Dans le cadre d’une demande de crédit immobilier, la banque va vouloir s’assurer que vous pourrez rembourser les sommes jusqu’à leur terme. Elle analyse votre taux d’endettement, mais aussi votre reste à vivre, deux indicateurs essentiels de votre capacité d’emprunt.
Définition du reste à vivre
Le reste à vivre en crédit immobilier est une notion cruciale dans l’évaluation de la solvabilité des emprunteurs. Il s'agit de la somme d'argent qu'un ménage conserve après avoir réglé toutes ses charges fixes, notamment les mensualités de crédit immobilier. Concrètement, c'est le montant qui reste pour subvenir aux besoins courants, tels que l'alimentation, les vêtements, les loisirs, et les imprévus.
Lors de la demande de prêt immobilier, les établissements bancaires calculent le reste à vivre pour s'assurer que l'emprunteur pourra maintenir un niveau de vie décent après avoir payé ses mensualités. Ce calcul permet d'évaluer la capacité de remboursement et de prévenir les situations de surendettement.
Importance du reste à vivre
Reste à vivre et taux d’endettement sont deux notions complémentaires. Les banques tiennent compte de ces deux paramètres avant d’accorder un financement immobilier. Comme la durée de remboursement (25 ans maximum), le taux d’endettement est réglementé par le Haut Conseil de Stabilité Financière depuis janvier 2021 : il ne doit pas excéder 35% des revenus nets du ménage emprunteur, avant impôt et assurance de prêt incluse. Les banques sont sommées de respecter les règles du HCSF sous peine de sanction administrative. En revanche, le reste à vivre est laissé à l’appréciation du prêteur.
On peut déplorer ce dogme du taux d’effort plafonné à 35%, alors que des emprunteurs dotés de revenus élevés peuvent tout à fait s’endetter au-delà sans compromettre leur équilibre financier. Fin avril 2024, un collectif de députés avait déposé une proposition de loi qui visait à donner plus de poids au reste à vivre. Malheureusement, la réforme du crédit immobilier a fait pschitt en raison du manque de volonté des parlementaires de s’opposer à la Banque de France, farouchement opposée à toute évolution de cet encadrement.
Calcul du reste à vivre
Pour calculer le reste à vivre dans le cadre d'un crédit immobilier, il faut prendre en compte plusieurs éléments et suivre une série d'étapes méthodiques pour garantir que vous pouissez subvenir à vos besoins quotidiens après le paiement de vos mensualités de crédit :
- Revenus nets du ménage :
- Salaires
- Pensions
- Allocations
- Autres sources de revenus réguliers
- Charges fixes :
- Loyer
- Mensualités des autres crédits en cours
- Impôts
- Assurances
- Frais de scolarité
- Mensualités du nouveau crédit immobilier :
- Calcul des mensualités en fonction du montant emprunté, du taux d'intérêt et de la durée du prêt
- Calcul du reste à vivre :
- Addition de toutes les charges fixes et des nouvelles mensualités du crédit immobilier
- Soustraction de ce total des revenus nets du ménage
- Évaluation du minimum requis :
- Vérification que le reste à vivre dépasse un minimum fixé par la banque
- Généralement, ce minimum est d'environ 700 à 1000 euros par mois pour une personne seule, et plus pour une famille. Chaque banque définit le reste à vivre minimum en fonction de la situation du ménage emprunteur et du coût de la vie sur le lieu de résidence.
Ces étapes permettent aux banques de s'assurer que vous pourrez maintenir un niveau de vie décent et éviter le surendettement tout au long de la période de remboursement du crédit.
Peut-on optimiser son reste à vivre ?
Améliorer son reste à vivre est essentiel pour maintenir une bonne santé financière et s'assurer que les dépenses quotidiennes sont couvertes après le paiement des mensualités de crédit immobilier. Voici quelques conseils pour y parvenir :
- Établir un budget précis :
- Dresser une liste détaillée de tous les revenus et dépenses mensuelles
- Suivre rigoureusement ce budget pour éviter les dépassements
- Réduire les dépenses non essentielles :
- Éviter les achats impulsifs
- Réduire les sorties coûteuses et privilégier les loisirs peu onéreux
- Comparer les prix avant d’acheter et profiter des promotions
- Renégocier les contrats et abonnements :
- Contacter les fournisseurs pour obtenir des tarifs plus avantageux (internet, téléphonie)
- Éliminer les abonnements inutiles ou peu utilisés
- Faire des économies sur ses assurances en changeant de contrat (mutuelle santé, assurance habitation, assurance auto, etc.)
- Augmenter ses revenus :
- Explorer des sources de revenus complémentaires (freelance, vente d'objets inutilisés, location de biens)
- Demander une augmentation salariale ou rechercher un emploi mieux rémunéré
- Réduire les charges fixes :
- Opter pour des solutions énergétiques plus économiques (LED, thermostat programmable)
- Favoriser les transports en commun ou le covoiturage pour réduire les coûts de déplacement
- Anticiper les imprévus :
- Constituer une épargne de précaution pour faire face aux dépenses imprévues sans compromettre le budget.
En appliquant ces stratégies, il est possible de maximiser son reste à vivre, assurant ainsi une meilleure gestion financière et une tranquillité d’esprit. Cela fait également partie des solutions pour convaincre la banque de vous accorder le financement de votre projet.