Assurance de prêt : la délégation toujours à la peine

La loi Lagarde qui a instauré la délégation en assurance emprunteur fête ses 10 ans en septembre 2020. Une décennie après, où en est cette opportunité offerte à tous les emprunteurs de pouvoir faire d’importantes économies sur leur crédit immobilier en choisissant librement l'assurance qui garantit a bonne fin du prêt ?

Malgré les renforcements dont elle a bénéficié ces dernières années, la délégation d'assurance de prêt n'a pas trouvé la place qui lui revient dans un marché toujours phagocyté par les banques.

Ouvrir la concurrence en assurance emprunteur : un vœu pieu

Un des objectifs de la loi Lagarde, cette vaste réforme du crédit introduite à partir de juillet 2010, était de libéraliser le marché de l'assurance emprunteur en donnant la possibilité aux consommateurs de choisir un autre contrat que celui présenté par la banque prêteuse. Bien que non obligatoire d'un point de vue légal, l'assurance reste un préalable pour obtenir un financement immobilier. Aucun établissement de crédit n'acceptera de prêter des sommes souvent importantes et sur de longues durées sans cette protection qui intervient en cas de défaillance de l'emprunteur (décès, invalidité et incapacité). Si la déliaison entre assurance et crédit était déjà inscrite dans la loi (loi Murcef de 2001), sur le terrain, les banques imposaient sans mal leur contrat groupe, aidées dans leurs pratiques abusives par la méconnaissance des consommateurs..

Peu contraignante pour les banques, la loi Lagarde n'a pas permis au marché de l'assurance déléguée de grignoter des parts de marché. Dix ans après son entrée en application, les banques gardent la main-mise sur l'assurance emprunteur, engrangeant 85% des cotisations, le volume qu'elles totalisaient déjà en 2010, avec des marges allant de 50% à 80%. Pourtant, dans l'intervalle, la réglementation s'est étoffée. L'emprunteur étant empêché lors de la souscription initiale, la loi Hamon lui permet depuis juillet 2014 de changer de contrat au cours de la première année du crédit immobilier.

Pas suffisant pour le législateur qui estime que l'emprunteur doit pouvoir changer chaque année son assurance de prêt comme il est autorisé à le faire pour d'autres produits d'assurance (assurance auto-moto, habitation, santé). L'amendement Bourquin vient renforcer le dispositif en janvier 2018 en permettant à tout emprunteur de substituer annuellement son contrat d'assurance sur toute la durée du crédit.

Un marché capté par les bancassureurs

Dans un marché immobilier plutôt dynamique depuis une décennie, surtout ces trois dernières années en raison de la faiblesse des taux d'intérêts, il semble logique que le marché de l'assurance ait lui aussi progressé et que les assureurs alternatifs aient percé. En 2019, année particulièrement faste pour l'immobilier (plus d'un million de transactions dans l'ancien), les bancassureurs ont vu leur volume de cotisations en assurance de prêt augmenter de 5,4% contre seulement 2,4% pour les assureurs externes. Un décalage qui s'explique par l'emprise des grosses banques distributrices de crédits immobiliers comme le Crédit Agricole et le Crédit Mutuel. Ces deux établissements ont capturé 36% du marché de l’assurance emprunteur, tous crédits confondus et si l'on ajoute CNP Assurances, premier distributeur de contrats groupe via La Caisse d'Épargne et La Banque Postale notamment, ce sont 64,53% des cotisations 2019 qui reviennent à ces trois enseignes.

Axa, premier assurance alternatif, se place 6ème avec 7,4% des cotisations selon le classement établi par L'Argus de l'Assurance, le média de référence pour le secteur. Suivent CNP Assurances, présent également sur le marché de l'assurance individuelle, Generali France, Allianz France et MetLife France pour finaliser les cinq premiers rangs. Le problème du marché de l'assurance emprunteur est bien son importance : les banques mettent tout en œuvre pour s'octroyer la part du lion dans un volume annuel autour de 9 milliards d'euros. Dans un contexte de taux faibles, l'assurance leur procure une bonne partie de leurs marges.

