La fin de l’année est peu propice à l’achat immobilier, entre la clôture des bilans des banques et les fêtes qui plombent le budget des ménages. Le robinet du crédit n’est cependant pas fermé. Les bonnes nouvelles : les taux ont achevé leur course en avant, vous pouvez profiter de la hausse du taux d’usure et la délégation d’assurance emprunteur est toujours un excellent levier d’économies. Voici tout ce qu’il faut savoir pour emprunter en ce mois de décembre.
Stabilisation des taux de crédit immobilier
La hausse des taux ralentit en cette toute fin d’année 2023, on peut même affirmer qu’elle est momentanément stoppée. Selon les barèmes bancaires reçus par les courtiers en crédit immobilier, c’est la première fois depuis l’été 2021 qu’aucune progression n’est observée. Certains établissements ont même opéré des baisses de quelques points de base.
Le taux moyen sur 20 ans se situe aux alentours de 4,50% (hors assurance de prêt immobilier et coût des sûretés), avec des décotes plaçant le taux proche de 4% pour les dossiers premium. Sur 15 ans, les valeurs tournent autour de 4,25%, et sur 25 ans qui est la durée plafond autorisée (sauf exception, voire plus bas), on s’endette autour de 4,65%.
On assiste actuellement à un changement de paradigme. Les mois précédents, toutes les banques remontaient leurs grilles de manière univoque, désormais, une majorité opte pour le statu quo, quand d’autres choisissent d’être plus concurrentielles en abaissant de quelques points.
Taux d’usure à plus de 6%
La hausse du taux d’usure s’inscrit dans cette dynamique, se nourrissant de la progression constante des taux d’intérêts des derniers mois. Le taux d’usure de décembre 2023 est supérieur à 6% pour les crédits immobiliers d’une durée de 20 ans et plus, soit 6,11% exactement, contrat 5,91% le mois précédent.
Notez que décembre est le dernier mois où s’applique la mensualisation du taux d’usure. Mise en place par la Banque de France à partir de février 2023, cette mesure vise à éviter qu’un effet ciseau, causé par la remontée brutale et insistance des taux d’intérêts depuis début 2022, n’intervienne trop rapidement. À compter de janvier 2024, le taux d’usure sera de nouveau révisé tous les trimestres.
Taux d’apport record pour emprunter fin 2023
Accéder au crédit immobilier reste conditionné au niveau d’apport personnel que peut mettre sur la table l’emprunteur pour rassurer la banque quant à sa capacité à mener un projet ambitieux en épargnant régulièrement. En un an, l’apport a nettement augmenté, atteignant en moyenne 72 000€, soit 10 000€ de plus qu’en 2022 où une très forte hausse de l’apport personnel avait déjà été observée.
Et derrière une moyenne, des réalités différentes selon le marché immobilier. À Paris où les prix des logements sont les plus chers de France, l’apport moyen s’établit à 270 000€. On assise bel et bien à l’explosion de l’apport personnel en 2023 : en mai dernier, le réseau Century 21 avait calculé que la mise de fonds devait représenter 35% du prix d’achat.
Tout votre bas de laine ne peut constituer l’apport. Les banques exigent aussi une épargne de précaution, nouveau critère 2023 pour emprunter.
Nouvelles conditions d’octroi
La décision doit être publiée au Journal Officiel très prochainement : les règles du HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière) qui freinent inexorablement l’accès au crédit immobilier depuis la forte hausse des taux d’intérêts vont être amendées à la marge. Pas de quoi pavoiser : les 3 mesures cosmétiques de la Banque de France ne vont certainement pas ouvrir en grand les vannes du crédit.
La durée maximale de remboursement pourra aller jusqu’à 27 ans en cas d’achat dans l’ancien avec travaux de rénovation d’un montant au moins équivalent à 10% du coût de l’opération. Jusqu’à présent, cette dérogation n’était accessible qu’à partir d’un taux de 25%. Rappelons que la durée peut également s’étaler jusqu’à 27 ans pour les achats en VEFA (Vente en l’État Futur d’Achèvement), dès lors que la jouissance du bien est décalée par rapport au déblocage des fonds.
Deux autres mesures ont été décidées par le régulateur :
- La non-prise en compte des intérêts d’un prêt-relais dans le calcul du taux d’endettement, une pratique déjà en place dans certaines banques ;
- La possibilité de réexaminer un dossier refusé et de revoir les conditions d’octroi dès lors que le client est solvable.
En revanche, aucune modification du plafond de l’endettement qui reste fixé à 35% des revenus nets de l’emprunteur, avant impôt et assurance de prêt comprise, indépendamment du niveau de reste à vivre.
Déléguez votre assurance emprunteur
Le coût du crédit immobilier plombe votre pouvoir d’achat de plus 20% comparativement à début 2022 et pour récupérer quelques points, rien ne vaut la délégation d’assurance emprunteur. Plutôt que souscrire au contrat groupe de votre banque, faites jouer la concurrence via un comparateur d’assurance de prêt immobilier. À garanties équivalentes, les offres alternatives personnalisées sont jusqu’à 60% moins chères.
En sélectionnant une assurance déléguée, vous abaissez le TAEG (Taux Annuel Effectif Global) de votre prêt immobilier et réalisez au passage des milliers d’euros d’économies sur la durée de remboursement.