Selon l'étude annuelle du courtier en assurances Verspieren, les Français ont dépensé 262,44€ de moins en 2020 pour se soigner. Année du choc Covid, 2020 est marquée par deux confinements nationaux qui ont entraîné des baisses de consommation dans le domaine de la santé. Le reste à charge avant intervention de la mutuelle santé a lui aussi diminué, alors que le recours à la réforme 100% Santé a été très timide.
Dépenses de santé annuelles en forte baisse
En 2020, les dépenses médicales des adultes français ont diminué de près de 24%, atteignant 839,70€ contre 1 102,14€ en 2019, soit 262,44€ de moins sur un an. Pour avancer ces chiffres, le groupe français de courtage Verspieren s'est basé sur les quelque 12 millions de données récoltées sur l'ensemble de ses assurés.
L'analyse détaille l'évolution des coûts moyens de santé par région. La baisse la plus forte est à mettre au compte de Provence-Alpes-Côte d'Azur où l'écart sur un an est estimé à 350,90€, en raison, selon le courtier, d'une proportion de personnes âgées supérieure à la moyenne nationale et d'un nombre plus important de périodes de confinement et de couvre-feu.
Si les assurés de la région PACA ont moins dépensé pour leur santé en 2020, le coût moyen annuel reste le plus élevé de France, soit 980,80€. Près d’un tiers de la population de cette région a 60 ans et plus, et a donc davantage de besoins de santé. S'y ajoute l'effet tarifaire : les professionnels de santé y pratiquent des tarifs plus élevés qu'ailleurs. À l'autre bout du spectre, la Bretagne affiche une dépense moyenne de 698,05€, soit une baisse de 136,48€ par rapport à 2019.
Reste à charge global en baisse
La répartition des dépenses de santé place l'hospitalisation au premier poste avec un quart du montant dépensé chaque année (24%). Suivent dans l'ordre :
- dentaire : 16,80%
- médecine courante : 15,40%
- pharmacie : 13,30%
- consultations/visites : 12,50%
- optique : 11,80%
- autres postes (médecines douces, prothèses auditives...) : 6,20%.
Avant intervention de la complémentaire santé, le reste à charge diminue de 2,49 points par rapport à 2019, pour s'établir à 52,93% des dépenses globales. Par poste de soins, l'évolution du reste à charge est variable, toujours avant remboursement de la mutuelle (en pourcentage de la dépense par poste):
- hospitalisation : -0,62 point soit 27,78%
- médecine courante : +0,34 point soit 41,25%
- dentaire : quasiment stable à 72,56%
- optique : +2,86 points soit 99,81%
- audiologie : +2,67 points soit 83,62%.
Réforme 100% Santé : peu utilisé en 2020
2020 est aussi l'année où la réforme du 100% Santé continue de se déployer. Les lunettes de vue du panier de classe 1 (reste à charge 0) bénéficient du remboursement intégral après intervention de la Sécurité Sociale et des organismes de complémentaire santé. Les restes à charge sur les prothèses dentaires et les aides auditives de classe 1 diminuent grâce au plafonnement des tarifs.
Force est de constater que les Français n'ont pas plébiscité cette réforme essentielle en 2020. Selon l'étude Verspieren, 35,31% des soins dentaires réalisés en 2020 faisaient partie du panier 100% Santé, le panier maîtrisé totalisant près de 18% des actes, le reste relevant du panier à tarifs libres. En optique, le constat est plus sévère : 2,6% des lunettes entraient dans le panier 100% Santé. Les Français ont largement préféré le panier libre, qu'il s'agisse des montures comme des verres. Tous paniers confondus, la dépense moyenne pour une paire de lunettes de corrections était de 456,60€ en 2020. Quant aux prothèses auditives, le recours au panier 100% Santé était de 7,25% pour les enfants et de 3,86% pour les adultes.
La réforme 100% Santé est totalement opérationnelle depuis janvier 2021 pour les trois postes (optique, dentaire et audiologie), c'est-à-dire que les personnes couvertes par un contrat complémentaire dit responsable n'ont rien à débourser.