Les propriétaires qui souhaitent rénover leur bien immobilier voient 2 dispositifs évoluer à compter du 1er juillet 2021 : MaPrim'Rénov est ouverte aux bailleurs et certaines primes des certificats d'économie d'énergie sont supprimées. C'est également à cette date qu'entre en vigueur le nouveau DPE.
MaPrim'Rénov accessible aux propriétaires bailleurs
Entrée en vigueur le 1er janvier 2020 à destination des propriétaires occupants aux revenus les plus modestes, MaPrim'Rénov a été étendue en janvier 2021 à l'ensemble des propriétaires occupants, quels que soient leurs revenus, ainsi qu'aux syndics de copropriétés. Elle sera accessible aux propriétaires bailleurs à partir du 1er juillet 2021.
Introduite en remplacement du CITE (Crédit d'Impôt pour la Transition Énergétique), MaPrim'Rénov est désormais le dispositif phare de rénovation énergétique des logements. Dans le cadre du plan de relance économique annoncé à l'automne dernier, l'État s'était engagé à ce que tous les propriétaires y aient droit, qu'ils occupent leur logement ou qu'ils le louent pour en tirer des revenus locatifs.
C'est la première fois que les bailleurs accèderont à un soutien financier public pour rénover leur bien immobilier, et ce à hauteur des montants accordés aux propriétaires occupants. Les conditions d'éligibilité à MaPrim'Rénov et l'aide octroyée sont en effet les mêmes pour tous, ce qui simplifie la démarche et garantit une meilleure lisibilité au dispositif.
Le secteur résidentiel génère près de 20% du total des émissions de gaz à effet de serre sur le territoire national.
Les propriétaires bailleurs qui ont engagé des travaux dès le 1er octobre 2020 peuvent prétendre à MaPrim'Rénov. Ils pourront déposer leur dossier à compter du 1er juillet 2021 sur la plateforme dédiée. Le montant de la prime sera calculé en fonction des revenus du demandeur et du gain écologique des travaux réalisés obligatoirement par des professionnels RGE (Reconnu Garant de l'Environnement).
Près de 200 000 demandes ont été introduites pour MaPrim'Rénov en 2020, et entre janvier et fin mai 2021, elles étaient au nombre de 300 000. L'objectif visé pour la fin de l'année en cours est de 600 000 travaux de rénovation via ce dispositif.
Fin des offres de travaux à 1 €
Mis en place en 2006, les CEE (Certificats d'Économie d'Énergie) constituent l'autre dispositif majeur destiné à financer la transition énergétique. Cette mesure oblige les fournisseurs d'énergie à encourager les consommateurs à réaliser des économies d'énergie avec des objectifs à respecter pour des périodes données. Pour obtenir des CEE, les prestataires (les obligés) distribuent des aides aux particuliers (les non-obligés), permettant à ces derniers de financer partiellement ou totalement leurs travaux de rénovation.
Les travaux éligibles aux CEE sont des travaux standards (isolation, chauffage, énergies renouvelables, régulation). Pour certains travaux, l'État accorde une bonification (Coups de pouce), par exemple pour la rénovation globale d'une maison individuelle ou pour le remplacement d'un équipement de chauffage au charbon par un appareil au bois répondant aux critères de performance.
Parmi ces Coups de pouce, le propriétaire peut bénéficier de l'isolation du toit ou des planchers bas pour 1 €, une offre commerciale proposée par des entreprises signataires d'une charte avec le ministère de l'Écologie. En prenant en charge le coût des travaux, ces entreprises peuvent obtenir des CEE et atteindre ainsi leurs objectifs de réduction de la consommation d'énergie sur une échéance de 3 ans. À défaut, elles écopent de lourdes sanctions financières.
À partir du 1er juillet prochain, les offres à 1 € disparaissent. Le gouvernement souhaite mettre un terme aux nombreuses fraudes et arnaques enregistrées sur ces prestations packagées. Une enquête menée en 2019 et 2020 par la Direction Générale de la Répression de Fraudes a fait état d'une recrudescence du nombre de plaintes dans le domaine de la rénovation énergétique. Des contrôles ont révélé un taux de manquement de 54%.
Conséquence : le Coup de pouce "isolation des combles et planchers" est maintenu pour les travaux engagés avant le 30 juin 2022. Cependant, l'aide diminue de moitié afin de conserver un soutien important à ce type d'opération, et les offres à 1 € sont interdites à partir du 1er juillet.
Entrée en jeu du nouveau DPE
La réforme du DPE (Diagnostic de Performance Énergétique) entre en application le 1er juillet 2021. Le DPE est opposable à tous les propriétaires lors d'une vente ou d'une location ; il doit figurer sur toutes les annonces immobilières et fait partie des documents compris dans le Dossier de Diagnostic Technique que le vendeur doit obligatoirement fournir à l'acheteur au plus tard à la signature du compromis de vente.
À compter de cet été, le DPE gagne en lisibilité et simplification pour les usagers. La méthode de calcul évolue pour permettre au DPE d’être plus fiable. La consommation d'énergie est toujours prise en compte, ainsi que les émissions des gaz à effet de serre, mais la plus mauvaise note de deux sera retenue pour l'étiquette globale du logement (de A à G).
Cela va entraîner des sauts de seuils pour des centaines de milliers de logements. Les biens classés E chauffés au fioul ou au gaz seront considérés comme des passoires énergétiques (classe F ou G) et ces mêmes logements énergivores chauffés au bois ou à l'électricité remontant d'une ou deux classes (E ou D).
Les bailleurs concernés par un mauvais classement devront engager des travaux de rénovation s'ils veulent continuer à louer leur bien immobilier. La réglementation interdit en effet la location des logements classés F et G à l'horizon 2028.