L’année 2024 a commencé avec une légère baisse des taux d’intérêts. La tendance continue en février avec des valeurs qui repassent sous la barre des 4%. L’étau autour des candidats à l’emprunt se desserre un peu, avec la possibilité pour certains profils de s’endetter sur 30 ans. Le crédit immobilier reste pourtant cher pour beaucoup, la seule solution étant de négocier l’assurance emprunteur.
Taux d’intérêts sous les 4% en février
Les conditions monétaires s’étant stabilisées ces dernières semaines suite à la décision de la Banque Centrale Européenne de maintenir ses taux directeurs, l’impact sur les taux d’emprunt aux particuliers est désormais bien visible.
Orientés à la baisse depuis décembre 2023, les taux du crédit immobilier continuent de refluer en ce début février. Le retour des taux à moins de 4% pour 2024 est devenu réalité. Le mouvement baissier accélère avec des valeurs qui cèdent entre 10 et 40 points selon les durées et la qualité du dossier.
Tous les profils peuvent bénéficier d’un taux moyen autour de 3,80% sur 15 ans et tout juste à 4% sur la durée classique de 20 ans, avec des décotes pour les dossiers premium. Sur 25 ans, qui est la durée maximale réglementaire, le taux oscille entre 3,90% et 4,30% selon les profils.
D’aucuns conseillent d’attendre l’été 2024 pour emprunter afin de bénéficier de conditions plus favorables. Les signaux indiquent en effet que les taux vont poursuivre leur décrue en lien avec la récente annonce de la BCE de baisser les taux dans la zone euro à la prochaine évolution.
Retour des crédits immo sur 30 ans
Il est possible d’emprunter sur 30 ans en 2024. Depuis janvier, les banques peuvent accorder des prêts à l’habitat sur cette longue durée dans la marge de flexibilité qui leur permet de s’affranchir des règles du HCSF (voir plus bas).
Les établissements de crédit bénéficient en effet d’une souplesse à hauteur de 20% de leur production sur neuf mois afin d’octroyer des financements hors de la norme. Les primo-accédants et les personnes qui achètent leur résidence principale sont majoritairement concernés, dans une bien moindre mesure les investisseurs.
Les jeunes jusqu’à 35 ans sont les premiers éligibles à cette dérogation d’emprunter sur une très longue maturité. Pour le moment, très peu de banques se sont engagées sur cette voie. Il faut également rappeler qu’un prêt sur 30 ans coûte mathématiquement plus cher, en raison de l’allongement et du taux plus élevé, aussi à cause du coût de l’assurance emprunteur.
Assurance emprunteur : seul levier d’économies pour emprunter
L’assurance de prêt justement ! Elle représente la deuxième dépense après les intérêts, et en moyenne un tiers du coût global d’un crédit immobilier. La bonne nouvelle, c’est que ce coût peut être considérablement réduit. En faisant jouer la concurrence via un comparateur d’assurance de prêt immobilier, vous pouvez baisser la prime jusqu’à 60%. Pourquoi ?
Le marché de l’assurance emprunteur est partagé entre les bancassureurs et les prestataires externes, à l’avantage des premiers qui siphonnent environ 80% des cotisations annuelles. Ce quasi-monopole s’est construit au détriment de l’intérêt financier des emprunteurs, puisque les assurances groupe bancaires sont jusqu’à 3 fois plus chères que les offres alternatives.
Prenons un exemple :
- En février 2024, vous faites une demande d’emprunt de 250 000€ sur 20 ans. L’offre bancaire est de 3,90% pour le taux nominal et de 0,38% pour le taux d’assurance.
- Le comparateur vous permet de trouver une assurance externe à garanties équivalentes au taux de 0,15%.
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Coût mensuel assurance |
Coût annuel assurance |
Économies sur la durée |
Assurance bancaire à 0,38% |
79€ |
19 000€ |
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Assurance déléguée à 0,15% |
31€ |
7 500€ |
11 500€ |
Si vous ne réussissez pas à souscrire une assurance externe en première intention, pas de panique. Vous pouvez changer d’assurance emprunteur pour réduire le coût de votre crédit immo en 2024. La loi Lemoine autorise en effet à résilier le contrat en cours à tout moment, et ce, dès le lendemain de la signature de l’offre de prêt.
Rappel des règles d’emprunt
Les banques ne peuvent pas distribuer des crédits à leur guise. Le Haut Conseil de Stabilité Financière encadre le crédit immobilier depuis janvier 2020. La norme a été révisée en janvier 2021 pour devenir une obligation légale en janvier 2022.
Deux limites sont imposées :
- Le taux d’effort, c’est-à-dire le taux d’endettement, est plafonné à 35% des revenus nets, assurance de prêt incluse.
- La durée de remboursement ne doit pas excéder 25 ans, sauf pour les achats dans le neuf (construction, VEFA) ou dans l’ancien avec travaux d’un montant équivalent à 10% de l’opération où elle peut aller jusqu’à 27 ans.
Comme indiqué plus haut, les banques disposent d’une marge de manœuvre les autorisant à octroyer des crédits immobiliers selon leurs propres critères. Il n’en demeure pas moins que cet encadrement est un frein à l’accession pour bon nombre de candidats pourtant solvables. Plusieurs députés plaident pour une évolution des règles du HCSF en 2024. Une proposition de loi a été déposée la semaine dernière pour que le reste à vivre soit pris en considération au même titre que le taux d’endettement.