L'assurance emprunteur dans le cadre d'un prêt immobilier peut représenter jusqu'à 40% du coût de votre crédit. Bien la choisir est donc primordial pour être couvert au juste prix, encore faut-il connaître toutes les particularités de ce type d'assurance, indispensable pour vous protéger en cas d'aléas de la vie (décès, invalidité et incapacité) vous empêchant de rembourser les échéances du prêt.
La limite d'âge à la souscription
Après 85 ans, il n'est plus possible de souscrire une assurance de prêt immobilier. Une information à nuancer, car chaque compagnie applique ses propres règles et critères d'adhésion. En général, pour être assuré au titre des garanties incapacité et invalidité (ITT, IPT, et IPP), la limite d'âge pour souscrire une assurance emprunteur est de 64 ou 65 ans, avec une couverture qui s'arrête au plus tard à 67 ans, âge en général où vous êtes censé être en période de retraite. Certains contrats proposent l'extension de ces garanties jusqu'à 70 ans.
Au-delà de 65 ans, seule la garantie décès peut être souscrite, avec effet jusqu'à 85 ou 90 ans pour les contrats les plus généreux qui sont ceux proposés par les assureurs alternatifs. Les formules bancaires couvrent le risque décès le plus souvent jusqu'à 75 ou 80 ans. Pour la garantie PTIA (Perte Totale et Irréversible d'Autonomie), socle de tout contrat avec la garantie décès, le seuil est fixé à 64 ou 65 ans pour la majorité des contrats, avec effet jusqu'à 70 ans.
Le délai de carence et de franchise
Tout contrat d'assurance est assorti d'un délai de carence qui mesure la période durant laquelle les garanties ne peuvent entrer en jeu, afin d'éviter les effets d'aubaine, puisque l'assurance est souscrite pour prévenir un risque éventuel et non réparer un risque certain. L'assurance de prêt n'y échappe pas. Le délai de carence débute le jour de la signature du contrat et dure entre 1 et 12 mois selon les compagnies. Ce délai n'est pas négociable.
Autre période d'attente, le délai de franchise qui s'applique diversement selon la garantie. Ce délai court à compter de la déclaration d'un sinistre pour une durée qui varie entre 3 et 6 mois avant le début de l'indemnisation. Ce délai est modulable selon les contrats d'assurance, la tarification associée est elle aussi variable. Seules les garanties décès et PTIA ne sont pas assujetties à un délai de franchise, l'indemnisation à la banque des sommes restant dues intervient dès la déclaration du sinistre.
Les exclusions de garanties
Certaines situations ne sont pas couvertes par l'assurance de prêt. On parle d'exclusions de garantie, qui empêchent l'indemnisation en cas de survenance du sinistre concerné. Il faut distinguer deux types d'exclusions, celles communes à tous les contrats, et celles mises en place par chaque assureur en fonction de son approche du risque.
Ne sont pas couverts au titre de l'ensemble des garanties les sinistres résultants ou provenant de (liste non exhaustive) :
- suicide ou tentative pendant la première année qui suit la date d'effet (sauf assurance crédit pour l'achat de la résidence principale et dans la limite de 120 000€)
- conséquences de faits de guerre civile ou étrangère, d’émeutes, d’insurrections, de mouvements populaires ou de rixes
- records ou tentatives de records, exhibitions avec ou sans engin à moteur
- suites ou conséquences de maladies, d'accidents ou d'infirmités dont la constatation médicale est antérieure à la date d'acceptation de l'adhésion
- faits volontaires de l'assuré (fraude, délit, consommation de drogue, conduite en état d'ivresse, etc.)
- fausses déclarations et mensonges sur le questionnaire médical.
Et parmi les exclusions particulières les plus courantes, on trouve :
- la pratique d'un sport exercé à titre professionnel
- la pratique d'un sport dangereux (sports nautiques, équestres, de montagne, automobiles et motocycles, de combat, aériens)
- les activités professionnelles à risque (militaire, policier, gendarme, pompier, convoyeur de fonds, personne en contact avec des produits dangereux, etc.)
