Les tarifs des complémentaires santé ont très fortement augmenté en 2024. Cette progression hors norme pénalise tous les assurés, davantage les seniors, soumis à une indexation encore plus forte compte tenu de besoins accrus en matière de santé. Une nouvelle enquête vient confirmer les conclusions de la première : les projections laissent entrevoir un scénario identique pour 2025, dans des proportions moindres. Les contrats individuels sont plus lourdement affectés que les contrats collectifs d’entreprise.
Deuxième année de forte hausse des tarifs en complémentaire santé
Selon l’enquête menée par le cabinet d’actuariat Addactis auprès d’une vingtaine d’organismes de complémentaire santé, les tarifs pour les contrats individuels comme collectifs vont de nouveau nettement progresser en 2025.
Les professionnels tablent sur une indexation, certes moins élevée qu’en 2024, mais qui va rester conséquente. Les prévisions donnent une évolution comprise entre +4,5% et +8,5% pour les contrats individuels, avec une moyenne de +5,5%. Cette évaluation rejoint les conclusions d’une première enquête des cabinets de conseil en actuariat Galea et Actélior dont notre rédaction s’était fait l’écho il y a quelques jours : il faut s’attendre à de fortes hausses des tarifs de mutuelle santé en 2025, la progression moyenne allant au-delà de +5%.
Sur le segment de la mutuelle entreprise, les cabinets en actuariat se rejoignent là encore, dans des proportions pourtant différentes : le taux d’indexation sera plus élevé qu’en individuel, avec un taux médian de +7,7% pour les uns, contre +6,2% pour les autres.
En 2024, les assurés seniors ont été confrontés à une hausse historique jusqu’à 30%. L’indexation moyenne, chiffrée à 10% chiffrée par l’UFC-Que Choisir, s’est révélée supérieure pour 8 personnes sur 10. Si l’on prend une progression moyenne de +5,5%, un couple de seniors de 65 ans qui paient en 2024 sa mutuelle 240€ par mois, soit un total de 2 880€ pour l’année, devra débourser 158,40€ de plus en 2025.
Pour mesurer l’envolée des cotisations en complémentaire santé, il convient de la comparer à l’inflation. Depuis 2018, les tarifs ont bondi de près de 50%, contre 19% pour l’indice des prix à la consommation.
Les raisons de la hausse des tarifs de mutuelle santé en 2025
Une mauvaise nouvelle en cache une autre. Les experts en actuariat s’accordent à dire que la situation de hausse en santé individuelle comme collective va devenir la norme. Ils anticipent une dérive annuelle de l’ordre de +5% à +6%, contre +2% à +3% pour les millésimes précédents. Ils sont par ailleurs sur la même ligne quand il s’agit d’expliquer la source des fortes indexations en santé complémentaire :
- Vieillissement de la population : la part des plus de 60 ans a augmenté de 16% à 28% entre les années 1950 et 2024. Selon la Sécurité sociale, la dépense moyenne en soins de ville croît fortement avec l’âge : elle passe de 600€ pour les 2-16 ans à 4 599€ pour les 85 ans et plus.
- Transferts de charge de l’Assurance maladie vers les organismes complémentaires : par exemple, hausse du ticket modérateur en dentaire qui est passé de 30% à 40% à l’automne 2023.
- Évolutions réglementaires : par exemple, revalorisation des tarifs des consultations
- Mise en œuvre de la réforme 100% : depuis janvier 2021, les lunettes de vue, les prothèses dentaires et les aides auditives sont intégralement prises en charge par la Sécurité sociale et les organismes de complémentaire santé (contrat mutuelle responsable).
Notre conseil pour éviter de trop subir la hausse des tarifs de mutuelle
Comparez toujours les offres de mutuelle santé. Hormis les salariés du secteur privé, et bientôt les fonctionnaires eux aussi soumis aux contrats collectifs obligatoires en 2025, les seniors retraités, les étudiants et les personnes sans emploi ont la possibilité de choisir leur complémentaire santé et de limiter l’impact de l'inflation des tarifs sur leur budget en mettant les offres en concurrence.
Sachez que vous pouvez résilier votre mutuelle à tout moment après une année de souscription. À garanties de même niveau, l’écart de tarifs entre deux contrats peut aller jusqu’à 300€ par an.