Assurance emprunteur : comment réussir le changement de votre contrat ?

Une femme avec un grand sourire et faisant un monocle avec ses doigts

Alors que la résiliation à tout moment de l'assurance de prêt immobilier a passé la première étape parlementaire, nombreux sont les emprunteurs à ignorer qu'ils peuvent changer de formule en cours de crédit. Une lacune qui leur fait perdre dans l'immense majorité des cas de précieuses économies. La législation en place permet de substituer le contrat initial par une offre alternative à couverture au moins équivalente, mais sans accès à une information précise et complète, difficile de faire valoir ce droit. En attendant un dispositif simplifié, qu'on espère effectif dans un peu plus d'un an, voici comment réduire le coût de l'assurance en changeant de contrat.

La délégation d'assurance : le choix du contrat

Depuis 2010, crédit et assurance sont deux produits déliés. En vertu de la loi Lagarde, le prêteur n'a plus le droit d'imposer son contrat d'assurance en couverture du financement qu'il accorde. L'emprunteur est libre de choisir le contrat d'assurance et de faire jouer la concurrence en utilisant les comparateurs spécialisés qui aident les consommateurs dans leur recherche d'une formule adaptée au prix le plus bas.

Ce principe de délégation d'assurance signifie que vous pouvez souscrire un contrat alternatif au contrat bancaire, sous réserve qu'il présente une équivalence de niveau de garanties. Le marché de l'assurance de prêt se divise en effet en deux branches :

  1. les bancassureurs : les établissements de crédit commercialisent des assurances emprunteur via une filiale d’assurance ou en partenariat avec un prestataire. On parle de contrats groupe car ils sont négociés par la banque pour le compte de l'ensemble de ses clients.
  2. les alternatifs : les sociétés d'assurance (généralistes ou spécialisées) et les groupes mutualistes conçoivent et proposent des contrats qu'ils commercialisent en direct ou/et par l'intermédiaire des courtiers. Ces contrats sont individuels et personnalisés, et peuvent s'adapter à chaque situation et chaque profil d'emprunteur.

Ce marché est vaste et très concurrentiel, mais les banques ont la fâcheuse tendance à brimer toute tentative d'aller voir ailleurs, pour la bonne raison que le produit est très rémunérateur, générant des marges bancaires autour de 70%. Les marges de la concurrence sont nettement plus conformes à ce qui se pratique en assurance, entre 20% et 30%. En période de taux d'intérêts au plancher, les banques comptent sur l'assurance crédit pour se rémunérer... et sur l'ignorance du client quant à son droit au libre choix du contrat.

L'information : clef de voûte du libre choix

Lorsque vous faites une demande de crédit immobilier auprès d'une banque, celle-ci doit se soumettre à son devoir d'information et vous transmettre diverses informations dont certaines relatives à l'assurance de prêt. Dès la première simulation de crédit, la banque vous informe de vos droits en matière d'assurance de prêt, doit vous préciser le caractère facultatif ou obligatoire de l'assurance et vous remettre une Fiche Standardisée d'Information (FSI) qui stipule l'ensemble des garanties qu’elle exige pour l'octroi du prêt, accompagné d'un exemple chiffré du coût de l'assurance.

Cette FSI va vous permettre de comparer les offres sur la base des garanties requises par le prêteur. Elle doit contenir les informations suivantes :

  • les garanties proposées : la banque détaille les différentes garanties qu'elle demande pour vous accorder le financement (décès, perte totale et irréversible d'autonomie, invalidité, incapacité, perte d'emploi), ainsi que les caractéristiques précises de ces mêmes garanties et les critères de couverture minimale pour chaque garantie (durée de la couverture, franchise, etc.).
  • la quotité d'assurance : l'assurance doit couvrir 100% du capital emprunté. Pour un crédit à deux, la répartition peut être de 100% sur chaque tête pour une protection optimale, ou inégale en fonction du profil de chaque emprunteur (revenus, risques professionnels ou médicaux), pour une addition des quotités au moins égale à 100%.
  • une estimation personnalisée du coût de l'assurance : le Taux Annuel Effectif Assurance (TAEA) représente le coût total de l'assurance en pourcentage annuel. La FIS mentionne également le coût total sur la durée du crédit, ainsi que le coût mensuel.
  • le droit à la délégation d'assurance : la fiche vous rappelle que vous pouvez souscrire le contrat librement auprès de l'assureur de votre choix.

