Les Français ont réitéré leur confiance dans la pierre en 2020. Avec plus d'un million de transactions, le marché immobilier ancien est le secteur miraculé de cette première année de crise sanitaire et économique. La demande toujours soutenue a bien évidemment une incidence sur les prix des biens, tirés vers le haut en ce début 2021, surtout pour les maisons comme l'indiquent les chiffres des agences immobilières.
Les villes moyennes gagnantes
Selon les données des réseaux d'agences immobilières, les prix de l'ancien ont continué de grimper au cours du premier trimestre 2021 avec des désirs d'acquisition largement orientés, au gré des confinements successifs, vers les maisons avec jardin et les appartements plus spacieux avec accès extérieur. Chez Century 21 et Laforêt, on observe un engouement particulier pour les villes moyennes, la banlieue et la province en général, là où l'offre est plus abordable et plus variée qu'en grandes métropoles.
Pour ce premier trimestre 2021, l'inflation sur les prix des maisons est de 4,20% selon le réseau Laforêt, de 4,6% selon Century 21. Les prix des appartements ont respectivement augmenté de 3,30% et de 3,8%. Chez Laforêt, l'augmentation est nettement plus marquée dans certaines villes comme Angers (+4%), Lorient (+6%), Nantes (+6,5%) et surtout Rennes (+9%), grandes gagnantes de cette envie de mise au vert.
Dans son bilan pour l'année 2020, Century 21 évalue la hausse à 4,1% pour les maisons et à 1,2% pour les appartements, fixant le prix moyen du mètre carré à 2 193€ pour les premières et à 3 682€ pour les seconds, soit le record historique selon le réseau. L'an passé, les prix des maisons ont gagné +10% dans les Pays de Loire et en Bretagne, +6% en Normandie, régions qui affichent les plus grosses augmentations. En 2021, les valeurs continuent de s'apprécier, signe d'une tension toujours forte entre l'offre et la demande, et ce n’est pas le nouveau confinement appliqué depuis le 1er avril qui va inverser la tendance.
La préférence aux maisons
L'appartement a moins la cote, sauf s'il dispose un balcon, encore mieux une terrasse. La maison est devenue LE bien le plus convoité. Selon les deux réseaux d'agences, le nombre de transactions des maisons a grimpé de plus de 18%, les appartements enregistrant une hausse plus modeste, cependant remarquable (+12%).
La préférence est donnée aux biens situés à moins d'une heure trente des grandes métropoles. Mode d'organisation qui est en passe de se généraliser, le télétravail encourage l'installation à plus ou moins courte distance du lieu de travail, permettant aux familles de s'offrir un logement plus spacieux avec espace extérieur. Développement du Grand Paris aidant, la banlieue parisienne tire son épingle du jeu avec une demande en hausse de 12% chez Laforêt depuis début 2021.
Sans pour autant parler d'exode, les citadins regardent la campagne et les villes moins densément peuplées comme le nouvel eldorado. Chez Orpi, autre grand réseau immobilier, Paris comme certaines grosses métropoles sont davantage considérées comme des villes de transit "où l'on recherche plus volontiers un pied-à-terre qu'une résidence principale fixe". L’activité sur le segment de l'investissement locatif témoigne de ce phénomène. À Paris, la part du locatif représente désormais 35,5% des transactions, soit une hausse de 14,1% sur un an (Century 21).
Ça baisse vraiment à Paris ?
Terminons avec Paris... qui restera toujours Paris, avec un marché immobilier très spécifique où le fort déséquilibre offre/demande favorise l'inflation des prix des logements quel que soit le contexte. Une affirmation qu’il convient aujourd'hui de nuancer. Si les prix ont continué de grimper dans la capitale en 2020 (+5,3%), Century 21 observe qu'ils ont reculé de 3,1% entre le premier trimestre 2020 et le premier trimestre 2021, établissant le prix moyen du mètre carré à 10 292€. Pour Laforêt, l'ajustement est moindre (-0,5%), mais les acheteurs sont plus exigeants, en recherche de "logements sans défaut", bien entretenus, bien placés et lumineux.