L'engouement pour la pierre ne se dément, en témoigne le nombre record de transactions réalisées cette année. Le million de ventes devrait être dépassé. Les taux historiquement bas ont favorisé le phénomène en 2019, et l'immobilier reste toujours perçu comme un bon investissement par les Français. Une enquête réalisée pour les Notaires de France nous révèle, entre autres enseignements, que devenir propriétaire de son logement avant la retraite est un rêve commun à tous.
Les motifs de changement de logement
Menée par Harris Interactive pour le conseil supérieur du Notariat, l'enquête "Les Français et l'immobilier : parcours et représentations"* s'intéresse au rapport des Français avec l'immobilier. Première information de ce sondage, les Français connaissent en moyenne 5 déménagements au cours de leur vie. Ces changements sont surtout motivés par le désir d'accéder à la propriété. 40% des répondants ont déménagé pour acheter et devenir propriétaire, quand 39% souhaitaient disposer d'un meilleur logement. La mutation professionnelle et les études (34%) sont les autres raisons à la mobilité immobilière, tout comme le fait de vouloir s'installer avec son/sa conjoint (24%) ou d'avoir une meilleure qualité de vie.
Logiquement, plus on vieillit, plus on a déménagé. Les moins de 35 ans indiquent avoir changé de logement près de 4 fois en moyenne, tandis que les plus de 65 ans l'ont fait plus de 6 fois. La mobilité est plus forte dans les régions du Sud de la France.
Recherche d'une meilleure qualité de vie
Trois critères majeurs vont guider le choix du logement :
- la qualité de vie : 62% des Français citent la taille du logement ; 48% la proximité à la nature ;
- la sécurité : c'est le premier critère pour 56% des personnes interrogées, pourcentage qui atteint 61% en région PACA et 60% en Île-de-France ;
- le coût de la vie : plus de la moitié estiment ce critère important, notamment ceux qui habitent dans les territoires plus ruraux comme la Bourgogne et la Franche-Comté.
Viennent ensuite la proximité avec les transports, le lieu de travail et les différentes commodités (commerces, services, écoles, santé, offres de loisirs,...).
Achat de la résidence principale : l'objectif d'une vie
On n'a pas réussi sa vie si l'on n'est pas propriétaire avant la retraite ! Cette opinion radicale est partagée par 43% des Français. 72% estiment qu'il faut être propriétaire avant de quitter le monde du travail. Ce n'est pas une révélation : la pierre fait toujours rêver les Français. Être propriétaire de son logement est perçu comme un bon investissement (87%), tout en étant un facteur de réassurance (87%)...et une source d'angoisse (57%). Plus de la moitié des Français qualifient d'angoissant l'achat immobilier compte tenu des démarches et de la crainte de faire le mauvais choix. Ils sont par ailleurs 48% à penser que l'accession à la propriété a un caractère "limitant" dans le sens où elle réduit ensuite la liberté au changement. Une majorité des plus de 65 ans (64%) et des plus aisés (revenus mensuels supérieurs à 5 000€, 64%) se déclarent rationnels quand ils choisissent, les 46% restants fonctionnant au coup de cœur.
L'achat immobilier : un investissement raisonnable
Intéressons-nous à la jeune génération. 13% des personnes interrogées achètent ou ont acheté pour investir et se rassurer. Parmi ce groupe, 52% ont moins de 35 ans et 61% sont des hommes. Pour eux, acheter son logement est signe de réussite sociale (72%), soit +29% par rapport à la moyenne. L'accession à la propriété fait donc vibrer les plus jeunes. Certains se disent même prêts à "acheter à plusieurs avec d'autres membres de leur famille" (42%), ou d'acquérir en nue-propriété (41%). L'achat en viager récolte 35% chez les moins de 35 ans, bien au-dessus des autres tranches d'âge (22%). 73% des jeunes qui achètent se disent pourtant angoissés par l'achat immobilier (contre 57% pour la moyenne générale), sans doute à cause d'un environnement économique et social anxiogène.
*enquête réalisée en ligne par Harris Interactive pour les Notaires de France entre juin et juillet 2019 auprès d'un échantillon représentatif de 1 505 personnes âgées de 18 ans et plus