtier en assurance emprunteur est de vous accompagner au mieux de vos intérêts, pour sélectionner l’assurance compétitive qui répond à vos besoins et respecte les exigences de la banque.