Crédit immobilier : apport personnel record à plus de 36%
Ce n’est un secret pour personne, acheter un bien immobilier à crédit nécessite d’être bien pourvu en apport personnel depuis la remontée de taux d’intérêts. Selon le réseau d’agences Century 21, l’apport moyen au second semestre 2023 a atteint 36,6% pour une acquisition de près de 245 000 euros. Une mise de fonds record qui témoigne des difficultés d’accès au crédit bancaire et qui exclut du marché les primo-accédants, mal dotés en épargne. Ce taux d’apport n’est pas une condition fixée par toutes les banques. Et bonne nouvelle, l’accès au crédit devient plus facile en 2024.
Apport personnel : près de 90 000€ en moyenne
Vous lisez bien : les emprunteurs qui ont acheté à crédit un bien immobilier d’une valeur de près de 245 000€ au cours du second semestre 2023 ont mis sur la table 89 345€, soit 36,6% du montant de l’opération. Selon le réseau d’agences immobilières Century 21, l’apport personnel n’a cessé d’augmenter en 2023 pour atteindre un niveau jamais égalé.
Il avait déjà été observé un apport personnel record partout en France en 2022, à 18% du montant d’une opération immobilière (contre 16% en moyenne en 2021). En juin dernier, Century 21 avait calculé que le taux moyen d’apport au premier semestre 2023 se situait à 35% du prix d’achat. La situation s’est donc dégradée dans la seconde partie de l’année.
Accès au crédit immobilier : renforcer son apport personnel
Rappelons que l’apport personneln’est pas une obligation légale. Les banques ont toute latitude pour octroyer des crédits immobiliers à 100% du montant de l’opération, voire à 100% si l’on inclut les frais d’acquisition (frais de notaire). Seulement, depuis l’envolée des taux d’intérêts et l’inflation qui pèse sur le budget des ménages, les banques sont plus exigeantes et cherchent à limiter la prise de risque en réduisant le recours à l’emprunt.
Il est communément admis qu’une mise de départ minimale de 10% est requise pour obtenir l’écoute du prêteur, mais chaque établissement applique sa propre politique commerciale et peut demander un apport plus conséquent. Plus l’apport est important, meilleures seront les conditions d’emprunt. L’apport personnel est un argument de poids pour voir sa demande de prêt acceptée, de même que l’épargne de précaution post-crédit, nouveau critère pour emprunter depuis la remontée des taux.
L’augmentation vertigineuse de l’apport personnel est aussi la conséquence du niveau toujours trop élevé des prix des logements. Avec une baisse des prix immobiliers inférieure à 4% en 2023, impossible de compenser la hausse des taux. Le pouvoir d’achat immobilier s’est contracté de plus de 20% en moins de deux ans. La seule arme dont dispose l’emprunteur est donc l’apport personnel, car « la superficie des biens achetés ne peut quasiment plus se réduire au risque d’atteindre un seuil de viabilité qui rend l’acquisition inenvisageable pour le confort des occupants », indique le réseau.
En tant qu’expert de l’assurance emprunteur, nous sommes forcément tentés d’ajouter que la délégation d’assurance est un formidable levier d’économies pour gagner des mètres carrés : à garanties équivalentes, un contrat externe est jusqu’à 60% moins cher que le contrat groupe de la banque, ce qui permet de minimiser le coût du crédit de plusieurs milliers d’euros sur la durée de remboursement. Un gain qui peut être injecté dans des mètres carrés supplémentaires. Consultez notre baromètre du pouvoir d’achat immobilier de janvier 2024 pour mesurer l’intérêt financier de souscrire une assurance individuelle plutôt que celle de la banque.
Les taux d’intérêts sont orientés à la baisse : le taux moyen sur 20 ans (hors assurance emprunteur et coût des sûretés) est redescendu à 4,20%, contre 4,50% début décembre 2023.
Le retour de la révision trimestrielle du taux d’usure en janvier 2024 : mensualisé entre février et décembre 2023 pour être en rythme avec la progression des conditions monétaires, le taux d’usure, qui est le TAEG maximum autorisé (Taux Annuel Effectif global qui agrège tous les frais qui conditionnent l'obtention du crédit), est désormais calculé chaque trimestre, conformément à la réglementation.
La décision provisoire de la Banque de France de mensualiser le taux d’usure n’a plus de justification, les conditions monétaires se stabilisant en lien avec la maîtrise de l’inflation. Les emprunteurs peuvent ainsi bénéficier d’une meilleure visibilité pour leur projet immobilier, dixit la BdF.