Les vendeurs d’un bien immobilier considéré comme passoire thermique selon l’échelle du DPE doivent désormais fournir un audit énergétique du logement. Cet audit est essentiel pour le futur acheteur, car il lui permet d’envisager l’enveloppe budgétaire des travaux de mise aux normes. Son coût est à la charge du vendeur. Magnolia.fr fait le point sur cette nouvelle obligation qui stigmatise les passoires énergétiques.
Quel logement est concerné par l’audit énergétique ?
La réglementation en matière de vente de logement évolue et instaure une nouvelle obligation depuis le 1er avril 2023. Si vous vendez votre appartement ou votre maison, vous devez désormais fournir un document supplémentaire à l’acquéreur : l’audit énergétique. Cela concerne pour l’heure uniquement les logements en monopropriété classés F et G sur l'échelle du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), trivialement appelés « passoires énergétiques ».
Selon les chiffres de l’Observatoire national de la rénovation énergétique (Onre) datant de 2022, 17,3% des logements entrent dans cette catégorie. L’audit énergétique deviendra obligatoire à compter de janvier 2025 pour les logements de la classe E, et de janvier 2034 pour les logements de la classe D.
Fin 2021, les pouvoirs publics avaient décidé un report de l’audit énergétique obligatoire pour la vente des passoires thermiques afin que les informations fournies soient cohérentes avec le nouveau DPE dont la version définitive n’a été mise en place qu’en novembre 2021.
Différence entre audit énergétique et DPE
L’audit énergétique vise à donner une estimation de la consommation énergétique et des émissions induites de gaz à effet de serre (GES) du logement individuel avant travaux. Il est complémentaire du DPE, car il propose des scénarios de travaux à effectuer pour que le logement devienne moins énergivore et passe du statut de passoire thermique à une étiquette plus vertueuse.
Selon le ministère de la Transition écologique, l’audit doit « permettre à leurs futurs acquéreurs d’envisager les travaux de rénovation nécessaire en même temps que leur acquisition, juste avant ou peu de temps après leur emménagement ». Un des scénarios proposés doit présenter des travaux à réaliser en une seule étape. Chaque proposition doit être chiffrée, afin que l’acquéreur puisse en estimer le coût et son impact sur sa facture d’énergie.
Depuis la mise en œuvre de la loi Climat et Résilience et des contraintes qui pèsent sur les propriétaires bailleurs de logements énergivores, le diagnostic immobilier compte pour obtenir un prêt, les banques étant désormais très attentives à la qualité du logement en cas d’investissement locatif, et même dans le cadre d’un achat résidentiel compte tenu de l’envolée des coûts de l’énergie depuis plus d’un an.
Le DPE est obligatoire pour toute vente immobilière depuis le 1er novembre 2006 et depuis 2011, il doit figurer sur chaque annonce immobilière dans le but de renseigner les futurs acquéreurs sur la quantité d’énergie consommée et les taux d’émission de GES d’un logement. Il fait partie des 9 diagnostics obligatoires qui sont regroupés dans un dossier unique appelé dossier de diagnostic technique (DDT) à communiquer en amont de la vente. Rappelons que les logements dont la consommation d’énergie excède le seuil de 449 kWh/m2/an (une partie de la classe G) sont interdits de location depuis le 1er janvier 2023.
Qui doit réaliser l’audit énergétique ?
L’audit énergétique doit être établi par un professionnel indépendant agréé, « satisfaisant certains critères et ayant souscrit une assurance », rappellent les pouvoirs publics. Pour les logements collectifs, il est possible de faire appel à une société d’architecture inscrite à l’ordre et ayant suivi une formation spécifique, ou à un bureau d’études qualifié « audit énergétique des bâtiments ». Pour une maison individuelle, le choix est plus large :
- les deux acteurs précités
- les entreprises certifiées RGE (Reconnu Garant de l’Environnement)
- les diagnostiqueurs immobiliers certifiés.
Généralement, les diagnostiqueurs immobiliers sont très demandés et ne pratiquent aucun démarchage. Les arnaques au diagnostic énergétique sont courantes. Fuyez toute tentative de démarchage d’un prétendu diagnostiqueur. Ne signez aucun engagement lorsqu’une entreprise vous démarche au téléphone. Sachez que le démarchage téléphonique dans le secteur de la rénovation énergétique est strictement interdit depuis juillet 2020.
Pour trouver un professionnel certifié et vous prémunir contre une éventuelle fraude, vous pouvez consulter l’annuaire des professionnels RGE de la plateforme France Rénov’.
Combien coûte un audit énergétique ?
Au-delà de fournir des propositions de rénovation chiffrées, l’audit énergétique doit également expliquer les aides disponibles pour financer tout ou partie des travaux. Il devient indispensable pour bénéficier des aides financières publiques à la rénovation, comme MaPrimeRénov’ ou l’éco-PTZ. Il est notamment requis pour avoir droit au forfait MaPrimeRénov « rénovation globale ».
L’audit est à la charge du vendeur et son coût n’est pas réglementé. Les tarifs débutent autour de 500€ TTC, et dépendent de la localisation et de la surface du logement, ainsi que de la disponibilité des plans. Le coût d’un audit énergétique oscille le plus souvent entre 700€ et 1 200€ TTC.