Les démarches liées à la location meublée ont évolué depuis le 1er janvier 2023. Nouvelle obligation déclarative, nouvelle procédure d’immatriculation pour le statut de LMNP ou LMP, hausse des seuils du régime du micro-Bic et interdiction de location des passoires thermiques, Magnolia.fr passe en revue tout ce qui change pour la location meublée et la location touristique saisonnière.
Déclaration obligatoire du logement
L’État a mis en place une nouvelle obligation de déclaration pour les propriétaires : toute personne propriétaire d’un bien immobilier, qu’il soit occupant ou bailleur, doit le déclarer en ligne sur le portail Gérer mes biens immobiliers avant le 1er juillet 2023, sous peine d’une amende forfaitaire de 150€ par logement. En cas de démembrement de propriété, il appartient à l’usufruitier, à savoir celui qui occupe le logement, de procéder à la déclaration.
Cette obligation déclarative concerne également les loueurs en meublé. Au-delà des caractéristiques du logement, ils doivent indiquer l’identité du locataire et la période d’occupation. S’agissant des meublés touristiques où le turn-over est important, il suffit de renseigner la date à laquelle le bailleur a débuté son activité de location saisonnière, les modalités de gestion, son numéro de SIREN et celui de l’éventuel gestionnaire.
Nouvelle procédure d’immatriculation pour la location meublée
Depuis le 1er janvier 2023, les loueurs en meublé non professionnels (LMNP), en individuel ou en indivision, doivent déclarer leur activité de location meublée en ligne sur le guichet unique de l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle). Auparavant, la déclaration se faisait sur Infogreffe. Les loueurs disposent de 15 jours suivant le début de leur activité pour s’immatriculer et obtenir un numéro de SIRET. Ils sont soumis de facto à la CFE ou Contribution Foncière des Entreprises (ex-taxe professionnelle).
Le statut de Loueur en Meublé Professionnel (LMP) oblige à s’inscrire auprès du CFE (Centre de formalités des entreprises), rattaché à la CCI (Chambre de Commerce et d’Industrie), dans un délai de 15 jours après le début de l’activité. L’inscription obligatoire au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) a été supprimée, car jugée anticonstitutionnelle. Pour avoir droit au statut de LMP, les recettes fiscales tirées de la location meublée doivent dépasser 23 000€ sur l’année civile et ces recettes doivent représenter plus de 50% des revenus d’activité du foyer fiscal.
Nouveaux seuils du micro-BIC
Les loyers perçus dans le cadre d’une location meublée sont soumis au régime fiscal des Bénéfices Industriels et Commerciaux (BIC). Le micro-BIC s’applique par défaut si les recettes locatives sont inférieures à 23 000€ ou si elles sont inférieures au montant total des autres revenus d’activité du foyer fiscal. Ce régime donne droit à un abattement forfaitaire de 50%, contrairement au régime réel qui permet de déduire les frais et charges liés au logement (dépenses d’entretien, charges de copropriété, frais de gestion, primes d’assurance loyers impayés, taxe foncière, intérêts d’emprunt, etc.).
Dans le cas des chambres d’hôtes et des meublés de tourisme classés, le régime du micro-BIC permet un abattement forfaitaire de 71%.
Depuis le 1er janvier 2023, les seuils du micro-BIC pour la location meublée ont été réévalués, passant de 76 200€ à 77 000€, et de 188 700€ au lieu de 176 200€ pour les chambres d’hôtes et meublés de tourisme classés. Au-delà, le régime dit de bénéfice réel s’applique.
À noter que les loueurs en meublé voyaient leur bénéfice imposable majoré de 10% s’ils n’adhéraient pas à un CGA (Centre de Gestion Agréé). Cette majoration est supprimée depuis le 1er janvier 2023 mais l’adhésion à un CGA est vivement recommandée car elle simplifie toutes les démarches administratives et permet de réduire de 2/3 les frais de comptabilité (dans la limite de 915€).
Interdiction de location des passoires thermiques
La loi Climat et Résilience interdit la location des logements les plus énergivores depuis le 1er janvier 2023. Les pires passoires thermiques, c’est-à-dire les logements qui affichent une consommation d’énergie finale supérieure à 450 kWh/m2/an, sont déclarés indécents et sortent du marché locatif. Les baux en cours ne sont pas concernés. Acheter une passoire thermique en 2023 peut être l’occasion de réaliser un bon coup immobilier.
En revanche, depuis le 24 août 2022, les loyers sont gelés pour les logements classés F ou G sur l’échelle du DPE (Diagnostic de Performance Énergétique), qu’ils soient nus ou meublés, pour les anciens contrats comme ceux en cours, renouvelés ou tacitement reconduits. Seuls les travaux de rénovation et d’économie d’énergie permettant d’améliorer la classe énergétique autorisent l’indexation des loyers.
Les logements meublés saisonniers qui affichent la pire performance énergétique peuvent continuer à être loués, du moins dans l’immédiat. Le ministre du Logement Olivier Klein a fait savoir que le gouvernement souhaite modifier la loi Climat pour étendre l’interdiction de location des passoires thermiques aux meublés de tourisme.