La compétitivité des assurances déléguées

Comment explique-t-on le manque de performance des assureurs alternatifs alors que leurs offres, pour la plupart, sont nettement plus compétitives que les contrats bancaires ? À garanties équivalentes, les contrats individuels sont deux voire trois fois moins chers que les contrats groupe. Sur la durée totale d'un emprunt à l'habitat, l'économie se chiffre en milliers d'euros pour l'emprunteur.

Les assureurs alternatifs assurent aussi les profils à risques que les banques ont plutôt le réflexe de rejeter (seniors, personnes malades, professions et sports à risque). En brandissant le spectre de la démutualisation pour s'opposer à l'individualisation en assurance emprunteur, comme elles l'ont fait en 2017 pour bloquer l'amendement Bourquin sur la résiliation/substitution annuelle, les banques font preuve d'une mauvaise foi caractérisée, alors qu'elles restent plus chères que les alternatifs sur tous les profils sans subir de pertes sur aucun segment d'assurés.

La réglementation impose aux établissements financiers de rappeler à tout candidat à l'emprunt son libre choix de l'assurance lors de sa demande de financement. Sur le terrain, ce devoir d'information fait parfois l'objet de manipulation, rendue d'autant plus facile que le client est mal informé de son droit. Ajoutons la frilosité des emprunteurs à négocier l'assurance dans une démarche globale de crédit rarement fluide. Pour ne pas compromettre l'obtention du financement, bon nombre d'entre eux se résignent à souscrire le contrat de la banque, pour envisager, éventuellement, d'en changer en cours de prêt.

Les plus opiniâtres se heurtent aux obstacles dressés par la banque pour les faire renoncer : manœuvres dilatoires, désinformation, demande abusive de documents, non-équivalence des garanties, quand ce ne sont pas des menaces formulées verbalement de modifier les conditions d'emprunt.

Le difficile exercice de l'équivalence des garanties

Face à cette stratégie d'obstruction, le recours à un courtier spécialisé est la seule parade. Son expertise lui permet de contrer les arguments fallacieux de la banque, notamment sur une notion complexe qui suscite la plupart des refus : l'équivalence de niveau de garanties, une condition sine qua non à l'acceptation d'une assurance déléguée. Depuis octobre 2015, tout établissement de crédit doit remettre dès la demande de crédit des fiches standardisée et personnalisée d'information. La remise de ces documents contenant les garanties minimales exigées pour l'octroi du prêt a-t-elle pour autant réglé le problème de l'équivalence de garanties en assurance emprunteur ?

La fiche personnalisée est censée apporter une vision objective des critères requis, permettant au candidat à l'emprunt d'exercer sa liberté de choix de l'assurance, en particulier en amont de l'émission de l'offre de prêt, en comparant les offres grâce à une grille commune. Elle a également pour finalité de fermer la porte à toute interprétation. Selon le bilan annuel du Comité Consultatif du Secteur Financier, organe qui a défini les critères exigibles en assurance emprunteur, les blocages perdurent. Les assureurs alternatifs se plaignent régulièrement des refus de délégation fondés sur une interprétation erronée des critères d'équivalence ou sur des motifs de non-équivalence erronés. Ils déplorent également des exigences des prêteurs sans lien avec les critères d'équivalence comme des critères d'éditique, d'affichage ou de validité du contrat.

Le vote par les sénateurs en mars dernier d’un amendement Bourquin 2 visant à renforcer le premier texte a ravivé les espoirs des assureurs alternatifs de voir enfin les banques rentrer dans le rang. Le projet est de clarifier la date de résiliation des contrats d’assurance emprunteur, maillon faible du volet 1. L’ajournement du calendrier législatif en raison de la crise sanitaire a malheureusement perturbé le parcours de ce texte inscrit dans la loi ASAP (loi d’Accélération et Simplification de l’Action Publique), arrivée lundi 14 septembre en commission spéciale à l’Assemblée Nationale.

