Depuis mai et la sortie du confinement, le marché immobilier s'est remis sur les rails, porté par les désirs de changement de foyers frustrés d'être restés enfermés dans des logements mal adaptés. Dans le baromètre mensuel du site d'annonces immobilières SeLoger, on observe des tensions dans la plupart des grandes villes. À Boulogne-Billancourt, Lyon ou encore Rennes, les acheteurs sont nettement plus nombreux que les vendeurs.
Des marchés immobiliers plus tendus qu'en 2019
Le dernier baromètre mensuel de SeLoger, publié par le magazine Capital, s'est penché sur la tension des différents marchés immobiliers dans les 30 plus grandes villes de France. Si l'hétérogénéité caractérise une fois de plus le marché français, force est de constater que la demande est bien au rendez-vous depuis la fin du confinement, à des degrés divers. Ce baromètre compare la tension entre mai et juillet 2020 à celle de 2019 sur la même période. Le calcul se fait en divisant le nombre d'acheteurs au nombre de vendeurs : dès lors que le ratio est supérieur à 1, les acheteurs sont plus nombreux que les vendeurs, ce qui favorise généralement les délais de transactions, mais exerce aussi une pression sur les prix.
14 villes affichent un ratio supérieur à 1, mais toutes enregistrent une évolution positive de leur tension immobilière, c'est-à-dire que le nombre d'acheteurs potentiels s'est accru par rapport à l'an dernier. Hors Paris, cinq municipalités se détachent nettement (ratio acheteurs/vendeurs) :
- Lyon : 2,77 (+2%)
- Boulogne-Billancourt : 2,37 (+2%)
- Angers : 1,76 (+150%)
- Strasbourg : 1,59 (+54%)
- Nantes : 1,56 (+41%)
On remarque que la tension évolue de manière marginale à Lyon et Boulogne-Billancourt, zones où la demande excède l'offre depuis des années. Réputée pour sa tension immobilière endémique et ses prix stratosphériques, Paris compte 2,56 acheteurs pour un vendeur, soit une progression de 15% sur un an : la capitale a toujours la cote et n'est pas désavouée par les acheteurs comme le voulait la rumeur post-confinement. L'étude de SeLoger nous permet d'observer que Bordeaux n'est plus la ville de tous les records. Même si la tension évolue favorablement (+67%), la demande est inférieure à l'offre (0,69), avec, pour effet, une augmentation du délai moyen de disponibilité des biens de 56% : une annonce reste active 75 jours contre 48 jours l'an passé.
Les biens se vendent plus rapidement
Plus d'acheteurs que de vendeurs = tension sur les prix. Les propriétaires vendeurs ont la main pour négocier et obtenir un prix de vente final correspondant à leurs prétentions. On constate d'ailleurs une augmentation du budget moyen comme à Metz (+8%), Besançon (+10%), Limoges (+11%), et surtout Brest (+29%), ville où l'évolution de la tension est manifestement la plus forte (+214%).
Ce déséquilibre engendre également une diminution des délais de disponibilité des logements. La durée de vie des annonces se raccourcit d'environ 30% dans des villes comme Angers, Brest, Lyon, Strasbourg, se situant entre 35 et 45 jours. La palme revient à Boulogne-Billancourt où un bien trouve acquéreur en 22 jours. Dans les communes où le marché est plus détendu (tension inférieure à 1), les délais moyens se sont en revanche allongés, comme à Amiens, Grenoble, Le Mans, ou Saint-Étienne en dépit d'une tension plus élevée qu'en 2019, mais qui demeure à un niveau faible.
Les 10 villes les plus recherchées entre mai et juillet 2020
|
Tension |
Évolution de la tension |
Budget moyen (€) |
Délai moyen (jours) |
Évolution du délai moyen |
Angers |
1,76 |
150 % |
244 306 |
40 |
-35 % |
Boulogne-Billancourt |
2,37 |
2 % |
620 010 |
22 |
-8 % |
Lille |
1,44 |
123 % |
264 142 |
52 |
-13 % |
Lyon |
2,77 |
2 % |
349 384 |
35 |
-28 % |
Metz |
1,38 |
104 % |
213 764 |
87 |
+18 % |
Nantes |
1,56 |
41 % |
302 279 |
45 |
-11 % |
Paris |
2,56 |
15 % |
663 448 |
33 |
+2 % |
Rennes |
2,12 |
125 % |
279 902 |
49 |
-19 % |
Strasbourg |
1,59 |
54 % |
319 460 |
36 |
-29 % |
Villeurbanne |
1,24 |
50 % |
250 724 |
49 |
-13 % |
source : Capital