Le dispositif Pinel reste le schéma d’investissement phare en immobilier neuf. La version 2023 est rabotée, avec une diminution de la carotte fiscale, sauf achat de logement à haute performance énergétique. Dans un contexte marqué par la hausse des taux d’emprunt, le renchérissement des coûts de construction, investir en loi Pinel est-il un bon plan en 2023 ? Réponse des experts de l’investissement locatif.
Pinel et Pinel + en 2023
Promis à disparition, le Pinel a finalement été prolongé jusqu’à fin 2024. Parmi les changements pour l’immobilier neuf en 2023, cette nouvelle est largement bien accueillie.
Les investisseurs bénéficient toujours d’une réduction fiscale proportionnelle selon la durée de l’engagement locatif, sous réserve de respecter les critères d’éligibilité :
- logement neuf ou en VEFA non meublé
- logement situé en zones tendues (A, A bis ou B1)
- réduction d’impôt accordée sur la base d’un montant maximum de 300 000€ et de 5 500€ le m2 (dans la limite de 2 logements par an)
- respect des plafonds de ressources des locataires et de loyer selon la zone concernée.
Mais en 2023, la réduction d’impôt est diminuée, puis une seconde et dernière fois en 2024 avant l’extinction du dispositif.
Réduction fiscale en 2022 |
Réduction fiscale en 2023 |
Réduction fiscale en 2024 |
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Engagement locatif de 6 ans |
12 % |
10,5 % |
9 % |
Engagement locatif de 9 ans |
18 % |
15 % |
12 % |
Engagement locatif de 12 ans |
2& % |
17,5 % |
14 % |
Toutefois, il est possible de profiter d’une réduction à taux plein via le Pinel + en 2023, un Pinel destiné aux logements qui présentent, entre autres, une excellente performance énergétique :
- classe A sur l’échelle du DPE (Diagnostic de Performance Énergétique)
- seuil 2025 du label RE2020
- localisation dans un quartier prioritaire
- surface minimale et présence d’un extérieur
Compte tenu du rabotage du Pinel classique et des critères drastiques du Pinel +, la question de l’intérêt de ce dispositif se pose, dans une période où l’accès au crédit immobilier devient de plus en plus compliqué, alors que les prix des logements neufs n’en finissent pas de progresser.
Où investir en Pinel en 2023 ?
En janvier 2023, le taux brut moyen sur 20 ans se situe au bas mot à 2,50% contre 1% il y a un an (hors assurance emprunteur et coût des sûretés). Une remontée brutale qui se heurte à l’usure, stagnante pour trois mois en vertu d’une méthode de calcul inadaptée à l’évolution du contexte monétaire. La piste d’une réforme du taux d’usure se précise, reste à savoir si la révision mensuelle plutôt que trimestrielle sera mise en place dans les plus brefs délais.
À ces conditions d’emprunt compliquées, s’ajoute la hausse continue des prix du neuf. Selon les experts de l’investissement locatif, les prix des logements neufs ont bondi de 5,7% sur un an à fin novembre 2022 en raison de la hausse des coûts de construction, à laquelle le durcissement des normes environnementales n'est pas étranger. Dans de nombreuses communes de plus de 45 000 habitants, le prix du mètre carré excède les 5 000€, ce qui tire vers le bas la rentabilité d’une acquisition en Pinel.
Investir en Pinel en 2023 reste toutefois une opération rentable si les fondamentaux en immobilier sont au rendez-vous :
- choisir un logement comme si on comptait l’habiter
- choisir le bon emplacement (présence de transports en commun et de commodités)
- opter pour une ville à forte demande locative
- sélectionner une surface qui répond à la demande locative du secteur
- acheter au prix du marché
- étudier les perspectives de revente.
Quelles sont les villes où l’investissement Pinel sera encore rentable en 2023 ? Sans surprise, on trouve Toulouse, Bordeaux, Lyon, Nantes, Rennes et Montpellier, 6 métropoles au fort potentiel économique avec un pôle étudiant d’envergure et une progression démographique. Le portail de conseil en gestion de patrimoine Netinvestissement met en avant Angers et place même cette ville à taille humaine (151 500 habitants) en tête du classement des villes où investir en 2023 grâce à un marché locatif hyper actif, en particulier sur les petites surfaces.
L’attractivité d’Angers s’est renforcée depuis la crise du Covid et le développement des réseaux de transports en commun. Le prix du mètre carré se situe autour de 3 400€ pour un appartement et on peut escompter un rendement locatif moyen aux alentours de 6%, avec un risque de vacance locative très faible en raison de la forte tension du marché.