Vous souhaitez acheter un bien immobilier et vous êtes préoccupé par les conditions d’accès au crédit bancaire. Soyez bien informé du contexte pour être acteur de votre projet. Taux d’intérêts, taux d’usure, règles d’octroi, apport personnel, assurance de prêt, voici ce qu’il faut savoir pour emprunter en juillet 2023.
Taux de crédit : nouvelle hausse en juillet
Le crédit immobilier est de plus en plus cher au fil des mois. La tendance amorcée au printemps 2022 se perpétue avec une nouvelle augmentation des taux en juillet 2023. Les valeurs sur 20 ans s’approchent des 4% (hors assurance de prêt immobilier et frais de garantie) et se dirigent tout droit vers les 5%, attendus début 2024.
Sur 25 ans, les taux excèdent les 4%, un niveau qu’on n’avait plus observé depuis 2012. Ce mouvement haussier continuel est dû au contexte monétaire dégradé, en lien avec le retour de l’inflation depuis dix-huit mois. La Banque Centrale Européenne (BCE) met fin à sa politique de l’argent facile en augmentant ses taux directeurs, et notamment le taux de refinancement, afin de renouer avec son objectif d’une inflation à 2% en zone euro.
Taux d’usure : une révision accélérée
La hausse des taux d’intérêts est aussi la conséquence d’une mesure décidée par la Banque de France début 2023. Depuis le 1er février dernier, le taux d’usure est mensualisé, plutôt que révisé chaque trimestre. Cela permet un ajustement plus régulier des barèmes bancaires qui sont ainsi davantage en phase avec les conditions monétaires imposées par la BCE.
Avant cette décision de mensualiser le taux d’usure, qui est prolongée jusqu’en janvier 2024, les banques avaient restreint l’accès au crédit, voire arrêté de prêter, en raison de l’absence de profitabilité sur les nouveaux crédits. La révision mensuelle des taux maximum légaux leur permet de restaurer quelque peu leurs marges et de financer les projets immobiliers des particuliers.
Le taux d’usure est supérieur à 5% en juillet 2023 : sur les durées de 20 ans et plus, les banques ne peuvent plus prêter au-delà de 5,09%. Pour rappel, le taux d’usure exprime le TAEG maximal autorisé sur la durée concernée., le Taux Annuel Effectif Global étant l’indicateur contenant tous les frais qui conditionnent l’obtention du financement bancaire.
La rigidité des règles d’octroi du HCSF
En complément d’un coût toujours plus élevé du loyer de l’argent, les emprunteurs doivent faire face aux normes du HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière). Le marché est en partie bloqué en 2023 par la hausse des taux et les règles d’octroi, règles juridiquement imposées aux banques depuis janvier 2022 :
-
Le taux d’endettement ou taux d’effort est plafonné à 35% des revenus nets de l’emprunteur, avant impôt et assurance de prêt comprise.
-
La durée de remboursement est limitée à 25 ans (jusqu’à 27 ans pour un achat en VEFA ou dans l’ancien avec travaux de rénovation importants).
Les établissements de crédit doivent s’y conformer sous peine de sanctions administratives, et ce, indépendamment du reste à vivre. Cela est fort dommageable pour l’emprunteur qui dispose de revenus confortables et qui pourrait s’endetter au-delà de 35% tout en conservant un reste à vivre parfaitement décent. En refusant d’associer le taux d’endettement au reste à vivre, le régulateur bloque l’accès au crédit immobilier aux ménages aisés.
Envolée de l’apport personnel
C’est une autre mauvaise nouvelle pour les candidats à l’emprunt : on assiste à l’explosion de l’apport personnel en 2023 qui atteint près de 35% du montant de l’opération selon les données du réseau Century 21.
Cela ne signifie pas qu’il est impossible d’emprunter avec une mise de fonds inférieure, mais la conjonction de la hausse des taux et des strictes règles d’octroi dans un contexte économique morose renforce les exigences des banques en matière d’apport personnel pour limiter le recours au crédit, exigences qui concernent également l’épargne de précaution post-crédit (au moins 6 mensualités d’épargne résiduelle en cas de coup dur).
Chaque demande de crédit immobilier est unique et engendre une réponse personnalisée de la part de la banque. Pour mettre toutes les chances de votre côté, faites comme 43% des emprunteurs aidés par un courtier !
Le choix de l’assurance emprunteur
Élément incontournable pour décrocher son crédit immobilier, l’assurance emprunteur se négocie et constitue le seul levier d’économie pour rester dans les clous en 2023. Mettez les offres en concurrence via un comparateur d’assurance de prêt immobilier et divisez par deux voire par trois le coût de l’assurance en souscrivant un contrat individuel plutôt que le contrat proposé par la banque. Il suffit de respecter l’équivalence de niveau de garanties pour que la banque accepte une offre déléguée.
Trois conseils pour accéder plus facilement au crédit :
-
boostez votre apport personnel,
-
déléguez l’assurance emprunteur,
-
sollicitez les services d’un courtier, votre meilleur allié pour concrétiser votre projet immobilier.