Les garanties décès et perte totale et irréversible d'autonomie (PTIA) forment le socle de tout contrat d'assurance de prêt. S'y ajoutent des garanties invalidité et incapacité pour couvrir les arrêts de travail. La garantie perte d'emploi est peu souscrite, même si la crise économique actuelle a renforcé la vigilance des prêteurs quant aux risques accrus de chômage dans certains secteurs sinistrés. La réglementation impose que la banque énumère au plus 11 critères sur les 18 formulés par le Comité Consultatif du Secteur Financier pour les garanties décès/PTIA et invalidité/incapacité, et 4 critères au plus sur les 8 réglementaires pour la couverture perte d'emploi.

La loi autorise de souscrire une assurance externe à la condition sine qua non que la couverture soit a minima aussi protectrice que celle du contrat groupe bancaire. À garanties équivalentes, un contrat externe individualisé peut être jusqu'à 4 fois moins cher que la proposition de la banque.

Cette information fondamentale, votre banque ne vous la donne pas ! Il vous faudra aller la chercher par un exercice de comparaison. Les comparateurs scannent toutes les offres du moment et sélectionnent pour vous, sur la base des informations que vous renseignez, les contrats adaptés à vos caractéristiques personnelles et à votre crédit.

Changer d'assurance en cours de prêt

Les banques détiennent 87% des cotisations annuelles d'assurance de prêt, un chiffre qui témoigne du peu de latitude dont bénéficient les emprunteurs malgré le principe de délégation d'assurance inscrit dans le marbre. Plusieurs raisons expliquent cette position dominante des bancassureurs :

  • ils sont en pôle position pour proposer leur contrat maison, puisque ce sont eux qui distribuent les crédits ;
  • les emprunteurs sont focalisés sur le taux d'intérêt, ignorant pour certains que la délégation est source d'économies importantes ;
  • les banques usent et abusent de pratiques visant à dissuader l'emprunteur d'exercer son droit au libre choix du contrat (manœuvres dilatoires, dénigrement des contrats concurrents, demande indue de documents, refus non motivé).

Insistons sur le fait qu'une assurance déléguée vous permet de réduire le coût de la couverture et par extension, celui de votre crédit immobilier. En souscrivant une offre alternative à garanties équivalentes, vous pouvez économiser plus de 15 000€ sur la durée totale de votre prêt. N’est-ce pas suffisamment incitatif pour faire l’effort de comparer les offres grâce à un comparateur indépendant ? Après les intérêts d'emprunt, l'assurance est la deuxième dépense dans le coût total d'un crédit immobilier et comme les intérêts, elle se négocie.

Le gain potentiel concerne tous les profils d'emprunteurs, quels que soient les risques qu'ils incarnent. Si vous présentez des risques aggravés pour motifs de santé ou professionnels, seule l'assurance alternative peut vous proposer une protection sur-mesure et vous permettre de décrocher votre financement immobilier. Et si vous n'avez pu souscrire de contrat individuel lors de votre demande de prêt, vous avez la possibilité d'en changer une fois les fonds débloqués grâce aux deux dispositifs suivants :

  • la loi Hamon : vous pouvez résilier le contrat d'assurance bancaire à tout moment durant les douze premiers mois au plus tard 15 jours avant la date d'anniversaire de signature de l'offre de prêt.
  • l'amendement Bourquin : au-delà de la première année, vous pouvez substituer le contrat en cours tous les ans en respectant un préavis de deux mois avant la date d'anniversaire.

Toute démarche de résiliation/substitution doit respecter l'équivalence de niveau de garanties entre les deux contrats. La banque ne peut alors vous refuser le bénéfice de la délégation et si elle refuse le contrat alternatif, elle doit obligatoirement vous expliquer pourquoi, dans un délai de 10 jours ouvrés, afin que vous puissiez éventuellement engager une nouvelle demande de substitution.

L'aide précieuse d'un courtier

La banque tire les ficelles pour vous empêcher de souscrire une assurance alternative et se permet de contourner la loi qui, avouons-le, est entachée de lacunes, notamment quant à l'information sur la date retenue pour résilier. Malgré les nombreux et récurrents manquements constatés, peu de sanctions sont appliquées, alors qu'elles sont réglementaires, car il y a peu de contrôles de la part du régulateur.

