Le marché immobilier s’enfonce dans la crise et la première raison en est la remontée brutale des taux d’emprunt. Selon le courtier Meilleurtaux, depuis le début de l’année 2023, la moitié des candidats au crédit immobilier ont essuyé un refus car leur taux d’endettement excédait la norme autorisée. Ceux qui peuvent être financés voient leur capacité d’emprunt s’éroder au fil des mois.
Hausse constante de taux d’emprunt depuis janvier 2022
On sait que l’accès au crédit à l’habitat s'est resserré depuis la remontée infaillible des taux d’intérêts, amorcée il y a dix-huit mois. La reprise accélérée de l’inflation a durci les conditions monétaires auxquelles sont confrontées les banques, avec un taux de refinancement de la Banque Centrale Européenne qui est passé de 0% à 4% entre juillet 2022 et juin 2023.
Résultat, les barèmes bancaires ne cessent de progresser vers le haut, un mouvement par ailleurs encouragé par la mensualisation des taux d’usure depuis le 1er février 2023 qui permet aux établissements de s’adapter au contexte monétaire de manière plus régulière.
De 1% en décembre 2021 (hors assurance de prêt immobilier et frais de garantie), le taux moyen sur 20 ans s’affiche désormais autour de 3,80%. Selon le dernier baromètre de l’Observatoire Crédit Logement, le taux nominal accordé en juin 2023 dépassait 3,50% pour les ¾ des emprunteurs sur les prêts immobiliers à 25 ans et pour la moitié d’entre eux sur les prêts à 20 ans.
La nouvelle augmentation des taux en juillet 2023 propulse déjà les valeurs au-delà de 4% pour de nombreux candidats, une première depuis 2012, et les courtiers anticipent des taux autour de 5% à l’entame de l’année 2024.
Refus de crédit immobilier pour la moitié des ménages
Le renchérissement du crédit est forcément déceptif pour une majorité de ménages porteurs d’un projet immobilier. Il est aussi et surtout facteur de refus. Selon le dernier observatoire du crédit du courtier Meilleurtaux, environ 50% des demandes de prêt n’étaient pas finançables au cours du premier semestre 2023 pour cause d’endettement excessif selon la norme en vigueur depuis deux ans.
La hausse des taux rend de plus en plus difficile le respect des règles du HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière) qui limitent le taux d’endettement à 35% des revenus nets de l’emprunteur, assurance de prêt comprise, et la durée de remboursement à 25 ans. Pour un tiers des dossiers, les 40% de taux d’effort étaient même dépassés. Les chiffres de Meilleurtaux ne disent pas si une partie des recalés étaient malgré cela solvables.
En effet, l’application à l’aveugle des 35% est pénalisante pour les ménages aisés qui peuvent s’endetter au-delà de la norme. Le régulateur n’associe pas la limite de l’endettement à la notion de reste à vivre. Il est pourtant évident qu’un ménage disposant de revenus confortables peut afficher un endettement supérieur à 35% sans mettre en péril son équilibre budgétaire.
Chute de la capacité d’emprunt
Pour les plus chanceux, ceux qui réussissent à décrocher le graal, le prix à payer n’est plus le même qu’il y a quelques mois, quand les taux d’intérêts étaient au plancher. Le pouvoir d’achat immobilier se rétrécit à mesure que les taux progressent. Entre décembre 2021 et juillet 2023, le coût des intérêts a été multiplié par 3,8 !
Pour un prêt de 200 000€ |
Taux moyen sur 20 ans |
Mensualité hors assurance |
Coût du crédit (intérêts) |
Décembre 2021* |
1,06% |
925€ |
22 037€ |
Juin 2022* |
1,52% |
967€ |
32 064€ |
Décembre 2022* |
2,35% |
1 045€ |
50 860€ |
Juin 2023* |
3,45% |
1 155€ |
77 149€ |
Juillet 2023** |
3,80% |
1 191€ |
85 837€ |
*Chiffres Observatoire Crédit Logement/CSA
**moyenne des barèmes bancaires
Pour une même mensualité de 925€, toujours sur 20 ans, à revenus identiques, vous empruntez seulement 155 333€ en juillet 2023. Vous avez perdu plus de 22% de capacité d’emprunt depuis décembre 2021, avec un coût des intérêts qui passe de 22 037€ à 66 667€.
Il existe des solutions pour minimiser la perte du pouvoir d’achat immobilier :
-
bénéficier du taux bonifié de la Banque Postale : vous pouvez réduire de 10 à 30 points de base le taux d’intérêts en fonction de l’étiquette énergétique du logement financé.
-
déléguer l’assurance de prêt immobilier : les contrats individuels sont jusqu’à trois fois moins chers que les contrats groupe bancaires, ce qui permet de réduire significativement le coût global du crédit.
-
solliciter les services d’un courtier, votre allié pour votre crédit immobilier en 2023.