- les affections non objectivables (pathologies disco-vertébrales, dépression, affections psychiatriques et psychologiques).
Le rachat d'exclusion
Ces pathologies, qualifiées de non-objectivables (affections disco-vertébrales et psychiques) car la douleur qu'elles procurent, bien que réelle pour la personne touchée, est difficilement mesurable de manière objective par un médecin, peuvent faire l'objet d'un rachat d'exclusion, une option proposée dans la plupart des contrats. Moyennant une surprime, vous êtes couvert au titre des garanties ITT, IPT et IPP si vous déclarez une de ces pathologies, mais la prise en charge est souvent conditionnée à une durée minimale d'hospitalisation ou à une intervention chirurgicale.
Rappelons que vous êtes tenu de déclarer dans le questionnaire tous vos antécédents et votre état de santé au moment de la souscription. Omettre de signaler un mal de dos, quel qu'il soit, peut entraîner la réduction des indemnités voire la nullité du contrat.
Ne faites pas l’impasse sur le rachat d’exclusion des pathologies dorsales si vous souffrez du dos ou/et si vous avez déjà été en arrêt de travail en raison d’un mal de dos.
La quotité d'assurance
Si vous empruntez seul, votre assurance doit couvrir 100% du montant financé par le crédit. Pour un achat immobilier en couple, le risque est réparti sur deux têtes, de manière équitable ou inégale en fonction du profil de chacun. On parle de quotité, qui représente le pourcentage ou la part du prêt qui sera couvert par l'assurance en cas de défaillance d'un des deux co-emprunteurs. Quelle que soit cette répartition, la quotité doit toujours totaliser au moins 100% du montant de l'emprunt.
La quotité s'applique toujours à l'ensemble des garanties souscrites, il ne peut y avoir de quotité spécifique à chaque garantie.
Vous pouvez être assuré à 50% sur chaque tête si vous présentez un profil analogue : en cas de mise en jeu des garanties, l'autre devra assumer la moitié des mensualités. La quotité peut être déséquilibrée en fonction des revenus de chacun et de son état de santé (40%/60 ou 20%/80% par exemple).
En cas de risque de santé supérieur pour l'un, il est préférable de lui appliquer la quotité la plus élevée : s'il est victime d'un arrêt de travail pour maladie ou accident, le poids des mensualités sera moins lourd à assumer pour le partenaire. Idem s'il y a un gros écart de revenus : mieux vaut protéger l'emprunteur le moins doté par une quotité élevée pour lui éviter une mensualité qu'il aura le plus grand mal à assumer en cas de défaillance du conjoint.
La formule la plus protectrice vous couvre à 100% sur chaque tête, c’est aussi la plus chère car elle double le coût de l’assurance par rapport à une répartition à 50/50. En cas de décès d'un des emprunteurs, l'assurance rembourse à la banque la totalité du capital restant dû, déchargeant ainsi le survivant de la dette.
Le remboursement indemnitaire ou forfaitaire
Selon le contrat, la prise en charge est indemnitaire ou forfaitaire, deux modes de calcul de la prestation due par l'assureur en cas d'accident ou de maladie vous empêchant d'assumer l'emprunt :
- remboursement indemnitaire : l'assureur tient compte de la baisse de vos revenus et des indemnités compensatoires versées par la Sécurité Sociale et les autres organismes de couverture sociale complémentaire (contrat de prévoyance). L'indemnité d'assurance en cas de sinistre varie proportionnellement à la baisse des revenus. Si les prestations sociales couvrent la totalité de la perte des revenus, l'assureur n'a aucune obligation de remboursement. Ce type de contrat est déconseillé pour les emprunteurs à gros revenus en raison du plafonnement des prestations sociales.
- remboursement forfaitaire : l'assurance prend le relais, à hauteur de la quotité assurée, sans tenir compte d'une éventuelle perte de revenus. Le taux de couverture est fixé lors de la souscription, par exemple 65% de la mensualité.
Les garanties décès-PTIA ne sont pas concernées par les remboursements indemnitaires ou forfaitaires : en cas de sinistre, l'assureur prend en charge la totalité des sommes restant dues.
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