Seul l'accompagnement d'un expert peut vous permettre de passer tous les obstacles (équivalence de garanties, délai de résiliation/substitution, présentation complète des documents), et de souscrire l'assurance correspondant à votre profil la plus compétitive. Grâce à sa connaissance du marché et des arcanes bancaires, le courtier va vous aider à sélectionner le contrat adapté conforme aux exigences de la banque et négocier à votre place auprès du prêteur.

Vous êtes lassé des démarches administratives ? On vous comprend. Après ce long parcours du combattant pour décrocher à l'arraché le financement de votre projet immobilier, vous n'avez guère envie de repartir pour un marathon de paperasserie. Les économies potentielles doivent faire tilt ! Chez Magnolia.fr, notre équipe s'occupe de toutes les démarches administratives, laissez-vous guider tout au long du parcours, depuis la sélection du contrat jusqu'à la transmission de l'attestation d'assurance à la banque.

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Prêt Immo CIC Nouvelles Formes d’Emploi : le crédit pour les CDD

Accéder au crédit immobilier quand on n’est pas employé en CDI (Contrat à Durée Indéterminée) est très compliqué. Les chiffres montrent que le taux de propriétaires en CDD est bien inférieur à celui des détenteurs de CDI. Les banques privilégient la stabilité financière mais dans un marché du travail en pleine mutation, elles ont le devoir de s’adapter. Le CIC innove en lançant en septembre 2024 le Prêt Immo Nouvelles Formes d’Emploi, un crédit immobilier accessible à ses clients qui ne travaillent pas en CDI. Rendre le crédit immo accessible aux emprunteurs en CDD Une toute récente étude de l’Ifop pour le CIC révèle que seulement 45% des personnes qui travaillent sans CDI sont propriétaires de leur logement, contre 60% pour les salariés en CDI. D’autres chiffres illustrent les difficultés accrues des personnes sans CDI pour accéder à un financement bancaire pour leur projet immobilier : 36% des demandes de prêt des non-CDI sont recalées, contre 25% pour les autres. Malgré une solvabilité sans tâche, les personnes qui travaillent sous CDD (Contrat à Durée Déterminée), et celles en contrat précaire ou à leur compte (intérimaire, auto-entrepreneur ou free-lance), se voient refuser leur demande de crédit immobilier par des banques frileuses de prêter, qui ne considèrent la stabilité de l’emploi qu’à travers le prisme du CDI. Le CIC, filiale du Crédit Mutuel, a annoncé jeudi dernier « supprimer le verrou du CDI » en donnant la possibilité à ses clients en CDD, intérimaires, auto-entrepreneurs, saisonniers ou intermittents d’accéder au crédit immobilier. C’est la première fois qu’une banque française propose un financement dédié à cette clientèle au parcours professionnel non linéaire. En France, ces dernières années, plus de 80% des embauches se font en CDD. En 2023, le marché de l’emploi à contrats courts était réparti ainsi : 17,4% à temps partiel 12,9% d’indépendants 9,8% de CDD ou intérimaires. En 2021, le ministère du travail