L’épilepsie figure sur la liste des maladies incompatibles avec la conduite ; elle est aussi un frein à l’accès au prêt immobilier en raison des difficultés liées à la souscription d’une assurance emprunteur. Les personnes épileptiques doivent se tourner vers les assureurs spécialisés en risques aggravés de santé pour trouver la couverture qui leur permettra d’obtenir le financement de leur projet immobilier. La réglementation permet toutefois d’accéder, sous certaines conditions, à l’assurance de prêt sans avoir à déclarer la maladie.
Faut-il déclarer l’épilepsie en assurance emprunteur ?
Toute personne qui souhaite contracter un crédit pour financer un achat immobilier (également professionnel) doit souscrire une assurance emprunteur. Même si la souscription à l’assurance de prêt ne relève pas d’une obligation légale, elle est une étape incontournable pour garantir le remboursement des sommes prêtées en cas de décès, d’invalidité et d’incapacité de travail.
L’adhésion à un contrat d’assurance emprunteur passe par le questionnaire de santé, un formulaire qui va renseigner l’assureur sur les antécédents de santé et l’état actuel du souscripteur, et qui lui permettra de formuler une réponse : acceptation aux conditions standards ou avec surprime d’assurance de prêt, assortie ou non d’exclusion de garantie, ou refus d’assurance.
L’emprunteur doit répondre aux questions en toute franchise et déclarer tout traitement, maladie, handicap, opération chirurgicale et arrêt de travail sans rien omettre sous peine de remettre en cause le contrat en cas de sinistre résultant ou non d’un risque dissimulé.
L’emprunteur qui souffre d’épilepsie, même parfaitement équilibrée, doit en informer son assureur lors de la souscription. Le mensonge en assurance emprunteur est lourd de conséquences : le contrat est frappé de nullité, car l’épilepsie ne peut être une information omise involontairement, ce qui entraîne la demande par la banque du remboursement immédiat du capital restant dû, avec une éventuel amende de 375 000€ pour fraude à l’assurance.
L’épilepsie touche environ 600 000 personnes en France (dont 50% de moins de 20 ans) et regroupe l’ensemble des maladies neurologiques caractérisées par des crises spontanées et répétées dues à une activité électrique anormale du cerveau. Les personnes qui en souffrent sont considérées comme des profils à risques accrus en matière d’assurance de prêt en raison du risque de décès accidentel ou de traumatisme irréversible au cours d’une crise (chute, accident, noyade, etc.)
Convention Aeras et épilepsie
La situation des emprunteurs épileptiques relève de la convention Aeras (s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé), un dispositif opposable aux banques et aux assureurs qui vise à faciliter l’accès à l’assurance de prêt aux personnes malades ou anciennement malades et/ou handicapées. Pour en bénéficier, le financement en lien avec la résidence principale ne doit pas excéder 420 000€ et le contrat d’assurance doit arriver à terme avant les 71ème anniversaire de l’assuré.
Il n’y a pas une épilepsie mais des épilepsies. Communément associée à des crises de convulsions, des absences et à une rigidité musculaire, l’épilepsie est une pathologie complexe à multiples facettes : chaque syndrome épileptique se manifeste par une grande variété de symptômes, c'est pourquoi le médecin-conseil de l’assureur va demander des compléments d’information, afin de mieux évaluer la situation médicale de la personne concernée :
- date du diagnostic et circonstance de la découverte de la maladie
- date de la dernière consultation
- affection causale
- traitement suivi
- date de la dernière crise
- nombre de crises annuelles
- imagerie médicale (artériographie, scanner, scintigraphie)
- troubles nerveux ou psychiques associés
- arrêts de travail liés à l’épilepsie
- hospitalisation ou intervention chirurgicale passée ou programmée.
Une étude médicale complète permettra au médecin-conseil d’évaluer le niveau de risque et de formuler une réponse. Le diagnostic pourra être influencé par la profession exercée et la pratique d’un sport.
La personne épileptique ne peut pas être assurée à des conditions standards. Conformément au dispositif Aeras, son dossier est examiné à un deuxième niveau, et le cas échéant, à un troisième niveau par un pool de réassureurs. L’épilepsie est facteur de surprime assurance de prêt immobilier qui varie d’un assureur à l’autre, c’est pourquoi il est judicieux de faire jouer la concurrence via un comparateur d’assurance de prêt immobilier pour trouver un contrat compétitif, mais aussi de solliciter les services d’un courtier en assurance emprunteur pour bénéficier d’un accompagnement éclairé tout au long du processus de souscription.
Attention : la convention Aeras ne garantit pas l’accès à l’assurance emprunteur. L’assureur peut refuser de couvrir le prêt s’il estime que le risque est trop élevé.
Tout emprunteur, quelle que soit sa situation, est libre de choisir l’assurance qui va couvrir son crédit immobilier, et a le droit de refuser la formule proposée par sa banque pour lui préférer un contrat externe individuel plus compétitif à condition que les garanties soient au moins équivalentes.
La convention Aeras prévoit une limitation des majorations de tarifs. Un écrêtement des surprimes médicales est en effet prévu pour les personnes dont le revenu fiscal est inférieur ou égal au plafond de la Sécurité Sociale (PASS) ; la cotisation d’assurance ne peut alors dépasser 1,4 point dans le taux annuel effectif global (TAEG) de l’emprunt, taux qui agrège tous les frais liés à l’obtention du crédit (intérêts, frais de dossier, garantie, assurance emprunteur, etc.).
Bon à savoir : pour les emprunteurs de moins de 35 ans qui financent une partie de leur achat de résidence principale via un PTZ, la surprime d’assurance est intégralement prise en charge par les assureurs et les établissements de crédit.
Accéder à l’assurance emprunteur sans questionnaire de santé
L’emprunteur qui souffre d’épilepsie peut échapper à la sélection médicale conformément à la loi Lemoine entrée en vigueur le 1er juin 2022. Sous réserve de respecter les deux conditions suivantes, la personne n’a pas à remplir de questionnaire de santé :
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La part assurée est inférieure à 200 000€ (400 000€ en cas d’emprunt en couple avec une quotité d’assurance de prêt à 50% sur chaque tête) ;
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Le prêt est remboursé avant le 60ème anniversaire de l’emprunteur.
La personne éligible n’est plus stigmatisée par sa maladie et se voit appliquer un tarif standard sans surprime ni exclusion de garantie.