Mutuelle santé, assurance auto, assurance habitation, les primes d’assurance vont s’envoler en 2024 malgré l’exhortation du ministre de l’Économie à ne pas augmenter au-delà de l’inflation comme cela avait été préconisé l’an passé. Voyons quelle est l’ampleur de cette augmentation pour chaque type d’assurance et les raisons qui la justifient.
Assurance auto 2024
Dépense contrainte pour tout propriétaire d’un véhicule, l’assurance auto/moto coûtera de 4% à 5% plus cher en 2024. Cette hausse s’explique par l’augmentation des coûts des réparations (pièces détachées comme main d’œuvre). Malgré la fin du monopole des constructeurs sur les pièces détachées depuis le 1er janvier 2023, la mesure tarde à produire ses effets et pour cause.
Toutes les pièces dites visibles (carrosserie, vitrage) ne pouvaient jusque-là être vendues par des tiers car placées sous la propriété intellectuelle : un particulier ou un garagiste ne pouvait acheter ailleurs que chez le constructeur. Il aura fallu dix ans à l’Autorité de la concurrence pour mettre fin à cette pratique depuis longtemps éradiquée dans les autres pays de l'UE, mais le bénéfice sera tardif car les équipementiers doivent respecter une période de 10 ans à compter de la date d’enregistrement de la pièce par le constructeur avant de la commercialiser. En clair, les véhicules récents ne sont pas concernés par la libéralisation du marché.
Assurance habitation 2024
Autre coût qui vient plomber le budget des ménages, la MRH (Multirisques habitation) est lourdement touchée par l’augmentation des tarifs : entre +5% et +8% selon le cabinet Facts & Figures. En cause, la recrudescence des catastrophes climatiques et naturelles, la tempête Ciaran étant l’exemple le plus récent.
10 milliards d’euros : c’est le coût estimé par les assureurs des catastrophes naturelles pour l’année 2022, du jamais vu depuis 1999. Sur la période 2017-2021, les phénomènes climatiques ont coûté en moyenne 3,5 Md€ par an. La dérive est en marche. La Caisse Centrale de Réassurance (CCR), le réassureur public chargé de gérer le régime d’indemnisation des catastrophes naturelles, estime que la facture pourrait augmenter de 60% dans le pire des scénarios à l’horizon 2050.
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Mutuelle santé 2024
Si elle ne relève pas d’une obligation légale (sauf mutuelle entreprise depuis janvier 2016), la mutuelle santé va subir elle aussi un tacle sévère : l’augmentation moyenne des cotisations pour l’année 2024 est pronostiquée à +8%, avec des pics à +10% ! C’est un euphémisme d’affirmer qu’une forte hausse est prévue en 2024. Le curseur était poussé de +7,1% en moyenne en 2023, ce qui était déjà très élevé.
Les transferts de charge de l’Assurance Maladie vers les organismes complémentaires, la baisse des remboursements dentaires et l’augmentation des dépenses de soins sont les raisons principales de cette envolée des primes 2024.
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Hausse des tarifs d’assurance : une tendance qui va durer
Pour bien mesurer l’impact financier des assurances dans le budget des ménages, rappelons que le montant moyen des primes annuelles est de 216€ pour un appartement, de 645€ pour une voiture et de 950€ pour une mutuelle. La dépense moyenne pour une mutuelle santé était de 880€ en 2021.
En 2024 comme l’an passé, la forte hausse des tarifs d’assurance trouve des justifications conjoncturelles et structurelles : recrudescence des catastrophes climatiques, prix des pièces détachées, politique de santé, coûts des soins, mais aussi pour 2024, le rattrapage de l’effort fourni cette année. Les assureurs s’étaient engagés, sur injonction de l’État, à contenir la hausse moyenne de leurs tarifs en-dessous de l’inflation. La même requête est formulée pour 2024. Sur un an en octobre, l’indice des prix à la consommation titrait 4%, contre 5,2% pour l’année 2022 (chiffres Insee). Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.
Il est pourtant facile de tirer à boulet rouge sur les assureurs, exposés à une sinistralité élevée pour les raisons évoquées plus haut et à une augmentation de leurs coûts. Sur le seul domaine de l’assurance auto, le cabinet Capgemini prévoit que les primes s’envoleront de +40% d’ici 2030 par l’essor des véhicules connectés et électriques. Le ministère de l’Économie vient de lancer une mission visant à trouver des solutions pour préserver l’équilibre financier des compagnies d’assurance face au changement climatique sans engendrer une explosion des primes pour les assurés. Conclusions en fin d’année.