Le marché immobilier français a connu un millésime 2017 exceptionnel après une année 2016 déjà fort dynamique. 2018 est porteuse d'espérances un peu plus modestes. L'activité s'est nettement ralentie en janvier, malgré des taux d'intérêt des crédits immobiliers en légère baisse. Pour les banques, l'enjeu est immense, car leurs ambitions restent élevées. La course au client emprunteur est lancée.
Ralentissement de la demande de crédit
Le pouls de l'activité immobilière bat au ralenti. Les courtiers en crédit sont les premiers à constater un affaiblissement du marché en ce début d'année. Entre janvier 2017 et janvier 2018, Empruntis déplore une baisse de 34% des demandes de crédit à l'habitat, qu'il s'agisse du segment des primo-accédants que celui des secundo-accédants. Le constat est partagé par un courtier en crédit immobilier qui chiffre à 30% la contraction de son activité sur un an. Pas d'inquiétude outre mesure pour ces professionnels qui rappellent que chaque année démarre lentement, à l'exception de janvier 2017 où la hausse des taux avait poussé les acheteurs précipiter leur projet. Le temps fort de l’immobilier débute généralement à l’arrivée du printemps.
Pour autant, certains courtiers regrettent les effets potentiellement délétères de la politique du logement et craignent que l'embellie de ces deux dernières années ne pâlisse avec la suppression de l'APL accession dans le neuf et le recentrage du PTZ aux zones les plus tendues depuis janvier 2018.
Niveau toujours exceptionnel des taux des crédits immobiliers
Les candidats à l'achat immobilier peuvent néanmoins bénéficier de conditions d'emprunt exceptionnelles comme en témoignent les taux pratiqués en janvier. Selon le dernier rapport mensuel de l'Observatoire Crédit Logement/CSA, le taux moyen toutes durées confondues a reculé en janvier 2018 par rapport à décembre 2017 : 1,49% (hors assurance) contre 1,51%, soit le niveau de mi-2016. L'Observatoire se base sur les crédits octroyés durant le mois étudié. Ce léger repli indique que les banques maintiennent une politique commerciale agressive en dépit de l'évolution haussière des indices (OAT 10 ans et inflation).
Les courtiers, qui relaient les barèmes bancaires, font état de taux moyens largement sous la barre des 2% pour un prêt sur 20 ans, avec des décotes jusqu'à 50 points pour les profils premium. Les efforts de établissements de crédit pour attirer le chaland sont d'autant plus nécessaires que le nouveau droit annuel de substitution de l'assurance de prêt va rapidement entamer leurs marges si les emprunteurs saisissent cette opportunité pour réduire le coût global de leur crédit. Les observateurs annonçaient une hausse des barèmes bancaires pour compenser la perte de cotisations des contrats internes d'assurance emprunteur ; il semble que, pour l'heure, les banques cherchent d'abord à capter le client par des taux performants, viendra ensuite le temps d'exposer les arguments pour placer les produits bancaires.
Il est conseillé à tout demandeur d'un crédit immobilier de solliciter les services d'un courtier pour négocier au mieux les conditions de l'emprunt et trouver l'assurance de prêt la mieux adaptée au projet au meilleur prix.