Deux changements entrent en vigueur au 1er mars 2023 pour les ménages emprunteurs : révision mensuelle du taux d’usure et augmentation du taux du prêt Action Logement. Côté rénovation énergétique, le gouvernement améliore le montant de l’aide pour l’installation d’une pompe à chaleur.
Nouveau taux d’usure
Le taux d’usure du crédit immobilier passe à 4% sur 20 ans et plus en mars 2023. Le taux maximum autorisé pour les prêts sur ces maturités les plus usitées gagne ainsi 21 points par rapport au mois précédent. En place depuis le 1er février 2023, et pour une période provisoire de six mois, la mensualisation du taux d’usure vise à fluidifier l’accès à l’emprunt immobilier en permettant aux banques d’ajuster leurs barèmes à un rythme plus rapide, en conséquence du contexte monétaire.
Sur les autres durées, le taux d’usure s’affiche comme suit :
- prêts à taux fixe d’une durée inférieure à 10 ans : 3,67 %
- prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans : 3,87 %
- prêts à taux variable : 3,79 %
- prêts relais : 4,11 %
Rappelons que le taux d’usure est le TAEG (Taux Annuel Effectif Global) que la banque ne doit pas dépasser lors de l’octroi d’un crédit immobilier. Le TAEG est l’agrégation de tous les frais liés à l’obtention du financement, à savoir les intérêts d’emprunt, mais aussi les frais de dossier, la garantie (hypothèque ou caution), les primes d’assurance emprunteur, l’éventuelle commission du courtier et les frais d’ouverture et de tenue de compte si l’emprunteur change de banque.
Désormais actualisés à un rythme mensuel plutôt que trimestriel, les taux d’usure sont davantage en phase avec la hausse des taux de prêt immobilier en 2023. Depuis début 2022, dans le sillage des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne, les taux de crédit immobilier grimpent plus vite que les taux d’usure, opérant un blocage du marché. Les ménages avec des revenus modestes, qui peinent à présenter un apport personnel et une épargne de précaution suffisants, voient leur demande gelée par la banque en attendant le prochain relèvement de l’usure.
L’effet boomerang de la mensualisation de l’usure est de contribuer à la progression de taux d’intérêts, puisque les banques peuvent être plus réactives. Fin février, le taux moyen s’affiche à 2,90% sur 20 ans et sur 25 ans, on dépasse les 3%. Les courtiers anticipent des valeurs autour de 3,50% dès le printemps et peut-être jusqu’à 4% en fin d’année.
Taux prêt Action Logement à 1,5 %
À compter du 1er mars 2023, le taux du prêt Action Logement (ex-1% Logement) est multiplié par trois, et passe de 0,5 % à 1,5 % (hors assurance crédit immobilier obligatoire). Cette aide permet de financer les opérations suivantes pour un montant maximum de 40 000€ :
- construction
- achat dans le neuf en VEFA
- accession sociale à la propriété dans le neuf dont le PSLA (Prêt Social de Location Accession)
- accession en bail réel solidaire (BRS) dans le neuf ou l’ancien
- acquisition d’un logement ancien vendu par un organisme de logement social (HLM)
Pour bénéficier du prêt Action Logement, il faut être salarié d’une entreprise du secteur privé non agricole, comptant au moins 10 salariés.
La hausse marquée du taux du prêt Action Logement est une mauvaise nouvelle pour les ménages éligibles qui comptaient sur cette aide pour booster leur capacité d’emprunt dans un contexte de progression constante des taux d’intérêts. Même hors assurance de prêt, un taux à 1,5 % reste très intéressant. Pour un financement global de 200 000€ sur 25 ans constitué d'un prêt classique de 160 000€ au taux nominal de 3% couvert par une assurance emprunteur au taux de 0,34% couplé à un prêt Action Logement d’un montant de 40 000€, vous économisez près de 9 000€ sur le coût final.
Prime pompe à chaleur
En période de crise énergétique, la France mise notamment sur la géothermie, une technique qui puise l’énergie de la chaleur de la terre et n’émet aucun gaz à effet de serre. Pour réduire la dépendance du pays au gaz importé de l’étranger, le gouvernement lance un plan d’action destiné à produire en 20 ans suffisamment de chaleur géothermique pour se passer du gaz russe et accélérer la transition énergétique.
La géothermie ne représente aujourd’hui que 1% de la consommation énergétique nationale. Pour dynamiser l’installation des pompes à chaleur dans les foyers français, l’État améliore l’aide financière dédiée aux équipements géothermiques : à compter du 1er mars, la prime passe à 5 000€ quel que soit le niveau de revenus du ménage, contre 2 500€ à 4 000€ auparavant.
Ce coup de pouce est cumulable avec les autres aides aux travaux de rénovation et d’économie d’énergie, dont MaPrimRénov’ et l’éco-PTZ.