2017 devrait être une année record pour la production de crédits immobiliers aux particuliers. Comme en 2016, les Français ont massivement emprunté pour réaliser leur projet à la faveur de taux d'intérêt toujours faibles. On note toutefois un reflux de la demande de financement depuis mai dernier, ce qui incite les banques à redoubler d'efforts commerciaux pour attirer de nouveaux clients.
Record de crédits immobiliers en 2017
Fin octobre, la Banque de France enregistrait 238 milliards d'euros de prêts immobiliers accordés aux particuliers, volume qui devrait selon toute vraisemblance dépasser en fin d'année le record de 250 milliards établi en 2016. Derrière ce dynamisme se cache un bilan contrasté.
L'euphorie du premier semestre a laissé place à un tassement de la demande. Depuis mai 2017, le montant des crédits nouveaux n'a cessé de décroître : le volume est passé de 24,5 à 14,5 milliards d'euros, soit une chute libre de plus de 61% sur un an. Entre janvier et octobre 2017, la part de renégociations des crédits à l'habitat a accusé une baisse ininterrompue, se contractant de 62% à 22,6%. Les crédits qui pouvaient être rachetés ou renégociés l'ont été en majorité durant l'année précédente et au cours du premier trimestre 2017.
Taux toujours bas, prix de l'immobilier en hausse
En dépit de taux toujours attractifs, la demande de crédit immobilier se dégonfle sous l'effet d'une augmentation notable des prix des logements. Selon les chiffres de notaires, au troisième trimestre 2017, les prix de l'immobilier ancien avaient bondi de près de 8% à Paris et de près de 6% en Île-de-France sur un an. A l'échelle du territoire, la hausse moyenne des prix immobiliers atteignait plus de 4% fin juin. Désormais le niveau des taux n'arrive plus à compenser cette inflation.
Pour continuer à soutenir la demande, certaines banques n'hésitent pas, en cette toute fin d'année, à faire d'ultimes efforts commerciaux. Selon le courtier Vousfinancer, une dizaine de banques nationales et régionales ont baissé leurs barèmes de 0,05% à 0,10% courant novembre. Actuellement, il est possible d'emprunter sur 20 ans au taux moyen de 1,60%, et toujours sous la barre des 2% sur 25 ans. Les prêteurs cherchent à glaner les derniers clients pour l'année 2017 et à finaliser un bilan qui devrait atteindre les objectifs fixés. Les établissements de crédit souhaitent également entamer 2018 sur des bases attractives en proposant des conditions d'emprunt toujours avantageuses, au moins au cours du premier trimestre. Il leur faudra cependant compter avec un nouveau paramètre.
A compter de janvier 2018, entre en vigueur le droit annuel de substitution de l'assurance de prêt. Si de nombreux emprunteurs le mettent à profit, il y a fort à parier que les banques chercheront à compenser le manque à gagner engendré par le changement de contrats groupe pour des assurances individuelles, moins chères et mieux adaptées.