estimait que l’explosion du recours aux contrats courts « mettait en évidence un changement de comportements d’embauche important ». Accéder à un crédit immobilier sans CDI est une exception que le CIC veut contredire en en faisant une norme. La banque va s’employer à ne pas confondre rigueur avec rigidité. Modalités du Prêt Immo CIC Nouvelles Formes d’Emploi  Emprunteurs sans CDI éligibles Le CIC adapte sa politique commerciale en matière de crédit immobilier à ses clients fidèles, à savoir ceux qui détiennent un compte chez lui depuis au moins 3 ans, et qui ont comme statut ou contrat de travail : CDD Intérim hors CDI Saisonnier Intermittent du spectacle Auto-entrepreneur ou free-lance. Les conseillers bancaires doivent vérifier la solidité financière du candidat comme pour tout demandeur, mais ils disposent de plus de latitude pour tenir compte de la capacité réelle de remboursement des clients sans CDI et devraient davantage prendre en compte les 3 critères suivants : l’antériorité de l’emploi, c’est-à-dire l’ancienneté dans une entreprise ou l’expérience du métier la progression des revenus la capacité à épargner. Cette analyse plus globale permet de mieux appréhender la solvabilité de l’emprunteur au-delà du simple statut professionnel. Prêt adapté aux revenus Ce nouveau crédit immobilier s’adapte aux revenus des actifs sans CDI, et concerne uniquement l’acquisition de la résidence principale. L’emprunteur pourra augmenter ou abaisser ses échéances de remboursement jusqu’à 50% sur une période de 1 à 4 mois par an. Cela lui permettra d’ajuster le montant des mensualités au rythme des fluctuations de ses revenus. Ces modulations temporaires seront sans frais ni justificatifs, et autorisées jusqu’à 10 fois sur la durée totale du prêt. Dans le cadre d’un crédit classique, la possibilité de moduler les échéances est toujours facturée. Précisons que toute réduction du montant de la mensualité entraîne systématiquement une hausse du coût final du crédit. Voici un exemple fourni par le CIC avec un prêt de 250 000€ sur 20 ans au taux nominal de 4% (hors assurance emprunteur obligatoire), soumis à modulation au bout de 3 ans d’amortissement : Modulation à la baisse de 50% de la mensualité sur une période de 4 mois : la mensualité passe de 1 515€ à 757€. La durée de remboursement est rallongée de 4 mois et le coût total du crédit augmente de 2 944€. Modulation à la hausse de 50% de la mensualité sur une période de 4 mois : la mensualité passe de 1 515€ à 2 272€. La durée de remboursement est raccourcie de 4 mois et le coût total diminue de 2 866€. Jusqu’à fin 2024, le CIC donne un coup de pouce supplémentaire en accordant un bonus de 20 000€ à taux 0% aux emprunteurs de moins de 35 ans qui souscrivent en complément un PTZ pour financer leur achat. Souhaitons que d’autres banques emboîtent le pas au CIC en proposant un prêt à l’habitat flexible et adapté aux candidats sans CDI. Voilà une nouvelle voie pour redynamiser le marché de l’immobilier, en légère reprise depuis la baisse des taux d’intérêts.    

