La prévention en matière de santé est toujours la meilleure solution pour anticiper des soucis éventuels et les coûts qui en découlent. La vision s'altère par un processus naturel dû au vieillissement. Voici les trois bilans à faire après 50 ans pour prévenir un glaucome, une cataracte ou une DMLA.
Examen du cristallin
Le cristallin est une lentille naturelle de l'œil, à l'image de la lentille d'un appareil photographique. Il aide à la focalisation des rayons lumineux sur la rétine et à la mise au point en vision de près (accommodation). Un cristallin jeune est souple et transparent, et cette transparence est notamment assurée par l'absence de vaisseaux sanguins et la régularité de l'arrangement des fibres. Lorsqu'il s'opacifie, les rayons lumineux ne parviennent pas correctement à la rétine, entraînant une cataracte, conséquence de cette perte de la transparence du cristallin pour la lumière visible.
L'opacification partielle ou totale du cristallin est responsable d'une baisse progressive de la vue, qui débute par une gêne à la lumière. La vision se brouille et la structure du cristallin se modifie. Les scientifiques pensent que les radicaux libres, qui interviennent naturellement dans le processus de vieillissement, altèrent les protéines du cristallin. À partir de 65 ans, la majorité des personnes subissent un début de cataracte, qui tend à s'aggraver avec l'âge, et au fil des ans, la vision peut se limiter à la perception de la lumière.
La cataracte est détectée durant un examen de la vue par un ophtalmologiste. Après 50 ans, il est recommandé de consulter tous les deux ou trois ans en l'absence de signes indiquant une gêne ou une baisse de l'acuité visuelle. Les risques de développer précocement une cataracte concernent les personnes qui consomment de l'alcool, qui fument, qui suivent un traitement à base de corticoïdes, les diabétiques et celles qui sont atteintes de forte myopie.
Fond de l'œil
L'examen du fond de l'œil a pour but d'étudier les structures de l'œil à l'arrière du cristallin, en particulier la rétine, une fine membrane qui recouvre le fond de l'œil, formée de cellules qui captent la lumière, et qui sont chargées d'envoyer des images au cerveau via le nerf optique. Cet examen va servir à dépister certaines atteintes oculaires, comme la rétinopathie diabétique ou la dégénérescence maculaire liée à l'âge ou DMLA.
La DMLA est une atteinte de la macula, la zone centrale de la rétine qui permet notamment la lecture, la reconnaissance de détails, des visages ou encore la conduite automobile. En cas de DMLA, la vision centrale est perturbée, la vision périphérique ou latérale restant intacte. Cette maladie est la première cause de handicap visuel chez les plus de 50 ans. En France, plus d'un million de personnes seraient touchées. L'incidence de la DMLA dépasse les 25% de la population au-delà de 75 ans.
En l'absence de signes avant-coureurs (apparition d'une tache centrale ou scotome, déformation des lignes droites) ou de parents atteints par la DMLA, il est conseillé de consulter un ophtalmologue tous les deux ou trois ans à partir de 55 ans. Sachez que la consommation de tabac augmente le risque d'un facteur de 3 à 6. La surcharge pondérale est également un facteur potentiel d'aggravation.
Pression oculaire
Lors d'une consultation, l'ophtalmologiste va toujours mesurer la pression intraoculaire ou tension de l'œil. Cet examen indolore, qui n'a rien à voir avec la pression artérielle mesurée au niveau du bras, permet de détecter des maladies, principalement le glaucome. La pression de l'oeil est considérée comme normale si elle est inférieure ou égale à 20 millimètres de mercure, cette valeur est toutefois variable au cours de la journée, en fonction de divers facteurs (stress, consommation de caféine, luminosité). Chez les patients atteints de glaucome, la tension oculaire est élevée et varie beaucoup.
Après la DMLA, le glaucome est le deuxième facteur de cécité dans les pays développés. S'il peut arriver à tout âge, sa fréquence augmente après 40 ans. Il associe une pression élevée dans l'œil et des altérations du nerf optique, qui vont entraîner un rétrécissement progressif du champ visuel. Les symptômes sont à peine sensibles en début de maladie, d'où l'importance de consulter régulièrement tous les deux ans à partir de 50 ans.
Votre consultation chez un ophtalmologue est remboursé au taux de 70% sur la base du tarif conventionné (30€ en secteur 1 et en secteur 2 adhérant à l'OPTAM), dès lors que vous respectez le parcours de soins coordonnés. Vous pouvez consulter directement un ophtalmologue sans passer par votre médecin traitant si vous renouvelez vos verres correcteurs ou vos lentilles de contact, ou pour un acte de dépistage et de suivi du glaucome.