Les perspectives de progression du marché de l'assurance déléguée sont donc immenses, mais contrées par la position dominante des établissements du secteur bancaire dans l'octroi de crédits, car eux seuls sont autorisés à recevoir des dépôts de particuliers en ouvrant des comptes bancaires ou d'épargne. Ils sont en pôle position pour proposer leur offre d'assurance, quitte à l'imposer au détriment des intérêts et du pouvoir d'achat des emprunteurs.

Publié par Herve Labatut

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Santé : les nouveaux tarifs des consultations médicales pour 2025

Les tarifs des consultations chez les médecins généralistes et spécialistes avaient déjà augmenté en novembre 2023. Ils progressent de nouveau à partir du 22 décembre 2024 et s'appliquent pour les 5 années à venir. Voici un récapitulatif des nouveaux prix des consultations et leur remboursement par les complémentaires santé. Consultations plus chères à partir du 22 décembre 2024 Conformément à la nouvelle convention signée entre l’Assurance maladie et les médecins libéraux, les tarifs des consultations chez les généralistes et les praticiens spécialistes augmentent à compter du 22 décembre prochain et vont être appliqués pour une durée de 5 ans. La consultation chez le médecin généraliste passe ainsi de 26,50€ à 30€, après avoir été rehaussée de 1,50€ sur décision arbitrale en novembre 2023. Les tarifs des spécialistes avaient subi la même augmentation. Certains tarifs se verront appliquer une seconde revalorisation à partir de juillet 2025. Voici le tableau des nouveaux tarifs des consultations médicales pour 2025 : Spécialité Tarif actuel Nouveau tarif à partir 22/12/2024 Nouveau tarif à partir juillet 2025 Médecin généraliste 26,50 € 30 € - Médecin traitant pour consultation longue patient de plus de 80 ans - 60 € - Pédiatre enfant de 0 à 2 ans 38,50 € 39 € 40 € Pédiatre enfant de 2 à 6 ans 33,50 € 35 € - Pédiatre enfant à partir de 6 ans 29,50 € 31,50 € - Psychiatre, neuropsychiatre ou neurologue 51,70 € 55 € 57 € Gynécologue 33,50 € 37 € 40 € Gériatre 31,50 € 37 € 40 € Dermatologue (dépistage mélanome) 47,50 € 54 € 60 € En contrepartie de cette revalorisation des tarifs, l’Assurance maladie enjoint les praticiens à diminuer leurs prescriptions de médicaments, d’examens et d’arrêts de travail. En parallèle de cette hausse générale des tarifs des consultations dès la fin de l’année 2024, le gouvernement réduit la prise en charge de ces actes par la Sécurité Sociale : le taux de remboursement va passer de 70% à 65% l’an prochain. Il faut compter également sur une baisse du remboursement des médicaments en 2025. Quel remboursement des consultations médicales par la mutuelle santé en 2025 ? Si l’on reprend les tarifs cités plus haut, votre mutuelle santé vous remboursera les montants suivants à partir du 22 décembre 2024 :   Spécialité Nouveau tarif Prise en charge de la Sécu Prise en charge de la mutuelle Médecin généraliste 30 € 17,50 €* 10,50 € Médecin traitant pour consultation longue patient de plus de 80 ans 60 € 37 € 21 €  Pédiatre enfant de 0 à 2 ans 39 € 25,35 € 13,65 € Pédiatre enfant de 2 à 6 ans 35 € 22,75 € 12,25 € Pédiatre enfant à partir de 6 ans 31,50 € 20,48 € 11,02 € Psychiatre, neuropsychiatre ou neurologue 55 € 33,75 €* 19,25 € Gynécologue 37 € 22,05 €* 12,95 € Gériatre 37 € 22,05 €* 12,95 € Dermatologue (dépistage mélanome) 54 € 33,10 €* 18,90 € *déduction faite de la participation forfaitaire de 2€ (ne s’applique pas sur les consultations pour les patients de moins de 18 ans) La hausse du ticket modérateur, c’est-à-dire la part du tarif conventionné qui reste à votre charge après intervention de la Sécu, aura inévitablement une incidence sur les prix des mutuelles santé. Le budget Santé 2025 promet une facture salée pour les mutuelles, qui sera répercutée sur les cotisations payées par les assurés. Selon les récentes annonces des organismes de complémentaire santé et les projections des cabinets d’actuariat, l’augmentation des tarifs pourra aller jusqu’à 10% en 2025. Pour éviter de subir de plein fouet l’inflation sur les tarifs de mutuelle, comparez les offres. Le marché de la complémentaire santé est vaste et très concurrentiel. Grâce à un comparateur en ligne de mutuelle santé, vous pouvez mettre en parallèle les meilleurs contrats et sélectionner la formule la plus compétitive qui répond à vos besoins et à votre budget. Vous avez le droit de résilier votre mutuelle à tout moment après une année de souscription. Pensez à questionner votre contrat chaque année pour vérifier le niveau de protection et les tarifs avec la concurrence. À couverture équivalente, vous pouvez économiser plus de 300€ par an.

