La baisse des taux de crédit immobilier amorcée il y a un an se poursuit, mais à un rythme moins soutenu. Cette tendance favorable pour les emprunteurs s'accompagne toutefois d'une vigilance maintenue des établissements bancaires dans l'octroi des prêts. Peut-on escompter de nouvelles décotes sur les taux en 2025 ?
Un recul significatif des taux sur un an
En l'espace de 12 mois, les taux d’intérêts ont diminué d'environ 1%. Selon les courtiers en crédit immobilier, cette baisse représente 10% de capacité d'emprunt supplémentaire pour les candidats à l'acquisition. Un avantage considérable dans le contexte actuel du marché immobilier. Fin 2023, on s’endettait en moyenne 4,50% sur 20 ans (hors assurance emprunteur et coût des sûretés).
En mars 2025, les taux bruts moyens observés restent relativement stables :
- Autour de 2,95% sur 15 ans
- Autour de 3,20% sur 20 ans
- Autour de 3,25% sur 25 ans
Actuellement, les meilleurs profils peuvent emprunter sous les 3% sur 20 ans, ce qui n’est pas arrivé depuis février 2023.
Pour 2025, certains courtiers anticipent une poursuite de cette tendance baissière, mais avec une ampleur moindre, estimée à environ 0,5%, soit un taux sur 20 ans autour de 2,70% d’ici la fin de l’année.
Des facteurs économiques favorables
Cette évolution s'explique principalement par 2 phénomènes complémentaires :
- La baisse continue des taux directeurs décidée par la Banque Centrale Européenne, qui se répercute favorablement sur les barèmes proposés par les banques : le jeudi 6 mars, la BCE a de nouveau réduit son principal taux directeur de 0,25 point sur fond de ralentissement très net de l'inflation.
- Le niveau de l'emprunt d'État français (OAT à 10 ans), référence importante pour les établissements financiers : il est au-dessus de 3% depuis la mi-décembre 2024, et frôle désormais les 3,50%. Malgré la note défavorable de la France par les agences de notation en raison de l’endettement excessif du pays, les marchés accordent toujours leur confiance.
Les banques ajustent régulièrement leurs offres pour s'adapter aux conditions monétaires du marché. Tous les 15 jours, les établissements font un point, et, si besoin, ajustent leurs barèmes d’emprunt.
Une reprise de la distribution de crédits
Après une période difficile marquée par la réticence des banques à accorder des prêts, la situation s'améliore nettement. Les établissements ont assoupli leurs critères, rendant les financements accessibles à un plus large éventail de profils d'emprunteurs. L’apport personnel est encore nécessaire en 2025, mais les banques sont moins exigeantes en la matière, car la baisse des taux donne de nouveaux gages de solvabilité.
Elles ont à cœur de faire oublier les années noires 2023/2024, marquées par des difficultés d’accès au crédit immobilier pour les particuliers en raison d’un niveau toujours élevé des taux et du contexte politique chaotique (dissolution, élections législatives anticipées, chute du gouvernement Barnier).
La baisse des taux enclenchée début 2024 n’a réellement boosté la demande qu’à partir de septembre dernier.
Comment optimiser son financement immobilier en 2025 ?
Pour obtenir les meilleures conditions, plusieurs stratégies s'avèrent pertinentes :
- Faire jouer la concurrence entre les établissements bancaires
- Rechercher des prêts complémentaires avantageux, comme le Prêt à Taux Zéro (PTZ) dont la version 2025 sera en place à compter du 1er avril prochain
- Comparer les assurances emprunteur, un poste de dépense significatif
L’assurance de prêt pèse en moyenne un tiers du coût total d’un crédit immobilier, exprimé par le TAEG (Taux Annuel Effectif Global), parfois plus en cas de risques aggravés (santé, âge, profession, pratique sportive à risques). En mettant les offres en concurrence, vous pouvez réduire la prime de 60% par rapport à une assurance bancaire.
Consultez notre baromètre du pouvoir d’achat de février 2025 pour constater l’intérêt de souscrire une assurance alternative à la formule de groupe proposée par le prêteur.
Des critères d'octroi toujours exigeants
Malgré l'assouplissement général, les banques maintiennent certaines exigences :
- Une attention particulière au taux d'endettement : au plus 35% des revenus nets, assurance de prêt comprise
- La vérification du niveau d'épargne de précaution, disponible après la mise en place du crédit
- Une prise en compte du Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) du bien à financer
L'impact du DPE sur les conditions de financement
La qualité énergétique du logement influence désormais directement les décisions des banques :
- Certains établissements refusent catégoriquement de financer des habitations classées G
- D'autres conditionnent leur accord à la réalisation de travaux de rénovation énergétique dans les 3 ans, intégrés dès l'achat dans le plan de financement
La banque limite ainsi la perte indéniable de valeur du bien immobilier au bout de quelques années si aucune rénovation majeure n’est entreprise. Généralement, le taux accordé pour les travaux s'aligne sur celui du crédit principal ou est bonifié selon la politique commerciale de l’enseigne.
Pour les bons DPE (classes A à C), certaines banques sont prêtes à appliquer des décotes de 0,20 à 0,30%.
En conclusion, bien que les conditions d'emprunt s'améliorent progressivement en 2025, les candidats à l'acquisition immobilière doivent rester vigilants et bien préparer leur dossier pour bénéficier des meilleures conditions possibles, tout en tenant compte des nouvelles exigences liées à la performance énergétique des biens.
Si vous avez un projet sérieux bien engagé, ou si vous avez trouvé le logement de vos rêves, inutile d’attendre que les taux baissent : lancez-vous et bénéficiez de l’expertise d’un courtier pour vous aider dans toutes les démarches, de la recherche du meilleur taux à la souscription d’une assurance emprunteur compétitive.