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Arnaques aux faux prêts immobiliers : 6 signes pour se protéger

Début septembre, l’Autorité de Contrôle Prudentiel et des Résolution (ACPR) a publié un communiqué pour mettre en garde le public sur la recrudescence de fausses offres de prêt immobilier ou de rachat de crédit. Plusieurs victimes ont été dépouillées de leurs économies. Le plus souvent, les arnaqueurs usurpent l’identité de courtiers ou d’établissements de crédit. Voici 6 signes qui doivent vous alerter pour échapper aux escrocs. Explosion des arnaques aux fausses offres de crédit Le marché immobilier repart doucement à la faveur d’une amélioration des conditions d’emprunt. Certaines personnes malveillantes en profitent pour appâter le chaland en se faisant passer pour des courtiers en crédit ou des employés de banques autorisés à exercer en France. L’ACPR a alerté le public d’une multiplication ces dernières semaines de fausses offres de crédit immobilier ou de rachat de crédit. L’arnaque est bien rodée. Les escrocs sévissent sur les réseaux sociaux avec des fausses publicités de crédit à l’habitat ou de faux sites de comparateurs de crédit. Les plus crédules transmettent leurs coordonnées et sont ensuite démarchés par téléphone ou par mail. Pour accréditer leur discours, les voleurs n’hésitent pas à utiliser les logos de prestataires parfaitement agréés par les autorités financières. Les victimes signent alors une fausse offre de prêt et versent un apport personnel par virement, parfois au sein même de la banque dont le nom a été usurpé. La méthode est identique concernant le rachat de crédit. Les victimes sont généralement des personnes qui ont engagé des travaux de rénovation énergétique et qui sont démarchées par téléphone pour faire un regroupement de crédit. L’escroc, qui se présente comme un courtier, leur demande de faire un virement pour solder le premier crédit sur un compte désigné qui est le sien. Le ménage abusé se retrouve alors à rembourser deux fois le crédit. Repérer une fausse offre de prêt immobilier Certains signes, dont certaints facilement repérables, doivent vous alerter sur la tentative d’arnaque au faux crédit. Faux nom de domaine ou faux logo Les escrocs sont passés maîtres dans l’art de créer de faux sites proposant des produits fictifs comme des crédits. Le faux site ressemble parfois à s’y méprendre à l’original. Vérifiez qu’il existe un lien vers les conditions générales de vente (CGV) et vers les mentions légales, toutes deux obligatoires. Voici d’autres vérifications à faire : Allez sur le service WHOIS qui permet de vérifier le nom de domaine et le propriétaire d’un site web : si le site est hébergé à l’étranger ou s’il est récent, renoncez. L’adresse du site doit toujours commencer par https:// avec un petit cadenas à gauche de l’adresse : cela indique un site offrant un paiement sécurisé. Tapez le nom du site suivi de « arnaque » pour vérifier s’il existe un article ou un forum le dénonçant. Repérez les fautes d’orthographes, les erreurs de frappe ou les expressions inappropriées : un organisme crédible comme l’administration ou les banques n’en fait pas. Taux trop attractif L’indice qui doit immédiatement vous mettre la puce à l’oreille est un taux trop bas, bien en-deçà de la moyenne du marché, et proposé avant même de négocier au regard de votre profil. Cliquez sur les comparateurs en ligne pour vérifier le niveau actuel des taux d’emprunt : un taux inférieur de 0,5 à 2 points est forcément une arnaque. Le taux d’intérêts sur 20 ans oscille actuellement entre 3,35% et 3,75% pour un très bon ou bon dossier, et au-dessus de 4% pour les autres (hors assurance emprunteur et coût des sûretés). Pas de mention du TAEG L’organisme prêteur doit vous fournir toutes les informations réglementaires avant la signature de l’offre de prêt. Le TAEG (Taux Annuel Effectif Global) doit obligatoirement être mentionné dans toutes les publicités, les offres de crédit et les contrats de prêt. Cet indicateur agrège tous les coûts liés à l’obtention du financement, dont l’assurance emprunteur. Annonce pressante Si l’on vous promet un crédit dans les 24h ou 48h, ou que l’annonce vous demande de vous décider très rapidement, passez votre tour. Un vrai courtier ou conseiller bancaire a besoin de temps pour étudier votre dossier, analyser tous les éléments de solvabilité, avant de formuler une offre de prêt. Identité du courtier Vous avez tous les outils pour vérifier l’identité du courtier. Ce dernier doit être dûment enregistré à l’Orias, le registre officiel des intermédiaires en assurance, banque et finance, placé sous la tutelle du ministère de l’Économie. Le site est accessible à tous et permet de vérifier que l’intermédiaire est bien homologué et autorisé à exercer. L’ACPR donne par ailleurs accès au public à la liste noire des sites ou entités non autorisés à proposer en France. Demande d'argent Dernier indice qui doit vous alerter sur l’escroquerie en cours, l'arnaqueur vous demande de verser de l’argent. Les courtiers n’ont pas le droit d’encaisser une quelconque somme d’argent avant le déblocage des fonds ou la signature de l’acte authentique chez le notaire. Ils ne peuvent en outre encaisser d’apport personnel ni le solde d’un crédit. La confusion avait pu l’emporter il y a un an quand certains courtiers ayant pignon sur rue avaient facturé des frais de courtage abusifs alors qu’aucune offre de prêt n’avait été signée. Ils justifaient cela par le service de conseil.  

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Santé : le rôle des pharmaciens et opticiens élargi depuis juin 2024

