Contracter un prêt immobilier est toujours un parcours du combattant, d'autant plus si l'on n'en a pas déjà fait l'expérience. Malgré des taux au plancher, la démarche reste compliquée pour les primo-accédants qui entament leur vie professionnelle. Pour optimiser ses chances de décrocher le financement, il est fondamental d'être vigilant sur 3 points : la solidité du dossier, l'apport personnel et l'assurance emprunteur.
Soigner son dossier
Profil droit ou profil gauche ? En matière de crédit, le meilleur profil est celui qui plaît au banquier et pour le séduire, rien ne vaut des revenus confortables et des comptes toujours dans le vert. Le candidat qui souhaite acheter son premier logement est souvent un jeune actif qui a tout juste quelques années de vie professionnelle au compteur ; les revenus sont donc moyens voire bas, mais promis à progresser si le secteur d'activité est porteur et le poste évolutif.
Les jeunes qui commencent leur carrière ont souvent un emprunt étudiant à rembourser. Avant d'envisager un prêt immobilier, il est judicieux de solder toute dette en cours, le prêt qui a financé les études comme tout autre crédit (prêt auto ou à la consommation). Même d'un faible montant, ces charges viennent grever la capacité d'emprunt immobilier, car elles augmentent le taux d'endettement.
Une gestion saine des comptes est l'autre préalable à l'écoute du banquier : pas de découvert bancaire, pas d'incidents de paiement sur des chèques par exemple, ce qui entraîne des commissions d'intervention, ou des retards de paiement du loyer, et ce, depuis les 6 derniers mois.
L'intervention d'un courtier est utile pour éclairer votre profil sous son meilleur jour. Sollicitez un expert pour vous aider à monter un dossier qui présente tous les signes de faisabilité. Sans lui, à moins d'être rompu aux arcanes du domaine bancaire, vous devrez, seul, affronter l'autorité de la banque : la décision d'octroyer le crédit ne dépend pas du conseiller bancaire mais de la direction à laquelle va s'adresser directement le courtier. Avec lui, gain de temps et conseils avisés. Certes, l'intermédiaire n'est pas soumis à une obligation de résultat, mais doit mettre tous les moyens en œuvre pour que vous puissiez obtenir votre prêt. Sa rémunération n'est acquise qu'une fois l'offre de prêt signée, et cette dépense est absorbée dans le coût global de votre crédit.
Viser un apport suffisant
La présence d'un apport personnel au moins équivalent à 10% du montant de l'opération est un prérequis de la banque. Cette mise de départ vient diminuer le montant emprunté, et réduit donc les risques pour le prêteur, mais aussi et surtout le rassure quant à votre capacité d'épargne.
L'exigence d'apport personnel est un des effets collatéraux de la mise en pratique des règles d'octroi. En 2021, on constate un relèvement du taux d'apport en comparaison avec 2020, a fortiori avec les années précédentes, afin de respecter la double limite du taux d'endettement à 35% et de la durée de remboursement à 25 ans (voire 27 ans en cas d'achat sur plan, de construction de maison ou d'achat dans l'ancien avec rénovation lourde). L’apport moyen en 2021 se situe autour de 17%.
Les 10% d'apport constituent un minimum, et représentent tout juste les frais annexes (frais de notaire, garantie, frais de dossier et de courtage), mais peuvent suffire dans un dossier de primo-accession. Les banques savent pertinemment qu'un jeune actif n'a pas eu le temps de se constituer une épargne qui pourrait venir peaufiner sa demande de financement, d'autant que les établissements de crédit réclament que soit conservée une épargne résiduelle ou de précaution pour pallier les coups durs (entre 3 et 5 mois de mensualités).
Comment convaincre le banquier si on n'a pas un sou de côté ? Attendre et épargner régulièrement chaque mois, ou faire appel à la solidarité familiale. Chaque parent peut donner jusqu'à 100 000€ par enfant sans qu'il y ait de droit de donation à payer. Cet abattement peut s'appliquer en une seule ou plusieurs fois tous les 15 ans. De petit-enfant à grand-parent, l'abattement est de 31 865€ dans les mêmes conditions et les dons familiaux peuvent se cumuler entre eux.
Déléguer l'assurance emprunteur... dans un deuxième temps
Élément incontournable de tout crédit immobilier, l'assurance emprunteur intervient si vous n'êtes plus en mesure de rembourser totalement ou partiellement votre emprunt en cas d'aléas de la vie (décès, invalidité et incapacité suite à un arrêt de travail pour maladie ou accident). La banque va systématiquement proposer son contrat maison, puisque c'est avec ce produit qu'elle marge sur le crédit en période de taux au plancher. Actuellement, l'assurance pèse en moyenne 50% du coût global d'un prêt à l'habitat, soit le deuxième poste de dépenses après les intérêts.
Si vous êtes jeune et en bonne santé, l'assurance groupe bancaire sera tarifée au taux moyen de 0,36%. C'est cher, très cher par rapport à un contrat alternatif dont le taux peut descendre à 0,10%. En comparant les offres grâce aux courtiers en ligne comme Magnolia.fr, vous constaterez la compétitivité des contrats individuels, jusqu'à trois fois moins onéreux que les formules bancaires. Sur la durée d'un crédit immobilier, l'économie se chiffre en milliers d'euros.
Même si la réglementation vous donne le droit de choisir librement l'assurance, le problème est de faire accepter au banquier un contrat délégué au détriment du sien qui lui rapporte copieusement. Votre priorité étant de décrocher le financement, céder au forcing de la banque paraît raisonnable pour ne pas mettre en péril votre projet. Un accord tacite donnant-donnant qui se révèle la meilleure stratégie pour obtenir le prêt. Vous aurez tout loisir dans quelques mois, le plus tôt possible étant le mieux pour optimiser les économies, de dénoncer le contrat d'assurance bancaire pour le changer par une offre à garanties au moins équivalentes.
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Les jeunes primo-accédants sont des clients de premier choix pour les banques. Ces dernières misent sur le crédit immobilier, produit d'appel qui leur permet de capter le chaland sur plusieurs années, le temps de développer une relation sur le long terme pour lui vendre des placements et des assurances.