Pour vous accorder un prêt immobilier, la banque vous demande de souscrire une assurance emprunteur, une protection qui garantit le remboursement en cas d’accidents de la vie dont vous seriez victime. Le choix de l’assurance exige une grande rigueur pour être couvert en toutes circonstances au juste prix. Voici les réponses à ces 4 bonnes questions pour vous aider dans la démarche.
Puis-je choisir mon assurance emprunteur ?
Bien que n’étant pas légalement obligatoire, la souscription à l’assurance emprunteur reste un préalable à l’obtention d’un prêt immobilier. La banque l’exige pour sécuriser les sommes prêtées jusqu’au terme au cas où l’emprunteur ne pourrait assumer sa dette dans des situations bien précises : décès, invalidité permanente totale ou partielle, et incapacité de travail, voire perte d’emploi.
En cas de sinistre, l’assurance rembourse à la banque tout ou partie des mensualités selon le niveau des garanties souscrites et de la quotité d’assurance si l’emprunt est conclu à deux. En cas de décès, le capital restant dû est intégralement remboursé, les héritiers étant déchargés de la dette.
L’assurance de prêt immobilier revêt donc une importance cruciale, et pour l’emprunteur et ses ayants droit, comme pour la banque. Une telle dimension requiert un contrat adapté aux besoins de l’emprunteur pour être protégé en toutes circonstances. Et pour être couvert au juste prix, le législateur autorise l’emprunteur à choisir librement le contrat d’assurance.
La banque va vous proposer systématiquement son contrat maison. Grâce à la loi Lagarde, vous pouvez faire valoir le droit à la délégation d’assurance qui vous permet de refuser cette offre pour lui préférer une formule alternative souscrite librement auprès d’un prestataire de votre choix.
Sachez que le principe de libre choix de l’assurance emprunteur s’applique sur toute la durée de remboursement. La loi Lemoine permet en effet de changer d’assurance de prêt immobilier à tout moment et sans frais, sans attendre la date d’échéance.
Quelles garanties pour mon assurance de prêt immobilier ?
Vous n’êtes pas obligé de souscrire à l’assurance emprunteur de la banque, en revanche il ne vous est pas possible de choisir les garanties, une faculté qui appartient uniquement à la banque.
Lors de votre demande de prêt immobilier, la banque vous remet une fiche standardisée d’information qui vous rappelle vos droits en matière d’assurance (libre choix, droit de changer d’assurance de prêt immobilier) et détaille les garanties exigées pour l’octroi du financement. Si vous optez pour un contrat concurrent, vous devez respecter une notion cardinale : l’équivalence de niveau de garanties, entre d’autres termes, le contrat délégué doit présenter une couverture au moins aussi protectrice que celle du contrat groupe bancaire.
Les deux garanties obligatoires couvrent le décès et la perte totale et irréversible d’autonomie (PTIA). S’ajoutent, en fonction des risques que vous incarnez et la nature de votre crédit immobilier, les garanties invalidité (IPP et IPT) et incapacité (ITT). Rarement exigée, la garantie perte d’emploi ne peut être souscrite que par les emprunteurs en CDI et ne s’active qu’en cas de licenciement économique.
Par contre, vous pouvez aller au-delà des garanties imposées par la banque pour rehausser votre protection. Vous pouvez par exemple souscrire à l’option rachat d’exclusion qui touche les garanties invalidité et incapacité : si vous souffrez de maux de dos, le rachat d’exclusion des maladies non objectivables permet d’être indemnisé en cas d’arrêt de travail ou/et d’invalidité.
Quelle quotité d’assurance choisir ?
En cas d’emprunt à deux, soyez vigilant sur le choix de la quotité d’assurance de prêt, c’est-à-dire le pourcentage de la couverture pour chaque emprunteur.
Si vous empruntez seul, la totalité du montant du crédit doit être couverte : on parle de quotité à 100%. À deux, la quotité peut aller de 100% de 200%, répartie sur chaque tête de manière équitable ou déséquilibrée en fonction du profil de risques de chacun.
Avec une quotité de 100% chacun, vous optimisez votre protection : si l’un de vous deux décède en cours de prêt, le capital restant dû est intégralement remboursé à la banque, et le co-emprunteur survivant est déchargé de la dette. Si la quotité est de 50/50, le conjoint survivant doit assumer la moitié du capital résiduel.
L’arbitrage se fait en fonction du profil de chacun (revenus, risques de santé ou professionnels). L’objectif est d’être couvert s’il vous arrive un accident de la vie, afin de protéger votre conjoint(e), ainsi que vos ayants droit.
Prêtez également attention à la franchise applicable sur les garanties invalidité et incapacité. Elle oscille entre 15 et 180 jours selon les contrats. Une franchise courte permet d’être indemnisé rapidement en cas d’accident grave.
Comment faire baisser le coût de mon assurance emprunteur ?
Il n’existe qu’une seule façon de mieux maîtriser le coût de votre assurance : mettre les offres en concurrence grâce à un comparateur d’assurance de prêt immobilier. Via cet outil en ligne, simple, rapide et gratuit, vous accédez aux meilleurs contrats alternatifs du marché. À garanties équivalentes, ils sont jusqu’à 60% moins chers que les contrats groupe bancaires.
Prenons un exemple :
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Vous avez 30 ans et êtes en bonne santé, vous empruntez 200 000€ sur 20 ans au taux nominal de 4,41%, couvert par l’assurance bancaire au taux de 0,38%. Le coût de l’assurance est de 63€ par mois, soit un total de 15 200€.
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En comparant les offres, vous trouvez une assurance alternative au taux de 0,09% (taux moyen chez Magnolia.fr pour ce type de profil). La cotisation mensuelle tombe à 15€ pour un coût total de 3 600€. Vous économisez 11 600€, de quoi améliorer votre pouvoir d’achat immobilier.
Ne négligez pas l’assurance emprunteur en 2024, car elle pèse en moyenne un tiers du coût global d’un prêt immobilier. Il est important de connaître son profil pour payer le juste prix et être bien protégé.