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Frais notaire, PTZ, Pinel, plus-values…ce qui change pour l’immobilier en 2025

En quête d’économies et de rentrées fiscales, le gouvernement s’attaque à l’immobilier et prévoit plusieurs mesures qui auront inévitablement un impact sur les acheteurs et les vendeurs. Les frais de notaire vont augmenter, et il est question de toucher à la fiscalité des plus-values et au régime du LMNP. En parallèle, le PTZ va devenir plus accessible, alors que le Pinel disparaît définitivement. Hausse des frais de notaire en 2025 Déjà lourdement touché par les taxes en tous genres, l’immobilier va de nouveau subir les foudres de l’administration fiscale. Pour compenser les pertes drastiques de recettes auxquelles sont confrontés les départements depuis la chute des transactions immobilières, le gouvernement prévoit de rehausser les droits de mutation à titre onéreux (DMTO), communément appelés frais de notaire, de 0,5 point. 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Retirer le montant des équipements du prix de vente : vous avez le droit de demander la dissociation du prix de vente et des biens mobiliers (cuisine, salle de bain, électroménager, etc.), dans la limite de 5% de la valeur du bien. Important : les primo-accédants et les personnes qui achètent un bien neuf, qu'elles soient primo ou secundo-accédantes, seront exemptés de la hausse des frais de notaire en 2025. Modification de la taxation des plus-values immobilières Plus-values sur la résidence principale Jusqu’à présent, la plus-value éventuelle sur la vente de la résidence principale est totalement exonérée d’impôt. Un amendement au Projet de Loi de Finances 2025 (PLF 2025) prévoit de conditionner cette exonération à une durée minimale de détention de 5 ans. L’objectif est de faire obstacle aux spéculateurs qui achètent un bien, puis le revendent rapidement, bénéficiant ainsi de l’avantage fiscal. Les propriétaires confrontés à des changements de vie imprévus pourront toutefois bénéficier de l’exonération s'ils revendent avant un délai de 5 ans d’occupation du bien : Mutation professionnelle Décès ou séparation Hospitalisation de longue durée ou installation dans un EHPAD.  Plus-values hors résidence principale Le PLF 2025 envisage par ailleurs de modifier le calcul des plus-values hors vente de la résidence principale. Aujourd’hui, la plus-value imposable est calculée sur la base de la différence entre le prix de vente et le prix d’achat, diminuée des éventuels abattements pour durée de détention. Au bout de 22 ans, la plus-value est exonérée d’impôt, mais elle est soumise aux prélèvements sociaux, et au bout de 30 ans, elle échappe à l’impôt et aux prélèvements sociaux.  Après déduction de l’abattement, la plus-value est imposée au taux de 19%, auquel s’ajoutent les prélèvements sociaux au taux de 17,2%, soit une taxe totale de 36,2%. Un amendement prévoit de supprimer les abattements pour durée de détention et d’appliquer un abattement calculé à partir du prix d’achat actualisé en fonction de l’inflation. La plus-value serait alors taxée à 30%, identique à la flat tax appliquée sur les produits de placement. Si la réforme est votée, elle se mettra en place à partir de janvier 2026 pour les terrains à bâtir et de janvier 2027 pour les biens construits. Changement du régime fiscal sur les locations meublées Les propriétaires sous statut LMNP (Loueur en Meublé Non Professionnel) ne pourront plus profiter de la déduction d’une partie des charges de leurs revenus locatifs en cas de vente. Le PLF 2025 supprime l’avantage fiscal lié à l’amortissement lors de la revente du bien : la somme des amortissements déduits sera en effet réintégrée dans le calcul de la plus-value. Cette mesure vise à corriger une particularité du régime fiscal LMNP qui contribue aux tensions sur le marché locatif, notamment dans les zones touristiques où pullulent les locations meublées de courte durée, alimentant la pénurie de logements pour les résidents permanents. Fin du Pinel en 2025  Trop cher pour les finances publiques pour un résultat mitigé, le dispositif de défiscalisation immobilière Pinel disparaît en 2025. Mesure de soutien à la construction de logements à loyers intermédiaires, le Pinel bénéficie toutefois d’un court sursis, puisque la date butoir a été reportée au 31 mars 2025. Pour profiter de l’avantage fiscal lié au Pinel, vous devez avoir signé l’acte notarié au plus tard le 31 décembre 2024. Aucun autre dispositif visant à inciter les investisseurs à acheter dans le neuf ne vient remplacer le Pinel. L’État préfère favoriser la rénovation des logements anciens par le biais de MaPrimRénov et du Prêt à Taux Zéro (PTZ). PTZ 2025 : une version universelle Le PTZ justement. Réservé aux primo-accédants qui acquièrent leur résidence principale, le PTZ va bénéficier d’une extension partout en France et être élargi à la maison individuelle. En clair, il sera possible de financer une partie de l’achat grâce au PTZ sans considération de zone géographique ni de type de bien (neuf ou ancien, appartement, maison). Le PTZ a été prolongé jusqu’au 31 décembre 2027. On ignore si les conditions d’éligibilité vont être modifiées.

