Vous avez souscrit à l’assurance de prêt immobilier proposée par votre banque ? Vous payez sans doute trop cher cette protection indispensable. Savez-vous que le scénario est réversible ? Grâce à la loi Lemoine, vous pouvez résilier le contrat en cours quand vous le souhaitez pour bénéficier d’une offre plus compétitive, mais aussi mieux adaptée. Reprenez la main sur votre budget et faites valoir vos droits à payer le juste prix.
Assurance bancaire versus assurance déléguée
L’écrasante majorité des emprunteurs souscrivent à l’assurance de prêt immobilier du prêteur. Vous êtes autour de 85% à être couverts par l’offre de groupe commercialisée par votre banque… ce qui vous coûte jusqu’à quatre fois plus cher qu’une formule externe à garanties équivalentes.
La loi Lagarde de 2010 permet pourtant à chaque détenteur de crédit de pouvoir choisir librement son assurance emprunteur. On parle alors de délégation d’assurance, qui consiste à souscrire une offre concurrente de celle de la banque.
Sur le terrain financier comme protecteur, le match assurance bancaire/assurance individuelle est à l’avantage de la seconde : celle-ci est meilleur marché et propose des garanties sur-mesure, contrairement à la première qui repose sur une mutualisation des risques. Mais accéder au contrat de son choix lors de la demande de crédit reste une gageure pour la plupart d’entre vous.
Vous n’êtes pas à blâmer. La banque exerce une pression à laquelle il est difficile de résister quand l’objectif ultime est bien de décrocher le financement de son projet immobilier. Le manque d’information est aussi en cause, même si la banque est obligée de vous rappeler votre droit au libre choix de l’assurance emprunteur.
Il est heureusement possible de se rattraper à tout moment grâce à la loi Lemoine. Dès le lendemain de la signature de l’offre de prêt, vous pouvez résilier l’assurance bancaire pour la substituer par une offre alternative souscrite auprès d’un prestataire concurrent.
Le juste prix grâce à la loi Lemoine
Pour trouver une assurance plus compétitive, un exercice de comparaison s’impose. Les comparateurs en ligne sont des outils rapides, simples et gratuits qui vous donnent accès aux meilleures offres du marché. Grâce à cette première approche de faisabilité, vous pouvez visualiser le coût des propositions alternatives en fonction de votre profil.
Voici un exemple chiffré pour mesurer tout l’intérêt financier de changer d’assurance de prêt immobilier :
- Paul et Mélanie sont âgés de 35 ans et contractent un prêt immobilier de 230 000€ sur 22 ans au taux nominal de 3,79% pour acheter leur résidence principale. Ce crédit est couvert par l’assurance bancaire au taux de 0,34%, et chacun est assuré à 100% du montant emprunté. L’assurance coûte à chacun 65€ par mois, pour un total de 34 408€ sur la durée du crédit.
- Dans le mois qui suit la signature de l’offre de prêt, notre couple met les offres d’assurance en concurrence et trouve un contrat externe personnalisé au taux de 0,09% (taux moyen chez Magnolia.fr pour ce type de profil). Le coût de l’assurance tombe à 35€ par mois pour les deux, soit un total de 9 108€. L’économie réalisée est colossale : 25 300€.
Respecter l’équivalence de garanties assurance emprunteur
Comparaison n’est pas raison, dit l’adage. Il faut pourtant mettre en parallèle le niveau de garanties des assurances pour décrocher l’acceptation de la banque. Le nouveau contrat doit présenter une couverture au moins équivalente à celle de l’assurance de groupe. Cette condition sine qua non est complexe et très technique, elle nécessite l’accompagnement d’un courtier en assurance emprunteur pour être dûment respectée.
On ne vous cachera pas que certaines banques jouent sur cette notion d’équivalence de garanties pour faire échec à une demande de substitution. L’aide d’un expert au fait des subtilités des contrats d’assurance vous permet de trouver une offre conforme aux exigences de la banque en matière de garanties minimales.
Assurance de prêt et risques de santé : finie la sélection médicale avec la loi Lemoine
Pour les personnes touchées par la maladie, l’accès à la propriété immobilière est difficile voire impossible en raison de l’obstacle posé par l’assurance emprunteur. La souscription à l’assurance passe par le questionnaire de santé assurance de prêt immobilier qui permet à l’assureur de formaliser une réponse et d’appliquer une tarification en conséquence.
En présence de risques médicaux, l’assurance est assujettie à une surprime ou à des exclusions de garanties qui viennent réduire la protection. Si les risques sont trop élevés, la sanction est le refus d’assurance.
La loi Lemoine permet d’accéder à l’assurance et au crédit sans sélection médicale sous réserve de respecter deux conditions :
- La part assurée par emprunteur est inférieure ou égale à 200 000€.
- Le terme du prêt intervient avant le 60ème anniversaire de l’emprunteur.
Compte tenu de la durée maximum légale de remboursement (25 ans, voire 27 en cas d’achat en VEFA ou dans l’ancien avec travaux de rénovation), la souscription à l’assurance de prêt sans questionnaire de santé s’adresse aux emprunteurs dont l'âge n'excède pas 35 ans.
Si vous êtes éligible à ce dispositif, vous accédez à l’assurance emprunteur à des conditions standards, c’est-à-dire sans surprime ni exclusion en lien avec votre état de santé. Les risques professionnels et sportifs, ainsi que le fait de fumer, restent des données prises en compte par l’assureur pour appliquer une tarification.
La loi Lemoine contient deux volets : un volet financier et un volet inclusif. Quel que soit votre profil d’emprunteur, remettez en question l’assurance bancaire et comparez-la avec les offres externes. À la clef des économies de plusieurs milliers d’euros et une protection optimisée.