La réforme 100% Santé est désormais totalement opérationnelle avec le remboursement intégral de certaines aides auditives depuis le 1er janvier de cette nouvelle année. Les personnes qui disposent d'une mutuelle n'ont plus aucun reste à charge sur les appareils auditifs proposés dans le panier minimal de ce dispositif.
Remboursement intégral des prothèses auditives
On estime qu'en France environ 6 millions de personnes souffrent de problèmes d'audition et parmi elles, la moitié aurait besoin d'être appareillée, mais seulement 35% d'entre elles seraient équipées. On rappelle le double frein à l'appareillage : la cherté des prothèses auditives et leur faible prise en charge par le système de santé. Une prothèse auditive coûte en moyenne 1 500€, 120€ sont remboursés par la Sécu et environ 530€ par la mutuelle : résultat, le reste à charge moyen s'élève à 850€ par oreille. Et généralement, la personne a besoin d'être appareillée sur les deux oreilles.
Avec la réforme 100% Santé, depuis le 1er janvier 2021, les assurés qui choisissent des prothèses parmi celles proposées dans le premier panier de soins sont dorénavant intégralement remboursés par leur mutuelle (contrat responsable) après intervention de la Sécu. Les appareils auditifs sont divisés en 2 classes :
- classe 1 : appareils d'entrée de gamme vendus à 950€ pièce, intégralement remboursés par la Sécu et la mutuelle ;
- classe 2 : modèles plus sophistiqués à tarifs libres dont le remboursement entre 400€ et 1 700€ par oreille (incluant le remboursement complémentaire).
Les appareils de classe 1 sont des équipements de qualité, offrant aux assurés le choix entre un contour d'oreille classique, un contour à écouteur déporté ou intra-auriculaire, avec 12 canaux de réglage, la garantie d'une amplification sonore minimale de 30 décibels et d'au moins 3 options de confort parmi les fonctionnalités proposées (système anti-acouphène, connectivité sans fil, réducteur de bruit, directivité microphonique adaptative, etc.).
Pour bénéficier d'une prise en charge intégrale (classe 1) ou partielle (classe 2), les appareils auditifs doivent être prescrits par un ORL ou un médecin généraliste. L'audioprothésiste est ensuite tenu de remettre au patient un devis normalisé qui comprend toutes les caractéristiques de l'appareil proposé, la durée des essais, la nature des prestations indissociables de l'appareil et nécessaires à son adaptation et à son suivi, ainsi que le tarif net à payer et le tarif de prise en charge par la Sécu. Le prestataire est obligé de proposer au moins une offre 100% Santé pour chaque oreille.
La réforme 100% Santé en place
Dernière étape de la réforme 100% Santé, les prothèses auditives sont donc entièrement prises en charge par la Sécurité Sociale et les assurances santé complémentaires depuis le 1er janvier 2021. Après les lunettes et les prothèses dentaires, cette mesure va permettre à tous les assurés ayant besoin d'appareils auditifs de s'équiper correctement sans avoir à débourser un centime.
Promesse d'Emmanuel Macron, la réforme 100% Santé s'est progressivement mise en place depuis janvier 2019, d'abord avec les lunettes et quelques prothèses dentaires, des tarifs encadrés en audiologie qui ont permis une diminution moyenne du reste à charge de 250€, pour se déployer complètement sur les 3 postes à compter de ce début d'année. L'objectif est de permettre à tous les assurés d'accéder à des prestations de qualité sans reste à charge sur des produits de santé chers et très mal remboursés par la Sécurité Sociale.
Aussi performant soit-il, notre système de santé n'évite pas le renoncement aux soins de certaines personnes en raison des frais qu'elles doivent assumer après remboursement de la partie obligatoire de l'Assurance Maladie. Même avec une couverture complémentaire, les restes à charge peuvent être rédhibitoires : 57% en audiologie, 35% pour les prothèses dentaires et 24% pour les lunettes.
Ces chiffres démontrent la pertinence de cette réforme qui va faciliter l'accès à des prestations décentes aux assurés qui, jusque-là, renonçaient à s'équiper pour raisons économiques. Selon l'étude de la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques), en 2017, ces trois postes de soins, audition, dentaire et optique, constituaient un dixième de la dépense, mais pesaient plus d'un tiers dans le reste à charge avant une éventuelle prise en charge complémentaire. Un écart qui s'explique par la liberté tarifaire et les moindres remboursements sur ces postes.
Une mauvaise audition est facteur d'isolement social et de perte d'autonomie en particulier pour les plus âgés, pouvant entraîner un déclin des facultés cognitives. Grâce à cette réforme 100% Santé, les personnes avec un déficit auditif vont pouvoir s'équiper normalement sans se préoccuper de leur budget.