Si vous souffrez d’une angine ou d’une cystite, vous n’avez plus besoin de passer par votre médecin traitant pour vous faire prescrire des médicaments, il suffit d’aller en pharmacie pour les obtenir. Les fonctions des opticiens ont été par ailleurs élargies en cas de modification de la correction visuelle. Ces deux mesures visent à désengorger les cabinets des médecins généralistes et des ophtalmologistes tout en apportant une solution aux déserts médicaux. Voici tout ce qu’il faut savoir sur les nouvelles prérogatives de ces deux professionnels de santé et la prise en charge par l’Assurance maladie et les mutuelles. Nouvelles prérogatives pour les pharmaciens Il est désormais possible d’obtenir des antibiotiques dans une pharmacie sans ordonnance d’un médecin en cas d’angine ou de cystite. Cette nouvelle mesure contenue dans la loi de financement de la Sécurité sociale 2024 est entrée en vigueur le 19 juin dernier. Pour que le pharmacien puisse délivrer le traitement, il doit avoir suivi une formation spécifique obligatoire, sauf s’il a déjà suivi une formation mentionnée dans l’arrêté du 17 juin 2024. Fonctionnement du dispositif en pharmacie L’obtention d'antibiotiques sans ordonnance en cas d’angine suspectée est autorisée uniquement aux patients âgés de plus de 10 ans. Avant de vous délivrer le traitement médicamenteux, le pharmacien habilité doit réaliser un TROD, ou Test Rapide d’Orientation Diagnostique qui va permettre de confirmer ou d’écarter l’origine bactérienne à streptocoque A de l’angine. Il s’agit d’un simple prélèvement effectué à l’aide d’un écouvillon au fond de la gorge. En cas de test positif, le pharmacien peut délivrer les antibiotiques adaptés. Le traitement de la cystite obtenu directement en pharmacie concerne les femmes âgées entre 16 et 65 ans. En cas de symptômes sans fièvre, le pharmacien demande à la patiente de réaliser un test urinaire sur bandelette, avant de délivrer le médicament si le résultat est positif. Pour ces deux pathologies, angine à streptocoque A et cystite, les médicaments fournis en pharmacie sans prescription d’un médecin sont remboursés par l’Assurance maladie aux conditions habituelles, dès lors qu’ils font partie des produits remboursables. Votre mutuelle santé prend en charge le ticket modérateur, c’est-à-dire la différence entre le tarif conventionné et le remboursement de la Sécu. Attestation de délivrance Le pharmacien doit vous remettre une attestation de délivrance et inscrire toutes les informations relatives à la délivrance du traitement dans votre DMP (Dossier Médical Partagé), à savoir : Nom du pharmacien Date de réalisation du test Identification unique du test Nom du médicament Posologie et durée du traitement. Si vous n’avez pas de DMP ou si l’inscription n’est pas possible, le pharmacien doit alors transmettre l’attestation à votre médecin traitant. Pour mémoire, le DMP n’est pas obligatoire et n’a aucune incidence sur vos remboursements. Il s’agit d’un espace de stockage sécurisé de vos données de santé que vous pouvez partager selon votre consentement avec les professionnels de santé qui vous soignent. Nouvelles attributions pour les opticiens Depuis le 29 juin 2024, les modalités de primo-prescription de verres correcteurs ou de lentilles de contact évoluent. Les opticiens-lunetiers ont désormais le droit d’adapter la prescription de l’ophtalmologiste ou de l’orthoptiste lors de la première délivrance sous réserve de respecter les conditions suivantes : L’ordonnance ne doit pas mentionner une éventuelle opposition de l’ophtalmologiste à toute modification de correction. L’opticien doit réaliser un examen de réfraction pour vérifier la correction nécessaire. Il doit solliciter l’accord écrit du prescripteur en l’informant de l’adaptation envisagée. Il doit utiliser une messagerie sécurisée ou un moyen garantissant la confidentialité des échanges. L’absence de réponse dans les 10 jours vaut pour accord. L’opticien conserve la réponse du prescripteur jusqu’à expiration de la durée de validité de l’ordonnance. L’opticien est par ailleurs autorisé à procéder au renouvellement de délivrance de verres correcteurs sans que vous ayez besoin de retourner consulter votre ophtalmo, dès lors que votre ordonnance est toujours valide. Là encore, l’opticien doit réaliser un examen de réfraction avant d’adapter la correction, sauf opposition du prescripteur expressément mentionnée sur l’ordonnance. 100% Santé en optique Les lunettes de correction (verres et monture) peuvent être intégralement remboursées dans le cadre du dispositif 100% Santé. Cette réforme en place depuis 2021 supprime les restes à charge en optique, prothèses dentaires et aides auditives pour tout équipement sélectionné dans le premier panier de soins. Si vous êtes couvert par une mutuelle responsable, vous n’avez rien à payer, l’appareillage étant entièrement pris en charge par la Sécu et l’organisme complémentaire. Vous êtes toutefois libre de choisir un produit hors du panier 100% Santé. Auquel cas, vous vous exposez à des restes à charge plus ou moins bien remboursés par votre mutuelle en fonction du niveau de garanties souscrit. Il est possible de panacher, c’est-à-dire de choisir une monture en dehors du panier 100% Santé et des verres sans reste à charge, et inversement. La monture est toujours remboursée par la mutuelle responsable dans la limite de 100€. Selon la réglementation, le renouvellement d’un équipement complet en optique (verres et monture) est fixé à 2 ans pour les adultes et les enfants de 16 ans et plus, et à 1 an pour les enfants de moins de 16 ans. Un renouvellement anticipé est cependant autorisé en cas de dégradation de la vue. Lorsque l’équipement est choisi en dehors du dispositif 100% Santé, la prise en charge par la Sécu est abaissée et il n’y a aucune obligation de couverture intégrale par le contrat responsable.