Assurance emprunteur et loi Lemoine 2022 : vous allez faire des économies !

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L’assurance emprunteur représente en moyenne 30% du coût global de votre crédit immobilier, un coût élevé qui peut être revu à la baisse grâce à la loi Lemoine de juin 2022. En changeant de contrat à tout moment, cette nouvelle réglementation vous permet de faire de juteuses économies, immédiatement, sans attendre une quelconque date d’échéance. Voici comment procéder.

La loi Lemoine et le changement d’assurance de prêt

Depuis le 1er juin 2022, tout nouvel emprunteur peut changer de contrat d’assurance de prêt immobilier à tout moment, pour le substituer par une offre moins chère à garanties au moins équivalentes. Cette disposition est accessible à tous depuis le 1er septembre dernier, quelle que soit l’antériorité du contrat.

Cette opportunité offerte par la loi Lemoine est révolutionnaire, car elle ne repose pas sur le respect obligatoire d’une date d’échéance. Auparavant, pour changer d’assurance emprunteur, il fallait s’appuyer soit :

  • sur la loi Hamon durant les douze premiers mois suivant la date de signature de l’offre de prêt ;
  • sur l’amendement Bourquin au-delà de la première année, en respectant la date butoir, en général deux mois avant l’anniversaire de la date de signature de l’offre de prêt.

En supprimant toute contrainte calendaire, le législateur simplifie le changement d’assurance crédit immobilier. Derrière cette mesure, la volonté d’écorner le quasi-monopole des banques sur ce produit. Depuis la mise en œuvre de la loi Lagarde qui entérine le principe de libre choix du contrat d’assurance emprunteur, les parts de marché sont toujours détenues à 87% par les bancassureurs.

L’ouverture du marché de l’assurance de prêt immobilier doit permettre à chaque emprunteur non seulement d’exercer son droit au libre choix mais aussi de réduire le coût de son assurance. Si elle pèse en moyenne un tiers du coût global d’un crédit immobilier, l’assurance emprunteur peut constituer une dépense beaucoup plus importante pour les personnes jugées à risques par les assureurs.

Les facteurs de risques qui renchérissent le coût de l’assurance sont les suivants :

  • l’âge : au-delà de 45 ans, le tarif d’assurance augmente significativement pour atteindre le taux de 1% après 65 ans.
  • l’état de santé : le questionnaire de souscription renseigne l’assureur sur les risques présents ou potentiels liés à la santé. Les personnes malades ou anciennement malades sont pénalisées en raison des risques de décès prématuré avant le terme du crédit ou d’arrêts de maladie qui nécessitent la mise en jeu des garanties invalidité/incapacité.
  • la profession : les emprunteurs qui exercent un métier à risques, comme pompier, militaire, agent de sécurité, professionnel du bâtiment, paient plus cher en vertu des statistiques pénalisantes d’accident ou de maladie professionnelle.

 

Qu’on soit jeune, plus âgé, en pleine forme, avec un passif de santé, ou travailleur à risques, la loi Lemoine permet à chaque profil de réduire le coût de son assurance de prêt immobilier, rapidement, simplement et de manière immédiate. En moyenne, les assurances proposées par les alternatifs sont entre deux et quatre fois moins chères que les offres bancaires.

Changement d'assurance emprunteur : simple et rapide grâce à la loi Lemoine

La réglementation conditionne le changement d’assurance de prêt immobilier à une notion assez complexe : l’équivalence de niveau de garanties. Cela signifie que le nouveau contrat doit présenter des garanties au moins aussi protectrices que celles de l’ancien. La loi Lemoine offre une meilleure information en assurance de prêt immobilier en renforçant les éléments contenus dans la FSI ou Fiche Standardisée d’Information, un document obligatoire remis par votre banque dès les prémices de votre demande de crédit qui rappelle vos droits, mais détaille aussi toutes les garanties exigées pour l’octroi du financement.

Grâce à la FSI, vous pouvez comparer les offres d’assurance emprunteur en toute objectivité. Utilisez un comparateur d’assurance de prêt immobilier pour mettre les offres en concurrence et sélectionnez le contrat le plus compétitif qui répond aux exigences de la banque. N’hésitez pas à faire appel aux services d’un courtier en assurance emprunteur : c’est gratuit et cet expert peut même vous décharger de toutes les démarches de résiliation/substitution, vous permettant de respecter sans encombre la règle de l’équivalence des garanties.

