Les prix des logements anciens ont continué d'augmenter au premier trimestre 2021, portés par la forte demande sur les maisons. Les derniers chiffres des notaires indiquent une hausse de plus de 6% en un an pour les maisons, une inflation plus marquée que pour les appartements. Ce bond fait écho au nombre de maisons à la campagne dont le marché est boosté par l'essor du télétravail et le besoin d'espace.
Un marché immobilier ancien et dynamique
La crise économique a renforcé la confiance des Français dans la pierre. On attendait une année 2020 poussive, elle s'est révélée particulièrement dynamique malgré les diverses contraintes imposées (confinements, restrictions de déplacement, visites virtuelles des logements, signature à distance). Plus d'un million de transactions ont été enregistrées dans l'immobilier ancien, soit le niveau des meilleurs millésimes. Selon les dernières statistiques des notaires et de l'Insee, le volume annuel de ventes immobilières au premier trimestre 2021 atteint son plus haut historique, dépassant le pic de fin 2019, avant le début de la crise sanitaire.
La demande est au rendez-vous. C'est donc logique que cette forte activité s'accompagne d'une hausse des prix des logements anciens. Sur un an au premier trimestre 2021, les valeurs ont grimpé de +5,9%, en léger retrait par rapport au trimestre précédent, toujours sur une base annuelle (+6,4%). Le mouvement est plus net pour les maisons (+6,5%) que pour les appartements (+5,1%), ce qui ne s'était pas produit depuis 2016.
Le marché est porté par un niveau d'épargne des ménages inégalé et un environnement de taux d'intérêt au plancher depuis plusieurs mois. Selon les données mensuelles de l'Observatoire Crédit Logement, les banques ont distribué en avril dernier les crédits immobiliers au taux moyen de 1,09% (hors assurance et coût des sûretés) pour l'accession dans l'ancien, un niveau jamais observé jusqu'alors.
Le rythme haussier trimestriel s'est toutefois ralenti au cours des trois premiers mois de l'année 2021 : +1,4% par rapport au quatrième trimestre 2020, après +2,4% au troisième trimestre 2020.
Le boom des maisons en Île-de-France
L'engouement pour les maisons est particulièrement notable en Île-de-France, en témoigne la hausse des prix sur un an, entre le premier trimestre 2020 et le premier trimestre 2021 : +7,1%, après +6,8% au quatrième trimestre 2020 et +4,8% au troisième. Le frein est mis en revanche sur les prix des appartements : +3,6% sur un an au T1 2021, après +6,1% au T4 2020 et +6,7% au T3 2020.
Sur les trois derniers mois, le ralentissement des prix des appartements franciliens est très net : +1,7 % sur un an au T1 2021, après +5,5 % au T4 2020 et +7,0 % au T3 2020. Paris se distingue par une baisse des prix des appartements entre le T4 2020 et le T1 2021 (-0,9%).
Les régions affichent elles aussi des hausses annuelles remarquables des prix immobiliers anciens, qui touchent autant les maisons (+6,5%) que les appartements (+6,3%). Le record est à mettre au compte de Lyon avec une flambée pour les appartements anciens de +8,6% sur un an le trimestre passé, après +9,2% et +11,5% les trimestres précédents.
Maison à la campagne : nouveau graal immobilier
Ces derniers indices immobiliers rejoignent les chiffres de la Fédération nationale des organes de régulation du foncier (FNSafer), association qui fédère les Safer ou Sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural, organismes peu connus du grand public, dont le rôle est d'assurer la transparence des marchés fonciers ruraux. Ces sociétés sont informées par les notaires de tous les projets de vente de biens immobiliers ruraux (forêts, vignes, terres et prés, bâti agricole ou rural) ou des parts sociales ou actions de sociétés agricoles. Dans son dernier rapport, la FNSafer observe que le marché des maisons à la campagne prend de l'ampleur.
Selon la définition officielle, "une maison à la campagne est un bien bâti résidentiel vendu avec un terrain agricole ou naturel de moins de 5 ha, libre de bail, acquis par des non-agriculteurs". Force est de constater que la crise sanitaire dope ce marché dans des zones traditionnellement peu actives. Les acheteurs en mal d'espace et à la faveur du développement du télétravail jettent leur dévolu sur les maisons à la campagne. En 2020, 111 930 transactions ont été enregistrées, soit une augmentation de +6,6%.
La maison à la campagne type est acquise au prix moyen de 182 000€ (terrain et bâti) pour une surface moyenne du lot de 5 650m2. En raison du durcissement des conditions d'octroi des crédits immobiliers qui a prévalu tout au long de l'année 2020, l'âge moyen des acquéreurs se relève de 7 mois (44 ans et 8 mois). Pour 28% des acheteurs, la maison à la campagne se situe dans la même zone géographique que leur résidence précédente, une proportion en baisse qui traduit une plus grande mobilité des ménages.