Après une année 2021 qui a explosé les records avec 1,2 million de transactions dans l’immobilier ancien, 2022 aura fait presque aussi bien malgré des conditions d’accès à l’emprunt pour le moins compliquées. Le repli de la production de crédits est pourtant bien réel, mais en dépit des tensions sur le marché, il ne faut guère escompter une correction significative des prix en 2023.
Recul de la production de crédit immobilier
Les chiffres officiels sont encore attendus, toujours est-il que les études notariales ont enregistré un peu plus d’un million de ventes sur le marché de l’immobilier ancien pour l’année 2022. Un volume élevé si l’on se réfère au record de l’année 2021 et à la moyenne de 900 000 ventes depuis le début des années 2010, compte tenu des blocages qu’a connus l’accès au crédit.
Les raisons de ce recul sont multiples :
- inflation : 5,9% sur un an à fin décembre 2022, et 6% en janvier 2023 sur un an
- coût de l’énergie en lien avec le contexte géopolitique (guerre en Ukraine)
- hausse des taux d’emprunt : après une progression constante sur l’année 2022, les taux continuent de grimper en février 2023.
- taux d’usure : trop lent à réagir à la hausse des taux d’intérêts, ce qui a provoqué un effet ciseau à partir de juillet 2022, le taux d’usure est mensualisé jusqu’à fin 2023, ce qui devrait permettre de fluidifier l’accès au crédit au moins durant les premiers jours de chaque mois.
Si le nombre de transactions reste élevé, il n’en masque pas moins un plongeon de la production de crédits immobiliers en 2022 : -20% selon l’Observatoire Crédit Logement. Et que ce soit en nombre de prêts ou en montant, la production est toujours mesurée en recul à fin janvier 2023 (-23% en glissement annuel). Alors que les conditions d’emprunt n’en finissent pas de se durcir, un courtier est plus que jamais utile en 2023 pour espérer décrocher son prêt immobilier.
Où iront les prix en 2023 ?
Quant à l’orientation des prix immobiliers, les avis divergent. Les notaires tablent sur une stagnation des valeurs voire une baisse générale dans un contexte marqué par de nouvelles difficultés pour les ménages. Les taux d’emprunt vont continuer leur ascension, un des effets collatéraux de la mensualisation du taux d’usure, devraient atteindre 3,50% à l’horizon du printemps, (hors assurance emprunteur et coût des sûretés) et monter jusqu’à 4% en fin d’année.
56% des notaires anticipent une baisse des prix dans les deux mois, et 44% pronostiquent un maintien des prix actuels. Aucun ne parie sur une augmentation en raison de la conjoncture dégradée.
Les acheteurs ont la main malgré l’augmentation des taux de crédit et la vigilance des banques au sujet de la performance énergétique du bien convoité. Désormais le diagnostic immobilier compte pour obtenir son prêt, les banques étant aujourd’hui plus regardantes sur la note affichée par le DPE avant d’accorder le financement.
Le marché immobilier français se caractérise néanmoins par sa forte hétérogénéité. Dans les zones tendues, généralement les grandes métropoles, la demande supérieure à l’offre provoque un renchérissement des biens de moindre qualité, mais l’entrée en vigueur de la réglementation sur les pires passoires thermiques depuis janvier 2023 devrait opérer une correction des prix de ces biens les plus énergivores.
Immobilier, toujours une valeur refuge
Si le coût du crédit augmente sans que les prix s’assagissent véritablement, l’immobilier n’en reste pas moins un bon investissement, pour acquérir sa résidence principale ou pour se constituer un patrimoine pour la retraite. Il y a toujours de bonnes opportunités dans l’immobilier locatif comme le montre la liste des meilleures villes où investir en 2023. L’emplacement demeure le critère cardinal pour acheter, que ce soit la résidence principale ou un logement à louer, en ville ou à la campagne. En décembre 2022, 76% des notaires conseillaient de vendre ; il pourrait donc y avoir de bonnes occasions à saisir pour accéder à l’immobilier et préserver son pouvoir d'achat à la retraite.