La loi Lemoine a par ailleurs renforcé les obligations faites aux banques :

  • Le prêteur doit donner réponse à une demande de délégation dans les 10 jours ouvrés.
  • Tout refus de sa part doit être motivé par écrit et de manière exhaustive sur tout support durable.

De grosses économies grâce à la loi Lemoine

Maintenant que l'aspect technique et formel est évacué, passons au sujet central du changement d’assurance de prêt immobilier : les économies potentielles. À prêt identique, plus tôt vous changez de contrat, plus grand sera le gain, puisque le coût de l’assurance est calculé sur le capital restant dû. Prenons deux exemples avec deux profils différents.

Exemple 1 

En décembre 2020, Jean, 30 ans, non-fumeur et en bonne santé, a emprunté la somme de 250 000€ sur 20 ans au taux débiteur de 1,15%, adossée à une assurance au taux bancaire de 0,34%. L’assurance lui coûte 71€ par mois, soit un coût total de 17 000€.

 

En novembre 2022, Jean change d’assurance et opte pour un contrat externe souscrit directement en ligne au taux de 0,10% sur le capital restant dû. La cotisation tombe à 19€ par mois, pour un coût sur la durée résiduelle du crédit de 4 095€. Jean économise 11 201€ !

 

Assurance groupe bancaire

Assurance individuelle externe

coût total assurance 

17 000 €

4 095 €

cotisation mensuelle

71 €

19 €

gain sur durée restante

 

11 201 €


Exemple 2

En mai 2021, Marie et Paul, couple de 45 ans, même niveau de salaire, sans antécédent de santé mais un fumeur, ont emprunté la somme de 350 000€ sur 20 ans au taux débiteur de 1,05%, assortie d’une assurance à 100% du capital sur chaque tête, au taux de 0,46% pour Marie et de 0,54% pour Paul. L’assurance leur coûte 291,67€/mois (134,17€ pour Marie et 157,50€ pour Paul), soit un total de 70 000€.

En novembre 2022, notre couple change d’assurance et trouve une offre alternative au taux de 0,13% pour Marie et de 0,19% pour Paul, soit un coût mensuel de total assurance sur la durée restante de 19 311€. Le couple économise 45 440€ !

La loi Lemoine offre une formidable occasion de préserver son pouvoir d’achat dans une période où l’inflation (6,2% sur un an en octobre 2022) le compresse de tous côtés. Contrairement aux autres postes de dépenses (alimentation, transports, énergie) qui nécessitent d'adapter sa consommation quitte à se priver pour ne pas voir ses factures flamber, le changement d’assurance de prêt immobilier ne demande aucun effort : il vous suffit de comparer les offres et de solliciter les services d’un courtier pour baisser immédiatement votre mensualité de crédit.

 Consultez notre baromètre du pouvoir d’achat immobilier pour avoir d’autres exemples et constater l’ampleur des économies que vous pouvez réaliser en changeant d’assurance de prêt immobilier.

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Prêt Immo CIC Nouvelles Formes d’Emploi : le crédit pour les CDD

