Personne ne peut ignorer le niveau historiquement bas des taux des crédits immobiliers. Le record est désormais de 1,29% en mai dernier, avant, sans doute, un nouveau seuil plancher quand les chiffres du mois de juin seront connus. Malgré la hausse des prix des logements, les Français ont vu leur pouvoir d'achat immobilier boosté par ces conditions d'emprunt inégalées.
Taux au plus bas et prix en hausse
Selon la Fnaim, "la conjoncture immobilière bénéficie toujours d'un bel alignement des planètes". Et pour filer la métaphore, on pourrait dire que le pouvoir d'achat immobilier des Français est au zénith ! Rendements locatifs toujours supérieurs à d'autres formes de placement, taux d'emprunt au raz-du-plancher, les acheteurs français profitent d'une situation exceptionnelle malgré des prix à la hausse dans la plupart des grandes villes. À fin mars sur douze mois, le nombre de transactions s'élève à 985 000, un nouveau record. La Fédération nationale de l'immobilier anticipe sans mal 990 000 ventes en 2019, soit une progression annuelle de 2,6%.
L'engouement pour la pierre se confirme plus que jamais. Grâce à la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne, les banques françaises ont prêté en mai dernier au taux moyen de 1,29% (toutes durées confondues et hors assurance), soit un taux quasiment équivalent à celui de l'inflation. Actuellement, un candidat à l'emprunt immobilier qui présente un excellent dossier peut s'endetter sous 1% sur 20 ans, du jamais vu ! Et le seuil le plus bas n'est sans doute pas atteint. Les courtiers anticipent que des crédits immobiliers à un taux inférieur à 1% seront bientôt monnaie courante.
Le niveau extrêmement faible des taux pousse les prix immobiliers à la hausse. Selon la Fnaim, au deuxième trimestre 2019, le prix moyen du mètre carré s'est établi à 2 246€, soit une progression de 2,3% sur 12 mois, et un bond de 4,3% par rapport à 2017. Dans le détail, c'est à Nantes (+8,2%) et à Lyon (+5,7%) que les prix se sont le plus lourdement apprécié. Lyon devient d'ailleurs la ville la plus chère de France après Paris, et ravit la place que Bordeaux occupait depuis deux ans avec un prix du mètre carré à près de 5 000€. Les valeurs ont été contenues à Lille (+0,7%) et à Marseille (+0,7%).
Le pouvoir d'achat immobilier grimpe
La baisse historique des taux suffit-elle à compenser l'augmentation des prix des logements ? Le dernier baromètre Meilleurtaux nous offre une réponse affirmative. Sur les 11 plus grandes métropoles françaises, seules deux affichent un pouvoir d'achat immobilier (surface en mètre carré pour une mensualité de 1 000€ sur 20 ans) en baisse ces 6 derniers mois : Toulouse et Rennes, qui perdent respectivement 1m2 et 3m2. L'évolution du pouvoir d'achat immobilier ne bouge pas à Paris, malgré la forte hausse des prix (+4,6% sur un an). Les acheteurs dans les autres villes gagnent tous des mètres carrés supplémentaires, jusqu'à 4m2 à Montpellier et Marseille. Si l'on agrandit l'étude aux autres capitales de région, les acheteurs sont gagnants à Reims, Saint-Étienne et au Havre avec 6 ou 7m2 supplémentaires sur 6 mois, ce qui équivaut à une cuisine de petite taille. La disparité des prix immobiliers en France s'illustre pourtant de façon violente : avec une mensualité de 1 000€ sur 20 ans, un emprunteur peut s’offrir tout juste 21m2 à Paris,...et 163m2 à Saint-Étienne. Un delta qu'on retrouve dans les chiffres de la Fnaim. Avec un budget de 160 000€, un ménage peut acquérir 16m2 dans la capitale et 76m2 à Orléans.
Selon une étude conduite par BNP Parisbas Real Estate parue en mai dernier, entre 2008 et 2018, la capacité d'acquisition immobilière des ménages français a progressé de 36%, une situation imputable à la hausse des revenus (+15%) et à la forte baisse des taux d'emprunt.