Santé dentaire : vers un remboursement des implants en 2025

Jusqu’à présent, les implants dentaires ne bénéficient d’aucun remboursement de la part de l’Assurance maladie. Les mutuelles peuvent proposer une prise en charge qui reste partielle et ne couvre jamais la lourde dépense engagée. Cela pourrait changer à l’avenir. La Haute Autorité de Santé (HAS) se dit favorable au remboursement des implants, comme cela se fait déjà pour les prothèses dentaires. Remboursement implant dentaire : avis favorable de la HAS Pour améliorer l’accès aux soins dentaires, la HAS s’est prononcée, mercredi 6 novembre, en faveur du remboursement des actes implanto-prothétiques par l’Assurance maladie. En cas de dent(s) manquante(s), l’autorité de santé recommande que soit garantie la prise en charge financière des implants dentaires selon des modalités qui reste à définir. Actuellement, la seule option remboursée pour un patient édenté est la pose d’un bridge via le dispositif 100% Santé : après intervention de la Sécurité Sociale et de la mutuelle santé, le remboursement est intégral si l’équipement est sélectionné dans le panier sans reste à charge, ou partiel sur la base de tarifs encadrés ou libres. Le défaut du bridge est de détériorer les dents voisines car il s’appuie sur elles.  En revanche, l’implant dentaire s’avère non seulement la solution prothétique la plus esthétique, mais il évite surtout d’endommager les dents situées à gauche et à droite de la dent manquante. La HAS étudie la pertinence de la prise en charge financière des implants pour 2 types d’édentement : Édentement complet par prothèse amovible complète implanto-retenue (PACIR) : cette solution améliore la stabilité des dentiers. Édentement unitaire (une ou deux dents) prothèse fixée unitaire supra-implantaire (PFUSI) : ce dispositif permet de conserver les dents saines adjacentes contrairement au bridge traditionnel. En France, comme partout ailleurs dans le monde, le nombre de personnes édentées ne cesse d’augmenter en raison de l’allongement de l’espérance de vie. D’ici 2030, environ 30% de la population mondiale serait touchée par un édentement total. Perdre une ou plusieurs dents, voire se retrouver complètement édenté, constitue un triple handicap (fonctionnel, esthétique et social) qui a des conséquences sur la santé en général, comme la dénutrition. Malgré l’absence de prise en charge par le régime général, un million d’implants dentaires ont été réalisés en France en 2023. Implants : La solution pour une bonne santé bucco-dentaire Restaurer sourire et fonction Les implants dentaires représentent aujourd'hui la solution médicale la plus performante pour remplacer une dent manquante. Au-delà de l'aspect esthétique, ils garantissent une reconstruction complète et durable de l'appareil dentaire. Bénéfices essentiels :  Préservation de la structure osseuse : L'implant stimule naturellement l'os maxillaire, prévenant sa fonte progressive. Restauration complète de la mastication : Efficacité identique à une dent naturelle. Protection des dents adjacentes : Évite