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En 2021, le ministère du travail estimait que l’explosion du recours aux contrats courts « mettait en évidence un changement de comportements d’embauche important ». Accéder à un crédit immobilier sans CDI est une exception que le CIC veut contredire en en faisant une norme. La banque va s’employer à ne pas confondre rigueur avec rigidité. Modalités du Prêt Immo CIC Nouvelles Formes d’Emploi  Emprunteurs sans CDI éligibles Le CIC adapte sa politique commerciale en matière de crédit immobilier à ses clients fidèles, à savoir ceux qui détiennent un compte chez lui depuis au moins 3 ans, et qui ont comme statut ou contrat de travail : CDD Intérim hors CDI Saisonnier Intermittent du spectacle Auto-entrepreneur ou free-lance. Les conseillers bancaires doivent vérifier la solidité financière du candidat comme pour tout demandeur, mais ils disposent de plus de latitude pour tenir compte de la capacité réelle de remboursement des clients sans CDI et devraient davantage prendre en compte les 3 critères suivants : l’antériorité de l’emploi, c’est-à-dire l’ancienneté dans une entreprise ou l’expérience du métier la progression des revenus la capacité à épargner. Cette analyse plus globale permet de mieux appréhender la solvabilité de l’emprunteur au-delà du simple statut professionnel. Prêt adapté aux revenus Ce nouveau crédit immobilier s’adapte aux revenus des actifs sans CDI, et concerne uniquement l’acquisition de la résidence principale. L’emprunteur pourra augmenter ou abaisser ses échéances de remboursement jusqu’à 50% sur une période de 1 à 4 mois par an. Cela lui permettra d’ajuster le montant des mensualités au rythme des fluctuations de ses revenus. Ces modulations temporaires seront sans frais ni justificatifs, et autorisées jusqu’à 10 fois sur la durée totale du prêt. Dans le cadre d’un crédit classique, la possibilité de moduler les échéances est toujours facturée. Précisons que toute réduction du montant de la mensualité entraîne systématiquement une hausse du coût final du crédit. Voici un exemple fourni par le CIC avec un prêt de 250 000€ sur 20 ans au taux nominal de 4% (hors assurance emprunteur obligatoire), soumis à modulation au bout de 3 ans d’amortissement : Modulation à la baisse de 50% de la mensualité sur une période de 4 mois : la mensualité passe de 1 515€ à 757€. La durée de remboursement est rallongée de 4 mois et le coût total du crédit augmente de 2 944€. Modulation à la hausse de 50% de la mensualité sur une période de 4 mois : la mensualité passe de 1 515€ à 2 272€. La durée de remboursement est raccourcie de 4 mois et le coût total diminue de 2 866€. Jusqu’à fin 2024, le CIC donne un coup de pouce supplémentaire en accordant un bonus de 20 000€ à taux 0% aux emprunteurs de moins de 35 ans qui souscrivent en complément un PTZ pour financer leur achat. Souhaitons que d’autres banques emboîtent le pas au CIC en proposant un prêt à l’habitat flexible et adapté aux candidats sans CDI. Voilà une nouvelle voie pour redynamiser le marché de l’immobilier, en légère reprise depuis la baisse des taux d’intérêts.    

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Arnaques aux faux prêts immobiliers : 6 signes pour se protéger

