La hausse constante de taux d’intérêts pénalise les futurs emprunteurs et rend fébriles les vendeurs qui s’inquiètent des difficultés d’accès au prêt bancaire. Les délais de vente s’étirent et de nombreux biens refont surface dans les annonces de vente, l’acheteur potentiel n’ayant pas réussi à décrocher son crédit. Pour éviter de perdre leur temps en misant sur le bon cheval, de plus en plus de vendeurs exigent une attestation de financement, un document qui permet de filtrer les dossiers non solvables selon les critères actuels.
Hausse des taux = davantage de refus de prêts immobiliers
En l’espace de deux ans, le taux moyen sur 20 ans d’un crédit immobilier est passé de 1% à 4% (hors assurance de prêt immobilier et autres frais de garantie). Ce renchérissement exclut de fait bon nombre de candidats qui voient leur projet immobilier compromis car ils ne peuvent obtenir le financement bancaire. La hausse du loyer de l’argent compresse la capacité d’emprunt des ménages. On assiste à une explosion du nombre de refus en 2023 à cause notamment d’un taux d’endettement trop élevé : 50% des dossiers ont été refusés au premier semestre 2023
Pénalisé par la vive remontée des taux d’intérêts, l’accès au crédit est aussi resserré par les règles du HCSF (Haut Conseil de Stabilité Financière) :
- Le taux d’endettement ou taux d’effort est plafonné à 35% des revenus nets avant impôt, assurance emprunteur comprise.
- La durée de remboursement est limitée à 25 ans (voire 27 ans en cas d’achat dans le neuf – VEFA - ou dans l’ancien avec travaux représentant au moins 25% du montant de l’opération).
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Il faut plus que jamais montrer un profil sans tache pour espérer décrocher le graal. Si la plupart des candidats à l’emprunt réalisent des simulations en ligne de leur crédit immobilier, cela ne certifie nullement qu’une banque sera convaincue et leur délivrera le sésame.
Qu’est-ce que l’attestation de financement ?
Face à ce contexte compliqué d’accès au crédit immobilier, de plus en plus de vendeurs refusent de perdre leur temps et misent sur les candidats potentiellement gagnants en exigeant une garantie financière : l’attestation de financement, un document remis par une banque ou un courtier en crédit immobilier qui valide la capacité d’emprunt du futur client.
Ce « pass crédit » permet de visiter le bien convoité et évite au vendeur de dépenser de l'énergie avec des candidats qui seront recalés par les banques. Les agences immobilières sont elles aussi devenues friandes de l’attestation de financement, pour les mêmes raisons : gagner du temps et présenter au client des biens qui correspondent à son pouvoir d’achat.
L’attestation de financement comporte les informations suivantes :
- les informations relatives au postulant à l’achat
- le montant maximal accordé par la banque
- le montant de l’apport personnel
- la date d’émission du document
- la signature et le cachet de l’organisme émetteur.
Attention : l’attestation de financement n’a aucune valeur juridique et ne garantit en aucun cas que l’acheteur obtiendra le financement bancaire. Elle ne constitue pas un blanc-seing à l’accès au crédit.
Une fois le compromis de vente signé, il s’écoule au bas mot trois mois avant de pouvoir signer l’acte authentique chez le notaire, le temps d’obtenir le crédit nécessaire… à des conditions qui auront pu évoluer entre l’émission de l’attestation et l’offre de prêt.
La banque a en effet le droit d’augmenter le taux durant l’examen du dossier pour une raison de marges compte tenu d’un contexte monétaire qui bouge en permanence. Les simulations effectuées en amont, a fortiori l’attestation de financement, n’ont qu’une valeur indicative et ne peuvent être assimilées à un engagement contractuel, conformément à une réponse du ministère de l’Économie publiée au Journal Officiel du 16 mai 2023.