L’accès au crédit immobilier est devenu difficile depuis l’été 2022. Pour faire face à la remontée très nette des taux d’emprunt et au plafond de l’usure, les emprunteurs doivent renforcer leur solvabilité et présenter un apport personnel conséquent, doublé d’une épargne de précaution significative. Magnolia.fr vous dit tout sur les conditions d’emprunt en ce début d’année 2023.
Apport personnel record
Les taux d’intérêts des crédits immobiliers sont au plus haut depuis 2016 avec une moyenne autour de 2,60% (hors assurance emprunteur et coût des sûretés) sur la durée classique de 20 ans. En regardant dans le rétroviseur, on constate que les taux ont plus que doublé depuis fin 2021 : à l’époque, il était commun de s’endetter au taux brut de 1% sur cette maturité.
Face au renchérissement du loyer de l’argent, conjugué aux normes d’octroi des crédits immobiliers qui empêchent d’emprunter au-delà de 25 ans et d’outrepasser un taux d’endettement de 35% (sur la base des revenus nets, assurance de prêt incluse), les banques deviennent de plus en plus exigeantes vis-à-vis de ménages emprunteurs. D’autant plus que les prix de l’immobilier ne fléchissent pas ou si peu : les prix de l’ancien ont progressé en moyenne de 6,4% en 2022.
On constate une très forte hausse de l’apport personnel en 2022 et selon les derniers chiffres du courtier Cafpi, le record est atteint avec une moyenne qui dépasse désormais les 60 000€ par crédit immobilier pour un primo-accédant. Une moyenne qui cache évidemment des disparités liées à la cherté de l’immobilier.
En Île-de-France, région où les prix moyens sont les plus élevés, l’apport personnel excède les 86 000€, soit près de 20% du montant des opérations. Dans les Hauts-de-France et dans la région Grand Est, la mise de départ oscille entre 36 000€ et 38 000€. C’est toutefois dans la région Sud-Est que l’apport progresse le plus vite, passant de 60 000€ à 76 000€ en un an.
Épargne de précaution imposée
L’apport personnel a pour vertu de diminuer le recours à l’emprunt bancaire et donc de minimiser les risques pris par le prêteur. Il permet également de réduire la durée de remboursement, ce qui abaisse le taux d’emprunt.
Mais pour sécuriser davantage les sommes prêtées, les banques sont encore plus strictes en réclamant une épargne de précaution. Inutile de dédier toute votre épargne à la constitution de l’apport personnel, car il faut garder au moins une épargne résiduelle équivalente à une année de mensualités de crédit pour rassurer le banquier. Il s’agit là d’une autre constatation faite par le courtier Cafpi ces derniers mois.
Boostez votre apport personnel avec l’épargne salariale et réservez une épargne de précaution suffisante qui pourra intervenir en cas de coups durs.
Les banques deviennent de plus en plus frileuses à octroyer des prêts immobiliers dans un contexte marqué par une baisse drastique du pouvoir d’achat compte tenu de l’envolée de l’inflation. Elles demandent désormais à l’emprunteur de sécuriser son crédit par 4 types de garanties :
- L’assurance de prêt immobilier qui entre en jeu en cas d’aléas de la vie (décès, invalidité et incapacité)
- L’hypothèque, le privilège du prêteur de deniers ou la caution pour pallier les défauts de paiement
- L’apport personnel et l’épargne de précaution qui témoignent de l’effort financier de l’emprunteur à monter son projet immobilier.
Taux d’usure mensualisé au 1er février 2023
L’accès au crédit s’est resserré en 2022 en raison d’une problématique réglementaire : les taux d’usure empêchent d’emprunter car ils restent figés durant trois mois, incapables de réagir à la progression constante de taux d’intérêts. Alertée à maintes reprises par les courtiers en crédit, mais aussi par les banques et les notaires, la Banque de France a accepté la semaine dernière de procéder à un ajustement temporaire : à compter du 1er février 2023, le taux d’usure sera mensualité jusqu’à fin juin 2023. Une victoire pour les professionnels du crédit et de l’immobilier qui va permettre de desserrer le verrou chaque mois.
De 3,57% pour les prêts d’une durée de 20 ans et plus, le taux d’usure devrait monter à 3,75% au 1er février et à 3,95% au 1er mars, selon les projections du courtier Cafpi.
La mensualisation du taux d’usure aura aussi pour effet d’accélérer la hausse des taux d’emprunt, car les banques vont bénéficier d’une latitude plus franche pour ajuster leurs barèmes de taux aux contraintes monétaires. C’est le revers de la médaille pour accéder au crédit plus facilement, ce qui peut sembler paradoxal, mais s’explique par une révision du taux maximum légal à l’avenir plus rapide.
Le crédit immobilier devient plus cher en 2023 ! Économisez sur l’assurance emprunteur, le seul levier pour diminuer le coût de son emprunt et rester sous l’usure.