Voilà une nouvelle preuve de l'utilité d'une couverture santé complémentaire. Le reste à charge des patients hospitalisés peut excéder 1 000€ par an pour certains soins, et même dépasser les 5 000€ pour les personnes les plus âgées. L'étude de la Drees nous enseigne également que l'hôpital public facture davantage d'actes que le privé, pour une prise en charge légèrement meilleure.
Restes à charge élevés : soins de suite et psychiatrie
En 2016, l'hospitalisation représentait 47% de la consommation de soins et de biens médicaux assumés par la Sécurité Sociale, les organismes complémentaires et les patients. 71,2 milliards d'euros étaient dépensés dans les hôpitaux publics contre 21,1 milliards dans les établissements privés. 93% de cette dépense totale étaient pris en charge par la Sécu et les organismes gérant la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C).
Malgré un niveau de remboursement élevé, 9% des patients (700 000 personnes) ont été exposés à des restes à charge hospitaliers importants, de plus de 1 000€ par an après intervention de la partie obligatoire et avant entrée en jeu de la mutuelle.
Le rapport de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) révèle que ces montants très significatifs sont liés aux séjours en service de psychiatrie, et aux soins de suite et de réadaptation (SSR). 18% des patients hospitalisés en psychiatrie et 22% de ceux hospitalisés en SSR devaient assumer des restes à charge supérieurs à 1 000€. En comparaison, le reste à charge moyen pour l'ensemble des patients est évalué à 290€ en hospitalisation (chirurgie, obstétrique et odontologie), répartis en 200€ pour le ticket modérateur et 90€ pour le forfait journalier hospitalier, alors qu'il est de 680€ en SSR et de 620€ en psychiatrie.
Pour ces disciplines (psychiatrie et SSR) où le séjour peut être long voire très long, les motifs d'exonération du ticket modérateur (patients souffrant d'une ADL ou affection de longue durée) ne permettent pas de limiter les restes à charge en raison du forfait journalier hospitalier dont le montant ne bénéficie pas d'un système de plafonnement. La hausse du forfait journalier depuis 2018 devrait augmenter encore plus la part de cette dépense dans le reste à charge.
Hormis pour la psychiatrie qui concerne davantage une population plus jeune, le taux de recours des soins hospitaliers est plus élevé chez les seniors. Les patients âgés de plus de 75 ans représentent à eux seuls 38% des dépenses hospitalières et 57% des dépenses en soins de suite et de réadaptation. Tous âges confondus, pour les personnes en ADL, le forfait journalier totalise 90% du reste à charge, contre un peu plus de 50% pour les personnes en SSR. Pour certains seniors, la facture moyenne atteint 5 540€ par an !
Différences hôpital public et hôpital privé
Le rapport de la Drees distingue également les prestations en établissements publics et privés. Compte tenu de fonctionnement et de prise en charge différents, public et privé n'affichent pas les mêmes dépenses ni les mêmes niveaux de restes à charge. Si le taux de recours aux séjours hospitaliers est identique dans le public et dans le privé, il augmente plus nettement avec l'âge dans le public, en partie notamment dans la tranche d'âge 21-35 ans sous l'effet de la prise en charge de la maternité.
Autre distinguo public-privé : l'hôpital public accueille davantage de patients vulnérables avec des prises en charge complexes que le secteur privé, ce qui explique une dépense par personne plus élevée : en moyenne 7 260€ d'actes facturés par patient dans le public contre 2 380€ dans le privé.
Tous soins confondus, une facture dans le public est 70% supérieure à une facture dans le privé, alors que les soins y sont trois fois plus coûteux. Explication : en clinique, les séjours pour une hospitalisation complète sont plus courts, en moyenne 4 jours contre 6 à l'hôpital. Le public totalise 70% des soins en hospitalisation complète, tandis que 50% des séjours en hospitalisation partielle sont suivis dans le privé. Les patients qui fréquentent les établissements à but lucratif ont par ailleurs plus largement recours aux hospitalisations ambulatoires.
Autre raison à ces écarts importants : les soins d'urgence représentent une grande partie de l'activité hospitalière dans le public, entraînant 26% des hospitalisations non programmées contre 15% dans le privé. Le grand âge et la présence de pathologies chroniques expliqueraient ces taux d'hospitalisation après un passage aux services d'urgence.
En dépit des dépenses hospitalières par patient très largement supérieures dans le public, le reste à charge y est moins élevé que dans le privé (5% contre 8%) grâce au niveau de remboursement de la Sécu.
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