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Les escrocs sévissent sur les réseaux sociaux avec des fausses publicités de crédit à l’habitat ou de faux sites de comparateurs de crédit. Les plus crédules transmettent leurs coordonnées et sont ensuite démarchés par téléphone ou par mail. Pour accréditer leur discours, les voleurs n’hésitent pas à utiliser les logos de prestataires parfaitement agréés par les autorités financières. Les victimes signent alors une fausse offre de prêt et versent un apport personnel par virement, parfois au sein même de la banque dont le nom a été usurpé. La méthode est identique concernant le rachat de crédit. Les victimes sont généralement des personnes qui ont engagé des travaux de rénovation énergétique et qui sont démarchées par téléphone pour faire un regroupement de crédit. L’escroc, qui se présente comme un courtier, leur demande de faire un virement pour solder le premier crédit sur un compte désigné qui est le sien. Le ménage abusé se retrouve alors à rembourser deux fois le crédit. Repérer une fausse offre de prêt immobilier Certains signes, dont certaints facilement repérables, doivent vous alerter sur la tentative d’arnaque au faux crédit. Faux nom de domaine ou faux logo Les escrocs sont passés maîtres dans l’art de créer de faux sites proposant des produits fictifs comme des crédits. Le faux site ressemble parfois à s’y méprendre à l’original. Vérifiez qu’il existe un lien vers les conditions générales de vente (CGV) et vers les mentions légales, toutes deux obligatoires. Voici d’autres vérifications à faire : Allez sur le service WHOIS qui permet de vérifier le nom de domaine et le propriétaire d’un site web : si le site est hébergé à l’étranger ou s’il est récent, renoncez. L’adresse du site doit toujours commencer par https:// avec un petit cadenas à gauche de l’adresse : cela indique un site offrant un paiement sécurisé. Tapez le nom du site suivi de « arnaque » pour vérifier s’il existe un article ou un forum le dénonçant. Repérez les fautes d’orthographes, les erreurs de frappe ou les expressions inappropriées : un organisme crédible comme l’administration ou les banques n’en fait pas. Taux trop attractif L’indice qui doit immédiatement vous mettre la puce à l’oreille est un taux trop bas, bien en-deçà de la moyenne du marché, et proposé avant même de négocier au regard de votre profil. Cliquez sur les comparateurs en ligne pour vérifier le niveau actuel des taux d’emprunt : un taux inférieur de 0,5 à 2 points est forcément une arnaque. Le taux d’intérêts sur 20 ans oscille actuellement entre 3,35% et 3,75% pour un très bon ou bon dossier, et au-dessus de 4% pour les autres (hors assurance emprunteur et coût des sûretés). Pas de mention du TAEG L’organisme prêteur doit vous fournir toutes les informations réglementaires avant la signature de l’offre de prêt. Le TAEG (Taux Annuel Effectif Global) doit obligatoirement être mentionné dans toutes les publicités, les offres de crédit et les contrats de prêt. Cet indicateur agrège tous les coûts liés à l’obtention du financement, dont l’assurance emprunteur. Annonce pressante Si l’on vous promet un crédit dans les 24h ou 48h, ou que l’annonce vous demande de vous décider très rapidement, passez votre tour. Un vrai courtier ou conseiller bancaire a besoin de temps pour étudier votre dossier, analyser tous les éléments de solvabilité, avant de formuler une offre de prêt. Identité du courtier Vous avez tous les outils pour vérifier l’identité du courtier. Ce dernier doit être dûment enregistré à l’Orias, le registre officiel des intermédiaires en assurance, banque et finance, placé sous la tutelle du ministère de l’Économie. Le site est accessible à tous et permet de vérifier que l’intermédiaire est bien homologué et autorisé à exercer. L’ACPR donne par ailleurs accès au public à la liste noire des sites ou entités non autorisés à proposer en France. Demande d'argent Dernier indice qui doit vous alerter sur l’escroquerie en cours, l'arnaqueur vous demande de verser de l’argent. Les courtiers n’ont pas le droit d’encaisser une quelconque somme d’argent avant le déblocage des fonds ou la signature de l’acte authentique chez le notaire. Ils ne peuvent en outre encaisser d’apport personnel ni le solde d’un crédit. La confusion avait pu l’emporter il y a un an quand certains courtiers ayant pignon sur rue avaient facturé des frais de courtage abusifs alors qu’aucune offre de prêt n’avait été signée. Ils justifaient cela par le service de conseil.  

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Santé : le rôle des pharmaciens et opticiens élargi depuis juin 2024

