Alors que les taux d’intérêt continuent leur fuite en avant et que les prix de l’immobilier tardent à s’assagir, les futurs acquéreurs vont être pénalisés par la taxe foncière. Celle-ci devrait augmenter de 7% en 2023 et pèsera sur le pouvoir d’achat des propriétaires comme sur celui des emprunteurs.
Taxe foncière : ça flambe en 2023 !
Si l’augmentation moyenne de la taxe foncière en 2022 vous a fait râler (+3,4%), à juste titre, celle prévue en 2023 va vous crisper davantage. La base de calcul de la taxe foncière va bondir de 7% l’an prochain, soit le double de l’évolution constatée en 2022 !
Le gouvernement a décidé de ne pas plafonner la revalorisation annuelle des valeurs locatives cadastrales (VLC) à 3,5% comme il l’a fait pour l’indexation des loyers. Un amendement visant à limiter la hausse des VLC à 3,5% ne sera pas étudié suite à l’activation du 49.3 dans le cadre du projet de loi de finances 2023. L’explosion de la VLC est à mettre au compte de l’envolée de l’inflation en 2022.
La VLC sert de base de calcul à la taxe foncière, son relèvement va donc mécaniquement augmenter l’impôt local, à moins que les collectivités ne votent une réduction de leurs taux communaux.
L’augmentation de 7% de la VLC est donc un minimum, puisque les communes et les départements ont la main sur les taux locaux. Selon l’Union Nationale des Propriétaires Immobiliers, la hausse moyenne de la taxe foncière était de 4,7% en 2022, pour une revalorisation des VLC de 3,4%. Dans certaines communes, la facture a flambé de plus de 20%, comme à Poissy ou Mantes-la-Jolie.
Pour rappel, le montant de la taxe foncière est le résultat d'une équation qui découle de 3 paramètres :
- La valeur cadastrale de la propriété bâtie qui correspond au loyer théorique que le propriétaire pourrait tirer si son bien était loué, diminuée d’un abattement de 50% ;
- le coefficient de revalorisation de cette valeur cadastrale décidé chaque année lors de l’adoption du projet de loi de finances ;
- les taux votés par les collectivités territoriales, appliqués à la VLC indexée.
Intégrer la taxe foncière dans son budget immobilier
Sauf cas d’exonération, toute personne propriétaire d’un bien immobilier ou l’usufruitier est redevable de la taxe foncière. Si vous êtes concerné, vous l’avez payée au plus tard le 17 octobre ou le 22 octobre pour les paiements dématérialisés.
L’augmentation continue de la taxe foncière depuis plus de dix ans (plus de 32% entre 2010 et 2023) pèse sur le pouvoir d’achat des ménages, et notamment sur le pouvoir d’achat immobilier de ceux qui souhaitent devenir propriétaires de leur logement. Ne pas penser à la taxe foncière lors d’une demande de crédit immobilier serait dommageable pour l’équilibre financier du ménage emprunteur.
En août dernier, le courtier Meilleurtaux a calculé que la taxe foncière représente en moyenne une dépense de 105€ par mois pour un appartement de 70m2 et sur l’année jusqu’à 2,1 mensualités.
Si cet impôt local n’est pas intégré dans le TAEG (Taux Annuel Effectif Global), qui est l’indicateur du coût final du crédit bancaire, il n’en représente pas moins un coût incompressible qui vient diminuer le pouvoir d’achat et dont il faut tenir compte pour éviter des déboires financiers.
Si chacun peut faire des économies sur ses assurances et ses crédits, il est en revanche impossible de faire l’impasse sur la taxe foncière, ni sur aucun impôt local.