La dernière étude du site Meilleurs Agents met en lumière un phénomène inédit, à la vente comme à la location : le rapport de force est totalement inversé entre les métropoles et les zones rurales. Si les prix de l'immobilier ancien continuent d'augmenter, cette progression est davantage due aux zones rurales et périurbaines qu'aux grandes villes. Une notion à prendre en compte si vous comptez acheter ou investir prochainement.
Une nouvelle géographie immobilière
Meilleurs Agents, le leader de l'estimation immobilière en ligne, publie ses dernières statistiques des prix immobiliers en France. La crise sanitaire a bouleversé le marché avec le changement des désirs des ménages tout en renforçant l'engouement pour la pierre. En 2021, le volume des transactions devrait atteindre le chiffre record de 1,2 million selon les projections des experts, mieux que le millésime 2019 déjà historique avec 1,067 ventes dans l'ancien.
Chacun cherche un logement plus agréable et mieux adapté aux contraintes du moment (confinement et télétravail), idéalement doté d'un accès extérieur (jardin, balcon ou terrasse). Pourtant, selon le site spécialisé, il n'y a pas d'exode urbain comme ont pu le laisser penser certains grands médias, mais une nouvelle géographie immobilière.
Les prix ont gagné près de 5% entre septembre 2020 et septembre 2021, pourtant, c'est la première fois en cinq ans que la hiérarchie s'inverse. Jusqu'à présent, la hausse des prix était imputable à Paris et aux dix plus grandes villes de l'hexagone. Désormais, le marché hyper dynamique en zones rurales et grandes banlieues permet une croissance de 6,4% en douze mois.
Paris est toujours Paris
Et dans le même temps, Paris, marché qui n'a jamais connu de baisse des prix depuis la crise financière de 2008, cède 1,5%. L’accès à un logement dans la capitale intra-muros reste néanmoins le privilège des plus nantis avec des prix qui restent au-dessus de la barre des 10 000€ (prix moyen du mètre carré à 10 451€ au 1er septembre 2021). Les acheteurs n’hésitent pas à négocier : seuls 28% des transactions se font au prix de vente annoncé.
Signe que Paris demeure un marché à part, qui conserve toute l’appétence des acheteurs, les prix intra-muros ne diminuent plus depuis le printemps dernier. L’indice de tension immobilière, qui mesure le rapport entre le nombre d’acheteurs et le nombre de biens à vendre, a même bondi de 11% après avoir touché le fond en décembre 2020.
Les maisons dament le pion aux appartements
Les envies de verdure se précisent et portent l'appétit des acheteurs davantage sur les maisons que sur les appartements, ce qui a un effet immédiat sur les prix. Le luxe, c’est l'espace, disait la pub ! Les maisons voient leurs valeurs grimper de 6% en un an contre 3,4% pour les appartements, et ce, quelle que soit la région.
L'indice des prix immobiliers en zone rurale gagne donc 6,4% en un an, mais derrière cette moyenne, la réalité est bien disparate. Le site distingue trois types de zones rurales où la progression des prix est variable (en % sur un an):
- les secteurs péri-urbains (+9,7%)
- les zones de résidences secondaires (+9,4%)
- les communes isolées (+1,7%).
Avec l'essor du télétravail et des cours à distance, les résidences secondaires sont de plus en plus prisées. Actuellement 12% des Français en possèdent une, mais 17% auraient l’intention ferme de passer à l’acte, en particulier dans les stations balnéaires où les prix ont bondi de 12,3% cette année. La campagne et la montagne ne sont pas en reste avec des prix là encore boostés par la crise, dans une moindre mesure (+9,4% et +8,8% respectivement). Le concept de résidence semi-principale s'affirme : 40% des personnes en télétravail déclarent vouloir passer la moitié de l'année dans leur second chez-soi.
Les villes moyennes gagnantes de la crise
Les grands centres urbains sont délaissés au profit des banlieues. Alors que les prix dans la capitale régressent, ils bondissent de 8,3% en grande banlieue. Seules les villes moyennes tirent leur épingle du jeu et voient leur centre toujours recherché par les candidats à la propriété. En excluant les 10 plus grandes agglomérations françaises, les 40 plus grandes villes connaissent une hausse notable de près de 5% en hyper centre et de 5,8% en périphérie.
Dans le détail, la hausse est plus marquée dans cinq communes :
- Brest : +8,2%
- Angers : +7,4%
- Reims : +6,9%
- Quimper : +6,8%
- Orléans : +6,2%.
Selon le site Meilleurs Agents, le marché immobilier ancien devrait poursuivre sur cette même dynamique à la faveur d'une reprise économique et de taux d'intérêt toujours au plancher.