Si vous souffrez d’une angine ou d’une cystite, vous n’avez plus besoin de passer par votre médecin traitant pour vous faire prescrire des médicaments, il suffit d’aller en pharmacie pour les obtenir. Les fonctions des opticiens ont été par ailleurs élargies en cas de modification de la correction visuelle. Ces deux mesures visent à désengorger les cabinets des médecins généralistes et des ophtalmologistes tout en apportant une solution aux déserts médicaux. Voici tout ce qu’il faut savoir sur les nouvelles prérogatives de ces deux professionnels de santé et la prise en charge par l’Assurance maladie et les mutuelles. Nouvelles prérogatives pour les pharmaciens Il est désormais possible d’obtenir des antibiotiques dans une pharmacie sans ordonnance d’un médecin en cas d’angine ou de cystite. Cette nouvelle mesure contenue dans la loi de financement de la Sécurité sociale 2024 est entrée en vigueur le 19 juin dernier. Pour que le pharmacien puisse délivrer le traitement, il doit avoir suivi une formation spécifique obligatoire, sauf s’il a déjà suivi une formation mentionnée dans l’arrêté du 17 juin 2024. Fonctionnement du dispositif en pharmacie L’obtention d'antibiotiques sans ordonnance en cas d’angine suspectée est autorisée uniquement aux patients âgés de plus de 10 ans. Avant de vous délivrer le traitement médicamenteux, le pharmacien habilité doit réaliser un TROD, ou Test Rapide d’Orientation Diagnostique qui va permettre de confirmer ou d’écarter l’origine bactérienne à streptocoque A de l’angine. Il s’agit d’un simple prélèvement effectué à l’aide d’un écouvillon au fond de la gorge. En cas de test positif, le pharmacien peut délivrer les antibiotiques adaptés. Le traitement de la cystite obtenu directement en pharmacie concerne les femmes âgées entre 16 et 65 ans. En cas de symptômes sans fièvre, le pharmacien demande à la patiente de réaliser un test urinaire sur bandelette, avant de délivrer le médicament si le résultat est positif. Pour ces deux pathologies, angine à streptocoque A et cystite, les médicaments fournis en pharmacie sans prescription d’un médecin sont remboursés par l’Assurance maladie aux conditions habituelles, dès lors qu’ils font partie des produits remboursables. Votre mutuelle santé prend en charge le ticket modérateur, c’est-à-dire la différence entre le tarif conventionné et le remboursement de la Sécu. Attestation de délivrance Le pharmacien doit vous remettre une attestation de délivrance et inscrire toutes les informations relatives à la délivrance du traitement dans votre DMP (Dossier Médical Partagé), à savoir : Nom du pharmacien Date de réalisation du test Identification unique du test Nom du médicament Posologie et durée du traitement. Si vous n’avez pas de DMP ou si l’inscription n’est pas possible, le pharmacien doit alors transmettre l’attestation à votre médecin traitant. Pour mémoire, le DMP n’est pas obligatoire et n’a aucune incidence sur vos remboursements. Il s’agit d’un espace de stockage sécurisé de vos données de santé que vous pouvez partager selon votre consentement avec les professionnels de santé qui vous soignent. Nouvelles attributions pour les opticiens Depuis le 29 juin 2024, les modalités de primo-prescription de verres correcteurs ou de lentilles de contact évoluent. Les opticiens-lunetiers ont désormais le droit d’adapter la prescription de l’ophtalmologiste ou de l’orthoptiste lors de la première délivrance sous réserve de respecter les conditions suivantes : L’ordonnance ne doit pas mentionner une éventuelle opposition de l’ophtalmologiste à toute modification de correction. L’opticien doit réaliser un examen de réfraction pour vérifier la correction nécessaire. Il doit solliciter l’accord écrit du prescripteur en l’informant de l’adaptation envisagée. Il doit utiliser une messagerie sécurisée ou un moyen garantissant la confidentialité des échanges. L’absence de réponse dans les 10 jours vaut pour accord. L’opticien conserve la réponse du prescripteur jusqu’à expiration de la durée de validité de l’ordonnance. L’opticien est par ailleurs autorisé à procéder au renouvellement de délivrance de verres correcteurs sans que vous ayez besoin de retourner consulter votre ophtalmo, dès lors que votre ordonnance est toujours valide. Là encore, l’opticien doit réaliser un examen de réfraction avant d’adapter la correction, sauf opposition du prescripteur expressément mentionnée sur l’ordonnance. 100% Santé en optique Les lunettes de correction (verres et monture) peuvent être intégralement remboursées dans le cadre du dispositif 100% Santé. Cette réforme en place depuis 2021 supprime les restes à charge en optique, prothèses dentaires et aides auditives pour tout équipement sélectionné dans le premier panier de soins. Si vous êtes couvert par une mutuelle responsable, vous n’avez rien à payer, l’appareillage étant entièrement pris en charge par la Sécu et l’organisme complémentaire. Vous êtes toutefois libre de choisir un produit hors du panier 100% Santé. Auquel cas, vous vous exposez à des restes à charge plus ou moins bien remboursés par votre mutuelle en fonction du niveau de garanties souscrit. Il est possible de panacher, c’est-à-dire de choisir une monture en dehors du panier 100% Santé et des verres sans reste à charge, et inversement. La monture est toujours remboursée par la mutuelle responsable dans la limite de 100€. Selon la réglementation, le renouvellement d’un équipement complet en optique (verres et monture) est fixé à 2 ans pour les adultes et les enfants de 16 ans et plus, et à 1 an pour les enfants de moins de 16 ans. Un renouvellement anticipé est cependant autorisé en cas de dégradation de la vue. Lorsque l’équipement est choisi en dehors du dispositif 100% Santé, la prise en charge par la Sécu est abaissée et il n’y a aucune obligation de couverture intégrale par le contrat responsable.