L’actualité immo de la rentrée est largement concentrée sur le problème que pose le taux d’usure. Pour rappel, le taux d’usure, fixé chaque trimestre par la Banque de France, est le taux maximal auquel les banques peuvent prêter de l’argent. L’emprunteur ne doit pas voir son TAEG (Taux Annuel Effectif Global) le dépasser. Celui-ci inclue taux d’emprunt, taux d’assurance, frais de dossier et tout autre coût lié à l’emprunt.
Problème, le taux d’usure qui s’élève depuis juillet 2022 à 2,57% pour les crédits de 20 ans et + ne suit pas la cadence de la hausse très rapide des taux d’emprunt (en moyenne 1,92% en août 2022) et n’augmente donc pas assez vite. Résultat, presque un emprunteur sur 2, malgré une bonne santé financière, voit son dossier d’emprunt refusé. Mais est-ce vraiment une fatalité dans tous les cas ? NON.
Il y a plusieurs manières de faire baisser son TAEG : négocier au plus bas son taux de crédit (quid des foyers à faibles revenus pour lesquels les banques pratiquent des taux piquants…), négocier les frais de dossier mais surtout faire baisser le coût de son assurance emprunteur.
Qui va être le public le plus concerné par l'exclusion au crédit immobilier à cause du taux d’usure ?
Il y a encore quelques mois, seuls les seniors ou les profils présentant un risque aggravé de santé se voyaient exclus du crédit immobilier. Le coût élevé de leur assurance emprunteur faisait grimper le TAEG qui dépassait très facilement le taux d’usure. Aujourd’hui, le problème touche les emprunteurs de 30 à 55 ans ! Mais pour certains d’entre eux, le levier de l’assurance de prêt peut être LA solution pour que le crédit voit le jour.
Dans de nombreux cas, choisir une assurance externe à celle de sa banque peut faire baisser drastiquement le Taux Annuel Effectif d'Assurance (TAEA), partie intégrante du Taux Annuel Effectif Global (TAEG) et donc permettre de ne pas dépasser le seuil du taux d'usure imposé par la Banque de France. Grâce à cela, l'emprunteur pourrait non seulement accéder au crédit immobilier mais également économiser des sommes importantes allant de 10 000 à 30 000 euros sur la durée totale du crédit.
Cas client : quel est impact de l'Assurance Emprunteur sur le TAEG ?
Voici un exemple très classique d’un homme de 32 ans qui souhaite emprunter 210 000 euros sur 25 ans et qui voit son dossier refusé dans un premier temps.
Avec une assurance de prêt à 0,40% (taux d’assurance très régulièrement pratiqué par les caisses du Crédit Agricole sur ce type de profil), son TAEG s’élève à 2,64% et dépasse le taux d’usure de 7 points de base. La banque ne peut pas lui octroyer son emprunt.
Taux Crédit : 1,92 %
Taux Assurance Emprunteur banque : 0,40 %
Frais de dossier : 300 euros
TAEG : 2,64%
Dépasse le taux d'usure de 0,07%. Dossier refusé !
Que se passe t-il si ce futur emprunteur décide de prendre une assurance de prêt externe à celle proposée par sa banque en faisant jouer la concurrence ? Le taux de l’assurance est divisé par 3. Son TAEG passe ainsi de 2,64% à 2,17%. Le dossier est accepté sans problème.
Taux Crédit : 1,92 %
Taux Assurance Emprunteur déléguée : 0,12 %
Frais de dossier : 300 euros
TAEG : 2,17%
Le TAEG ne dépasse pas le taux d'usure. Dossier accepté.
La loi Lagarde permet depuis 2010 à tous les emprunteurs de choisir l'Assurance de Prêt qu'ils souhaitent. Cependant, malgré la différence de tarifs colossale entre une assurance de prêt bancaire et les offres concurrentes, les banques détiennent toujours 85% du marché. L'assurance emprunteur reste un élément de négociation important entre la banque et son client au moment de l'octroi du prêt car la marge pratiquée sur les produits assuranciels rapportent chaque année 7 milliards d'euros aux établissements bancaires. Les mauvaises pratiques des banques empêchant l'emprunteur de profiter de son droit sont récurrentes. L'emprunteur doit rester vigilant et pousser la banque à accepter son choix, surtout si cela lui permet d'obtenir son emprunt.