Les emprunteurs français sont versatiles. Plus de la moitié d'entre eux auraient changé de banque, une proportion supérieure à la moyenne mondiale. L'enquête Value of Home que publie la banque HSBC explique sans surprise que la première motivation au changement bancaire est la recherche de conditions de crédit plus avantageuses.
52% des emprunteurs français ont changé de banque
Dans la deuxième édition de son étude sur l'acquisition immobilière*, la banque HSBC observe le comportement de plus de 10 000 propriétaires et acheteurs potentiels de 10 pays différents face à leur projet d'achat immobilier ou de financement. Le marché immobilier français est porté depuis 4 années par les taux fixes très bas. Cette situation on ne peut plus favorable n'empêche pas les emprunteurs français d'être infidèles à leur banque. 80% des propriétaires ayant un crédit immobilier en cours ont cherché à s'informer sur le changement bancaire, 52% ayant déjà franchi le pas, des proportions bien supérieures à la moyenne mondiale (61% et 44% respectivement).
Pourquoi changer de banque ?
C'est en France que la motivation à changer d'établissement de crédit est la plus évidente. 82% des emprunteurs français, contre 55% pour la moyenne mondiale, invoquent la recherche de conditions plus favorables, c'est-à-dire faire jouer la concurrence pour obtenir un taux plus intéressant et réduire ainsi le coût global du crédit. Remettons les chiffres dans le contexte local et rappelons que les Français ont massivement renégocié les conditions de leur crédit immobilier entre 2015 et 2017. Le pic a été atteint au dernier trimestre 2016 avec plus de 50% de l'activité des courtiers en crédit consacré aux rachats de prêts immobiliers.
A noter que le changement bancaire est aussi l'occasion pour l'emprunteur de changer l'assurance de son prêt et de réaliser des économies importantes en souscrivant un contrat individuel mieux adapté à son profil et à un tarif plus intéressant que le contrat interne de la banque.
Difficultés d'accession à la propriété
L'enquête révèle que les Français ont plus difficultés à accéder à la propriété que la population des autres pays observés. Il faut 7 ans, soit 2 ans de plus que la moyenne mondiale, à un futur propriétaire français pour constituer l'apport personnel nécessaire au financement de son projet immobilier. Une fois l'emprunt souscrit, la pression financière reste forte, mais les Français sont les moins endettés avec un taux moyen de 36% quand la moyenne mondiale est de 38%. Les plus pénalisés sont les Chinois qui consacrent 44% de leurs revenus au remboursement de leur prêt immobilier. Ici et là, on est au-delà des 33% de taux d'endettement, seuil qu'un emprunteur ne doit pas dépasser selon les critères bancaires. Il convient de préciser que les conditions d'accès au crédit diffèrent d'un pays à l'autre avec des critères de solvabilité variables. Que le taux d'endettement moyen observé en France soit le plus faible témoigne d'une politique bancaire locale où le rapport au risque est bien maîtrisé.
*étude Beyhond the bricks - The Value of Home menée par Kantar TNS pour HSBC en Australie, Canada, Chine, France, Malaisie, Mexique, Singapour, Taïwan, Royaume-Uni et Etats-Unis