la migration et le déséquilibre dentaire. Technique moderne Réalisés en titane biocompatible, les implants s'intègrent parfaitement à la mâchoire. La pose, réalisée par des professionnels experts, garantit une intervention minimaliste et un résultat optimal. Santé globale Un implant dentaire ne répond pas simplement à un problème local. Il contribue significativement au bien-être général : meilleure alimentation, confiance restaurée et prévention des complications à long terme. Choisir un implant, c'est préserver durablement sa qualité de vie, mais son coût peut être un frein. Quel est le prix moyen d’un implant dentaire ? Le coût d'un implant dentaire varie significativement selon plusieurs facteurs essentiels. En moyenne, les patients peuvent s'attendre à investir entre 1 500 € et 3 500 € par implant. Cette fourchette de prix dépend de plusieurs paramètres : Complexité de l'intervention chirurgicale : Les cas nécessitant une greffe osseuse ou un traitement préalable augmentent naturellement le coût total. Expertise du praticien : Un chirurgien-dentiste spécialisé et expérimenté proposera généralement des tarifs plus élevés. Qualité des matériaux utilisés : L'implant peut être réalisé en titane ou en zircone, avec des prix variant selon la technologie. Localisation géographique : Les tarifs diffèrent sensiblement entre les grandes métropoles et les zones rurales. Comment sont remboursés les implants dentaires par les mutuelles ? Remboursement Sécurité Sociale La Sécurité sociale ne prend malheureusement pas en charge l’implantologie dentaire, la considérant comme un acte de convenance. Les patients doivent donc supporter l'intégralité du coût. Remboursement par la mutuelle Les mutuelles proposent différentes approches de remboursement : 1 - Niveau de garantie Les contrats les plus complets peuvent rembourser entre 30% et 70% du coût de l'implant. Certaines mutuelles appliquent des plafonds annuels spécifiques qui peuvent aller au-delà de 1000€. 2 - Options de remboursement Certaines mutuelles proposent des forfaits prothèses et implants dentaires. D'autres incluent une partie des implants dans leurs garanties "soins dentaires". Comment optimiser le remboursement d’un implant dentaire  Vérifiez précisément votre contrat mutuelle Demandez des devis détaillés auprès des chirurgiens-dentistes Comparez plusieurs mutuelles avant souscription La surcomplémentaire dentaire peut s’avérer une alternative pertinente pour diminuer voire supprimer le reste à charge sur les implants dentaires. Il convient d’arbitrer entre le surcoût représenté par ce 3ème niveau de couverture et le reste à charge que vous êtes prêt à assumer avec votre mutuelle actuelle. Un implant dentaire représente un investissement dans votre santé et votre bien-être. Malgré son coût élevé, c'est une solution durable et esthétique pour remplacer une ou plusieurs dents manquantes. Un grand pas vient d’être fait en faveur du remboursement de cet acte prothétique onéreux. Reste à savoir quand la mesure sera mise en œuvre et quel sera le niveau de ce remboursement.