Évolutions sociétales et crise sanitaire, le contexte encourage un plus grand nombre de femmes à devenir propriétaires de leur résidence principale. Le niveau très bas des taux d'emprunt facilite la démarche, mais la parité hommes/femmes n'existe pas en matière de crédit immobilier comme l'indique l'étude du courtier La Centrale du Financement portant sur l'étonnante année 2020.
2020 : une année immobilière particulière
Dans son bilan de l'année 2020, La Centrale du Financement fait le point sur les conditions d'accès à l'emprunt immobilier par rapport à 2019 sur la base de dossiers finalisés. Alors que les règles d'octroi ont été durcies en janvier 2020, imposant aux banques la double limite de 33% de taux d'endettement et de 25 ans pour la durée de remboursement, et que la crise sanitaire a perturbé la fluidité du marché immobilier, le dynamisme n’a pas fait défaut.
Plus d'un million de transactions ont été enregistrées, une surprise étant donné les restrictions structurelles, dues au régulateur, et conjoncturelles, engendrées par l'état d'urgence sanitaire. La sélectivité accrue des banques a recentré le crédit sur les ménages les plus aisés, preuve en est l'augmentation de plus de 20% du montant de l'apport demandé entre le premier et le second semestre 2020.
Primo-accession en 2020 : compliqué !
Fragilisés par la crise économique et sanitaire, les candidats à l'emprunt immobilier se sont aussi heurtés à l'effet ciseaux dû à la légère et momentanée hausse de taux au printemps 2020 et à la baisse du seuil de l'usure. Principales victimes, les primo-accédants, souvent jeunes, en début de carrière et plus largement frappés par le chômage partiel, qui ont davantage été contraints de reporter sine die leur projet immobilier.
Chez le courtier La Centrale du Financement, la part de la primo-accession a diminué de 2% en 2020, passant de 36% à 34%. Ceux qui ont pu financer l'achat de leur logement en 2020 avaient des revenus annuels supérieurs de 4% par rapport à 2019 ou/et avaient recours au soutien financier de la famille (parents, grands-parents) pour relever le niveau de l'apport exigé.
Le portrait-type de l'emprunteur immobilier en 2020
Quel fut donc le profil-type de l'emprunteur au cours de cette singulière année 2020 ? Tous dossiers signés, il s'agit d'un homme (55,1%) de 37 ans dont le revenu annuel atteint environ 56 300€, qui emprunte en moyenne 190 500€ sur 20 ans et 11 mois. Du côté de la primo-accession, l'homme reste l’emprunteur majoritaire (54,8%), âgé en moyenne de 32 ans, gagnant 40 700€ par an et s'endettant de 170 852€ sur près de 23 ans.
L'acquisition de la résidence principale représente 86% des dossiers financés et l'emprunt en couple reste privilégié (65% des dossiers). Autre fait marquant, la digitalisation des demandes de prêt immobilier, crise sanitaire oblige : premier courtier à avoir mis en place une plateforme de pré-accords, La Centrale du Financement observe une augmentation de 30% de dossiers ayant obtenu un accord de principe en ligne depuis novembre 2020.
Les femmes gagnent du terrain
L'étude s'intéresse de plus près aux femmes qui empruntent en solo pour acquérir leur résidence principale. Leur profil-type est celui d'une femme de 41 ans (contre 37 ans pour les hommes), disposant d'un salaire moyen de 2 800€ par mois (inférieur de près de 10% à celui des hommes célibataires), qui emprunte en moyenne 152 230€ sur une durée de 20 ans et 10 mois, avec un apport personnel équivalent à 24% du montant du crédit. L'enquête nous enseigne également que l'apport des femmes célibataires a grossi de 21,56% sur un an, tandis que sur la période le montant moyen du prêt pour ce type d'emprunteurs n'a augmenté que de 1%. Ce chiffre illustre la vigilance plus marquée des banques et leur politique assumée du risque.
Entre 2019 et 2020, la proportion de femmes parmi les mono-emprunteurs a augmenté de 2,2%, mais les hommes restent devant avec un pourcentage de 55,6% en 2020. Le courtier explique cette augmentation des femmes dans la tranche des emprunteurs solo par les changements opérés dans la société (plus de femmes accédant à des postes à responsabilité), conjugués au phénomène de séparations et de divorces induit par la vie en confinement. Logiquement, le premier achat immobilier des femmes seules porte presque exclusivement sur la résidence principale (89%), une manière pour elles de sécuriser leur avenir et celui de leurs enfants.