La hausse des participations et des franchises médicales a commencé à se déployer. Depuis dimanche 18 février, la participation forfaitaire sur les consultations et actes d’un médecin a été doublée, passant de 1€ à 2€. Cependant, le décret d’application donne la possibilité d’aller jusqu’à 3€. L’autre décret relatif à la hausse des franchises médicales entrera en vigueur le 31 mars prochain. Certains assurés sont exonérés, les autres sont pénalisés, car leur mutuelle santé a interdiction de couvrir les franchises et les participations forfaitaires.
Doublement minimum de la participation forfaitaire sur les consultations
La participation forfaitaire due sur chaque consultation par un médecin en ville, dans un établissement ou un centre de santé, à l’exclusion de ceux effectués lors d’une hospitalisation, augmente, passant au minimum à 2€, contre 1€ jusqu’à présent.
Le décret d’application précise en effet que la participation ne peut excéder 3€. Le gouvernement ménage donc la possibilité pour l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam), organisme qui regroupe les 2 principaux régimes d’assurance maladie (régime général et régime agricole), de rehausser la participation jusqu’à ce plafond, augmentant d’autant le reste à charge pour les assurés. Il appartient à l’Uncam de fixer le montant des participations forfaitaires dans un délai deux mois suivant l’entrée en vigueur du décret, soit au plus tard le 18 avril 2024. À défaut, il sera arbitrairement fixé par le gouvernement.
Pour mémoire, la participation forfaitaire est déduite des remboursements effectués par l’Assurance maladie pour chaque consultation ou acte réalisé par un médecin, également sur les examens radiologiques et les analyses de biologie médicale.
Si l’on prend l’exemple du tarif conventionné d’une consultation chez un généraliste à 26,50€, Ameli vous remboursera désormais 16,55€, contre 17,55€ auparavant, dans l'hypothèse basse d'une participation à 2€. Votre mutuelle prend en charge le ticket modérateur, soit 7,95€, les 2€ restants étant à votre charge.
La hausse des restes à charge pour les assurés se poursuivra avec le doublement des franchises médicales à partir d’avril 2024. Les franchises s’appliquent sur les médicaments, les actes paramédicaux et les transports sanitaires.
Le plafond annuel des participations forfaitaires reste à 50€, de même que celui des franchises médicales.
Qui est exonéré de la participation forfaitaire ?
La participation forfaitaire reste à la charge de tout assuré âgé de plus de 18 ans depuis le 1er janvier de l’année en cours. Elle s’applique quel que soit le médecin consulté, que vous respectiez ou non le parcours de soins coordonnés. Les seuls assurés exonérés de la participation forfaitaire sont :
- les enfants et jeunes de moins de 18 ans
- les femmes enceintes à partir du 1er jour du 6ème mois de grossesse et jusqu’au 12ème jour suivant l’accouchement
- les bénéficiaires de la Complémentaire Santé Solidaire (CSS)
- les titulaires d’une pension d’invalidité (militaires et victimes de guerre) pour les soins délivrés gratuitement et en lien avec l’infirmité donnant lieu à pension.
La participation forfaitaire ne s’applique pas dans le cadre d’une intervention chirurgicale ou d’une hospitalisation, ni sur :
- les consultations et actes chez le chirurgien-dentiste
- les soins pratiqués par une sage-femme
- les soins pratiqués par les auxiliaires médicaux (infirmier, kiné, orthophoniste, etc.)
- les consultations et actes dans le cadre du dépistage du cancer du sein
- les examens et consultations effectués dans les centres de dépistage anonyme et gratuit du Sida
- les actes de dépistage pris en charge par le Fonds national d’action sanitaire et sociale au titre du suivi post-professionnel et de l’amiante
- les consultations et soins délivrés dans les structures psychiatriques sans hébergement
- les frais de santé liés à un acte de terrorisme.
Si vous êtes couvert par une mutuelle dite solidaire et responsable, soit 95% des contrats de complémentaire santé, vous ne pouvez pas être remboursé des participations forfaitaires ni des franchises médicales. Cela vaut pour les contrats individuels comme pour les contrats collectifs obligatoires en entreprise.