Il est possible de devenir propriétaire ou réaliser un investissement locatif quand on a 50 ans ou plus. Les banques apprécient ces profils d'acquéreurs qui disposent en général de revenus et d'apport personnel supérieurs à ceux des jeunes emprunteurs. Il existe néanmoins une difficulté : la souscription à une assurance de prêt, frein à l'accès au crédit immobilier pour bon nombre de seniors.
Le crédit immobilier après 50 ans
L'emprunt à l'habitat est accessible à tous, à condition d'être solvable. Les banques accordent des prêts sur la base de critères intangibles : niveau des revenus, capacité d'emprunt, taux d'endettement, apport personnel, gestion du budget. L'âge est un paramètre secondaire, qui entre toutefois en ligne de compte pour définir la durée de remboursement.
Les emprunteurs de plus de 50 ans remboursent un crédit immobilier plus rapidement que la moyenne, en raison de l'âge, également de leur niveau de vie. Selon les chiffres de l'Insee (revenus déclarés en 2017), les 50-64 ans gagnent en moyenne 23 190 € contre 21 220 € pour les 30-39 ans. Moyenne qui tend à baisser lors du passage à la retraite : elle descend à 22 620 € pour les 65-74 ans et à 20 840 € pour les 75 ans et plus qui est aussi la moyenne nationale. Les emprunteurs de 50 ans et plus sont par ailleurs dotés d'un apport personnel qui fait souvent défaut aux jeunes candidats, les seniors sont même fréquemment propriétaires de leur résidence principale. Le bien peut être mis en garantie ou faire l'objet d'une vente qui viendra grossir l'apport personnel.
Autant de motifs qui font que les seniors constituent une clientèle prisée des établissements de crédit. À condition d'effectuer sa demande de crédit avant le départ à la retraite, qui est, comme l'indiquent les données de l'Insee, synonyme de baisse des revenus.
Refus de prêt senior : une question d'assurance
Quelle est donc la difficulté qui freinerait les seniors dans leur demande de prêt immobilier ? Si la solvabilité de l'emprunteur senior est indéniable, le projet immobilier peut malgré cela achopper à cause de l'assurance de prêt. Dépense contrainte pour tout emprunteur, cette couverture va sécuriser la bonne fin du prêt à la banque et protéger l'assuré, et ses ayants-droit, s'il se retrouvait dans l'impossibilité de faire face aux échéances de remboursement (décès, incapacité et invalidité). Le coût de cette garantie dépend des risques incarnés par l'assuré, l'âge et l'état de santé étant les deux éléments fondamentaux dans l'appréhension de ces risques par l'assureur.
Tout candidat à l'emprunt doit remplir un questionnaire de santé qui rend compte de son âge, de son historique de santé et de ses habitudes de vie. Sur cette base, le médecin-conseil va évaluer le niveau de risques pour permettre à l'assureur de déterminer le montant de la prime, voire de refuser la couverture en cas de risques accrus. Statistiquement, l'âge est un facteur qui accroît les problèmes de santé, raison pour laquelle la tarification de l'assurance emprunteur pénalise les clients au-delà de 50 ans.
Pour octroyer le financement, la banque est tenue de respecter les taux légaux. Si le TAEG (Taux Annuel Effectif Global), taux qui agrège tous les coûts liés à l'obtention du crédit, outrepasse le taux de l'usure, l'établissement refuse de prêter. L'assurance emprunteur est le deuxième poste de coût après les intérêts, mais pour certains seniors, il représente souvent la première dépense. Cette cherté de l'assurance est le premier obstacle à l'obtention du crédit à l'habitat chez les 50 ans et plus en dépit de taux d'emprunt propices à l’achat immobilier.
La délégation d'assurance : solution pour obtenir un crédit quand on est senior
Sans parler du tarif, la cessation de la garantie décès, garantie socle de tout contrat d’assurance emprunteur, est un autre problème auquel se heurte l'emprunteur senior. Les assurances proposées par le prêteur couvrent généralement jusqu'à 80 ans, voire 75 ans ou même 70 ans pour les moins généreuses. La banque va donc se caler sur cette limite pour fixer la durée de remboursement, car l'assurance doit garantir le prêt sur toute sa durée. Plus la durée se réduit, plus la mensualité augmente, ce qui constitue un deuxième obstacle : le taux d'endettement risque d'excéder 33%, plafond désormais imposé par les autorités financières. Si la maturité du prêt s'allonge pour respecter le taux d'effort maximum, toujours dans la limite de 25 ans, seconde règle du régulateur, le crédit ne peut être couvert par l'assurance jusqu'à son terme.
La solution : la souscription à une assurance déléguée. La réglementation offre à tout emprunteur l'opportunité d'assurer son crédit auprès du prestataire de son choix. Les contrats externes à la banque couvrent bien souvent jusqu'à 85 ou 90 ans, ce qui permet d'allonger la durée d'emprunt pour rester dans les clous de l'endettement. Ils sont par ailleurs nettement moins chers que les contrats bancaires, ce qui va faciliter le calcul du TAEG dans les bornes du taux de l'usure.
Les tarifs d'assurance pour les emprunteurs seniors vont du simple au triple, et cet écart tend à se creuser à mesure que l'âge augmente. D'où l'importance de comparer les offres par le biais d'un courtier indépendant comme Magnolia.fr. Nos experts sélectionnent plus d'une dizaine de contrats parmi les meilleurs et les plus compétitifs du marché et vous aident à choisir celui qui correspond le mieux à vos critères, dans le respect de l'équivalence de niveau de garanties exigé par la banque.