Décrocher son prêt immobilier en 2023 est devenu un vrai chemin de croix. La hausse des taux renchérit considérablement le coût global, mais il existe des solutions pour réduire la facture, notamment grâce aux prêts aidés si vos revenus sont modestes. La délégation d’assurance emprunteur reste toutefois le premier levier d’économies quel que soit votre profil.
Quels éléments composent le coût d’un crédit immobilier ?
Nombreux sont les emprunteurs à se focaliser sur le taux d’intérêts, mais il n’est pas le seul élément constitutif du financement bancaire. Le coût global d’un prêt immobilier est exprimé par le TAEG (Taux Annuel Effectif Global) qui contient légalement tous les frais liés à l’obtention du crédit :
- les intérêts représentés par le taux nominal ou taux brut
- la garantie : hypothèque, hypothèque légale spéciale du prêteur de deniers ou caution
- les frais de dossier
- les primes d’assurance prêt immobilier exprimées par le TAEA (Taux Annuel Effectif Assurance).
- le cas échéant, les frais d’expertise du bien, les frais d’ouverture et de tenue de compte, les parts sociales si le prêt est souscrit dans une banque mutualiste et la commission de courtage.
Tous les éléments exigés par la banque pour octroyer le crédit se négocient, sauf l’hypothèque. Les profils premium ont plus de latitude pour faire baisser le taux d’intérêts. Les frais de dossier représentent en moyenne 1% du capital emprunté et peuvent être minimisés si le dossier est simple à analyser. Mais pour optimiser le coût de votre crédit immobilier, il faut aussi miser sur l’assurance emprunteur, car elle pèse environ un tiers du coût global, soit la deuxième dépense après les intérêts.
Délégation d’assurance emprunteur : de grosses économies à la clef
Lors d’une demande de prêt immobilier, la banque va exiger la souscription à une assurance emprunteur qui garantit le remboursement des sommes en jeu en cas d’accidents de la vie qui vous empêcheraient d’assumer votre dette (décès, incapacité de travail et invalidité). Vous avez deux options :
-
souscrire à l’assurance de la banque
-
déléguer le contrat à un prestataire concurrent.
La loi Lagarde de septembre 2010 vous permet de choisir librement le contrat d’assurance emprunteur. Vous avez le droit de refuser l’assurance groupe bancaire et de souscrire un contrat externe individuel qui vous coûte jusqu’à trois fois moins cher.
Faites jouer la concurrence via un comparateur d’assurance prêt immobilier et économisez des milliers d’euros sur le coût total de votre crédit. Voici un exemple :
-
Vous empruntez 200 000€ sur 20 ans au taux de 3,75%. L’assurance bancaire est proposée au taux de 0,37%, et chez un courtier en assurance de prêt immobilier, vous trouvez une offre à 0,10% : vous économisez 10 800€ !
Sachez que le principe de délégation d’assurance emprunteur peut être activé en cours de prêt. Même une fois souscrit, votre crédit immobilier peut vous coûter moins cher en résiliant l’assurance bancaire pour la substituer par une offre meilleur marché à garanties équivalentes. Faites jouer la loi Lemoine et changez d’assurance de prêt immobilier dès que possible pour économiser des centaines voire des milliers d’euros sur la durée restante de votre crédit.
Boostez votre apport personnel
Pour accéder au crédit immobilier, il faut montrer patte blanche et rassurer la banque quant à votre engagement à mener à bien votre projet immobilier. L’apport personnel est un élément clef pour décrocher le graal, car il indique au prêteur que vous êtes capable d’épargner, mais il vient aussi diminuer le recours à l’emprunt, ce qui abaisse le risque pris par la banque. Plus l’apport est élevé, plus il sera aisé d’obtenir des conditions de financement avantageuses : taux nominal plus bas, durée de remboursement plus courte, négociation des indemnités de remboursement anticipé, etc.
Si vous êtes concerné, pensez à booster votre apport personnel avec l’épargne salariale. Vous pouvez en effet bénéficier d’un déblocage anticipé de votre plan d’épargne salariale (PEE, Perco ou PER) en cas d’acquisition de votre résidence principale.
Toujours dans le cadre de l’achat de la résidence principale, votre apport personnel peut être gonflé de manière très significative grâce au PTZ (Prêt à taux zéro). En tant que primo-accédant, vous pouvez bénéficier de ce prêt sans intérêts qui permet de financer jusqu’à 40% du montant total de l’opération dans le neuf et jusqu’à 20% dans l’ancien. Au dernier trimestre 2022, les emprunteurs éligibles au PTZ ont obtenu en moyenne un coup de pouce de 51 828€, remboursables après différé d'amortissement entre 5 et 15 ans.
Pensez aux aides publiques
Si vous êtes salarié avec des revenus modestes, vous pouvez profiter du prêt accession proposé par Action Logement (ex 1% Logement). Il s’agit d’un prêt au taux préférentiel 1,50% qui peut financer jusqu’à 40 000€ de l’opération. Seule l’acquisition de la résidence principale (neuve, ancienne, construction, HLM) est éligible à ce prêt aidé.
Les caisses de retraite sont une autre piste pour réduire la facture. Elles proposent des financements complémentaires pouvant aller jusqu’à 15 000€ remboursables sur 15 ans maximum. Rapprochez-vous également de l’antenne Anil de votre région pour savoir quels sont les dispositifs d’aide à l’accession disponibles sur votre territoire.